samedi 22 février 2014

WORLD PAINTED BLOOD #2



Qu'il aura été difficile de boucler cette 2nde fournée! Tout était prêt, il ne me restait plus qu'à effectuer mes dernières vérifications avant d'envoyer quand une info concernant l'un des groupes prévus à "l'affiche" vient tout chambouler. Je ne m'étendrais pas là-dessus, toujours est-il qu'il m'a fallu la journée complète pour trouver de quoi le remplacer... Pas simple au pied levé! Mais nous y voilà enfin, la chronique habituelle suivra d'ici la fin de week end, Bon voyage et méfiez vous des contrefaçons... (comprendra qui voudra!)





AFRIQUE
GATES OF AARU (Afrique du Sud)
In Retribution Of Life & Decay
Date de sortie: 30 février 2014
Label: Autoproduction
L'Afrique du Sud est, sans surprise LE pays metal d'Afrique. Cela s'explique certainement par une influence européenne plus importante qu'ailleurs sur le continent. En tout les cas les amateurs de black/death metal orchestral façon DIMMU BORGIR devrait jeter une oreille sur cet EP tout récent (et en téléchargement sur leur site ici). Cerise sur le gâteau, un full length est prévu pour cette année.







OCEANIE
WOODS OF DESOLATION (Australie)
As The Stars
Date de sortie: 14 février 2014
Label: Northern Silence Productions
La scène "depressive /post black" étant en pleine expansion ces dernières années, autant vous en présenter l'un des meilleurs représentants. 3ème album pour les Australiens, avec en prime des musiciens de session sortis de formations telles que DRUDKH ou NAZXUL, qui nous prouvent une fois de plus que le black metal n'est pas qu'une affaire de grosses brutes sanguinaires. Mélancolique à souhait, tout en gardant un véritable esprit black metal, un album qui charmera les plus sensibles.







ASIE
SOUL COLLECTOR (Kazakhstan)
Masters Of Madness
Date de sortie: 3 février 2014
Label: Autoproduction
A ne pas confondre avec le groupe polonais du même nom. Un premier effort sympathique que cet album de death mélodique se concluant par un petit clin d'oeil à Peter Tagtgren (ça devrait vous donner une idée assez précise!). Recommandé pour les fans de l'école nordique.









AMERIQUE DU SUD
ROTTEN STATE (Uruguay)
Sick World
Date de sortie: 16 juin 2013
Label: Autoproduction
Non, il ne s'agit pas d'un soubresaut des SPIRAL MYSTIC qui auraient non seulement enfin changé de nom mais aussi de pays! La pochette est certes un clin d'oeil évident à la série Daria, la comparaison s'arrête ici! Et si je vous dis 16 morceaux pour 30 minutes vous comprendrez qu'il est surtout question de second degré à la mode crossover / thrash. Bien ficelé, idéal pour faire chier les voisins en soirée.







AMERIQUE DU NORD
OBSIDIAN TONGUE (USA)
A Nest Of Raven In The Throat Of Time
Date de sortie: 29 juillet 2013
Label: Hypnotic Dirge Records
Du black metal atmosphérique lorgnant vers le doom, c'est pas nouveau. Mais si vous êtes y sensible, ne passez pas à côté de ce 2ème album du duo du Massachusetts. Jouant habilement sur des variations d'atmosphères, il en vaut la peine! Pas convaincu? Et si je vous dis que John Haughm (AGALLOCH) y fait une apparition?










EUROPE
CEASELESS TORMENT (Finlande)
The End They Bring
Date de sortie: 21 février 2014
Label: BWK Records
Si vous ressentez un vide depuis la disparition de Jeff Hannemann, cet album est fait pour vous! Dépoussiérant le thrash old school avec un "riffing" très similaire à celui de SLAYER, le quatuor helsinkien nous sort là une véritable bombe aux portes du death metal. Renouant en prime avec les bonnes vieilles traditions, à peine plus d'1/2h de sauvagerie à l'état brut. Génial. Prévoyez juste les boules quiès la première fois...





dimanche 16 février 2014

WORLD PAINTED BLOOD #1



Couvrir l'actualité metal, même la plus underground qui soit n'est pas chose aisée. La tâche est colossale. D'autant plus lorsque l'on s'impose la limite d'un article par semaine, ceci afin de cibler la crème de la crème, de trouver LA perle rare, le trésor caché. Toujours est-il que ces quelques chroniques ne montrent que la partie émergée de l'iceberg. Il y a tant à faire qu'aujourd'hui je vous propose une petite sélection de groupes qui m'auront marqués, pour qui je n'écrirais pas de véritable chronique. Non pas parce qu'ils sont moins intéressants, juste par manque de temps. Mais il me fallait leur rendre justice. Et comme le metal n'a pas de frontières, un groupe pour chaque région du globe.





AFRIQUE
INFANTERIA (Afrique du Sud)
Isolated Existence
Date de sortie: 2 février 2013
Label: Burning Tone
Moi qui attendait de tomber sur la perle rare pour vous parler de thrash! Nous avons beau être en plein "revival", une fois n'est pas coutûme, ce n'est ni aux States ni en Europe que j'ai trouvé mon bonheur! Non, vous ne rêvez pas, cette formation de Cape Town à tout pour plaire aux amateurs, y compris aux plus jeunes avec une touche core très bien intégrée. Du thrash mélodique réhaussé de clavier, inhabituel mais intéressant!







OCEANIE
HIRSUTE (Nouvelle Zélande)
Still Waiting
Date de sortie: 1er février 2014
Label: Autoproduction
Derrière ce nom pour le moins étrange se cache un one man band pratiquant un doom atmosphérique que ne renierait pas MY DYING BRIDE. Recommandé pour les fans.















ASIE
NARJAHANAM (Bahrein)
Wa Ma Khufiya Kana A'atham
Date de sortie: 25 décembre 2013
Label: Haarbn Productions
Quand le death metal s'associe aux sonorités orientales, cela donne un mélange certes inhabituel mais parfois réussi! Un peu de harissa avec votre brochette de cadavres humains? Volontiers!













AMERIQUE DU SUD
BETRAYER (Argentine)
Too Loud
Date de sortie: 2013
Label: Autoproduction
Ne vous fiez pas à la pochette, point de shred ici! Il semblerait qu'Angela Gossow et sa bande aient fait des émules lors de leurs dernières prestations en Amérique Latine. J'en veux pour preuve ce condensé d'énergie. Les similitudes avec ARCH ENEMY ne s'arrêtent pas à la musique dans son plus simple appareil puisque c'est aussi une jolie demoiselle qui tient le micro chez cette jeune formation de Buenos Aires. Un bien bel hommage a METALLICA et SLAYER en guise de final.







AMERIQUE DU NORD
PRIMALFROST (Canada)
Prosperous Visions
Date de sortie: 10 février 2014
Label: CDN Records
Pagan, folk, épique et putain de foutrement bien foutu! Voilà qui résume le premier long play des Canadiens de PRIMALFROST. Non, ce n'est pas tout neuf. Mais cent fois oui, ça poutre! Mention spéciale à "Cathartic Quest", véritable épopée de plus de 14 minutes qui réveillera le guerrier enfoui en chacun de nous.










EUROPE
DARKSIDE (Autriche)
Inferno
Date de sortie: 20 décembre 2013
Label: Noisehead Records
Les death metalleux autrichiens prennent des krisprolls tartinés de MORBID ANGEL au petit dèj. Vous ne me croyez pas? Alors allez donc écouter ce petit bijou de death old school nous contant l'histoire (vraie) de Madeileine de la Palud, pauvre femme du sud de la France su XVIIème siècle poursuivie sa vie durant par l'Inquisition. Histoire très bien mise en valeur par cette atmosphère qui ferait passer les BO de la Hammer pour de la soupe en brique... A moins que ce ne soit ces bruitages et cris glauques... Ou cette basse bien mise en avant... Ou cette dramatique guitare flamenco... A vous de choisir, vous avez 1h30 (durée de l'album!).





vendredi 14 février 2014

MECHINA - XENON

MECHINA


XENON






Space death metal opera
Date de sortie: 1er janvier 2014
Label: Autoproduction



Tracklist:
1. Xenon
2. Alithea
3.Zoticus
4. Terrae
5. Tartarus
6. Phedra
7. Thales
8. Erebus
9. Amyntas


10. Actaeon







Voilà un groupe qui vit son délire à fond. Malgré les avis mitigés concernant leurs précédentes réalisations, Mechina continue coûte que coûte sur sa lancée, peaufinant son style d'album en album. Ayant choisi le chemin tortueux de l'autoproduction depuis leurs débuts en 2004, Mechina sort déjà son 4ème album, le dernier volet d'une trilogie futuriste des plus ambitieuses. Nous somme sur Terre en 2152, la guerre fait rage et menace de tout faire sauter. La seule solution? Se tirer vite fait bien fait. Oui mais voilà, tout n'est pas si simple. Mais laissons plutôt les Américains nous conter la suite des événements.

Mechina pratique... quoi déjà? Le plus simple c'est de dire que Mechina nous sort là un véritable "space death metal opera", sorte d'hybride entre death metal industriel, symphonique, progressif, avant-gardiste, expérimental... La liste n'est pas exhaustive, cet album est véritablement un condensé de plein d'éléments très différents qui sont ici ajustés avec un certain équilibre. C'est un pari plutôt osé de superposer tant de "sous couches" musicales mais la production, massive et rentre dedans et le mixage au millimètre parviennent néanmoins à faire de ce "Xenon" un album passionnant.


Et pourtant... Mechina ne m'avait pas du tout emballé à la première écoute. Dès le morceau-titre "Xenon" qui ouvre l'album, après une introduction atmosphérique et cosmique, le trop plein d'énergie finit par sauter. L'impression que ça part dans tous les sens, dans des délires "too much" sans grande cohésion, se fait sentir et ce chant clair sur le morceau d'ouverture peuvent en effet rebuter. Surtout le chant d'ailleurs, rendu assez particulier par l'utilisation d'effets, qui rappelle un peu les parties claires de Burton C. Bell (Fear Factory). Sur un morceau de plus de 7 minutes, c'est sûr qu'il faut aimer. La seconde écoute, plus minutieuse fut salutaire. J'y ai découvert bien au contraire un univers parfaitement mis en place sur de morceaux à tiroirs au ton sinistre. Ces parties symphoniques / électroniques rajoutent vraiment un aspect grandiose et épique mais surtout pessimiste, un sentiment d'urgence, de danger permanent. L'intensité et l'atmosphère sont à couper le souffle, donnant à l'auditeur une toute nouvelle perspective sur la façon dont le metal peut être composé, comme la bande son épique d'un film de science fiction. La section rythmique n'est pas en reste, faisant pleuvoir des cordes de blastbeats et de riffs syncopés bien sentis. L'album précédent avait introduit la guitare 9 cordes chez Mechina, cependant, c'est comme si "Xenon" avait été écrit spécialement pour elle. J'ai toujours été suspicieux sur l'utilité d'ajouter sans arrêt de nouvelles cordes, mais je suis cette fois convaincu. Le son est définitivement plus lourd. Pour ceux qui en doutent encore, des morceaux comme "Thales" présentant la facette la plus brutale de Mechina devraient être convaincants. 

A l'inverse, "Tartarus" se veut plus atmosphérique et mélancolique, complété par un chant féminin placé en background et un piano contemplatif. On peut également citer "Zoticus", plus axé sur l'électronique mais paradoxalement très chargé en émotion, grâce au chant épuré et à la guitare plus en retrait ou encore l'instrumental "Actaeon" qui clôture l'album d'une manière beaucoup plus douce.
"Alithea" ou "Phedra" s'imposent finalement en morceaux fédérateurs, rassemblant un peu tout cela à la fois, notamment par l'alternance chant clair électroniquement modifié / chant death qui fonctionne étonnement bien.

Vous l'aurez compris, "Xenon" est un album très diversifié, présentant un panel d'influences très riche qui demandera probablement plusieurs écoutes avant d'être digéré, tout comme pour votre serviteur. La principale faiblesse de Mechina est finalement aussi sa force: en foutre plein les yeux et les oreilles sans craindre de sonner creux ou surfait. Les plus patients seront récompensés, surtout s'ils sont amateurs de bandes originales ou d'albums conceptuels. Une réalisation incroyable compte tenu du fait qu'ils sont seuls aux commandes.




Highlights: "Alithea" "Zoticus"










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dimanche 9 février 2014

CULT OF FIRE - मृत्यु का तापसी अनुध्यान

CULT OF FIRE


मृत्यु का तापसी अनुध्यान





Black metal épique
Date de sortie: 30 novembre 2013
Label: Iron Bonehead Productions




Tracklist;
1. संहार रक्त काली 
2. अस्तित्व की चिता पर
3. शव साधना
4. काली मां
5. मृत्यु ही सत्य है
6. मृत्यु का वीभत्स नृत्य
7. खण्ड मण्ड योग
8. दिव्य प्रेम की ज्वाला से दग्ध



Vous voilà bien avancés hein? Pour plus de commodités:
1. Samhara Raktha Kali
2. On The Funeral Pyre Of Existence
3. Shava Sadhana
4. Kali Ma
5. When Death Is All
6. Gruesome Dance Of Death
7. Khanda Manda Yoga
8. Burned By The Flame Of Divine Love

(oui oui j'ai pris sanskrit 2ème langue... c'était ça ou malgache alors...)








Le black metal est décidément empli de paradoxes. C'est là que l'on trouve les musiciens et les fans les plus réfractaires à toute expérimentation mais c'est très certainement l'un des seuls sous genres métalliques à être resté malgré tout en perpétuelle évolution. Sans cesse, de nouveaux venus parviennent à apporter leur propre touche, ce qui explique probablement pourquoi je chronique majoritairement du black metal. Ce n'était pas une volonté de ma part, je suis juste moins enthousiasmé par les sorties death ou thrash qui restent majoritairement assez classiques et ce, depuis plusieurs années. Le black metal lui, a énormément évolué depuis ses débuts. Il y a d'abord eu la vague symphonique au début des années 90, puis les groupes plus ambient, l'ajout de folk, de musique industrielle etc... Bien entendu, le black old school n'en est pas pour autant oublié, certains le pratiquent toujours avec autant de haine à revendre. Sans être foncièrement novateur, l'album que je vous propose cette semaine risque cependant de ne pas plaire aux plus "trve" de mes lecteurs, pour les autres un beau voyage les attend.

Cult Of Fire est un groupe originaire de Prague. Formé en 2010, les Tchèques ne tardent pas à faire parler la poudre, un EP sort l'année suivante, suivi du 1er album en 2012, opus des plus réussis qui posera Cult Of Fire comme un sérieux prétendant au panthéon du black metal. Après un début donc plus que prometteur, il tardait évidemment à la scène underground de découvrir ce que le groupe avait encore à offrir. Peut-être aurait-il été sage de prendre son temps, de peaufiner son style ne serait-ce que par l'exercice du live... Que nenni, il n'en est rien! Et c'est le 30 novembre 2013 que sort ce "मृत्यु का तापसी अनुध्यान", ou "Ascetic Meditation Of Death" si vous préférez. Changement de thématique total donc, avec ce titre en sanskrit. Le logo lui même est retravaillé, toujours en sanskrit. La tenue des musiciens change également, inspirée des processionnaires espagnols qui l'ont eux-mêmes héritées des flagellants qui la portaient lors des condamnations à mort pendant l'Inquisition (aussi reprise et détournée par une organisation merdique dont je tairais le nom mais qui mérite néanmoins d'être définitivement éradiquée). Tout un programme n'est-ce pas?

Sanskrit, Inquisition... pour moi aussi le lien est flou. On dira que c'est juste une tenue scénique qui en jette (et puis c'est pas mal à la "mode" cf Ghost ou Terra Tenebrosa). Car l'album, si il est bien conceptuel, n'est pas une énième violente critique du christianisme ni une glorification du Malin de plus. C'est du côté du sanskrit qu'il faut chercher donc et le thème principal n'est autre que Kali, déesse mère destructrice et créatrice de l'hindouisme. Tout l'album lui est dédié, de la pochette au livret, en passant par les textes.
Cet intérêt soudain pour le sous continent indien transparaît également dans la musique. Ne vous méprenez pas, pas de folk cette fois. Là où certains groupes accompagnent leur base black metal d'un clavier ou d'orchestrations, Cult Of Fire fait usage d'instruments tels que la sitar. Ce n'est pas spécialement LA grande force de l'album, plutôt une touche d'originalité qui va le démarquer des autres sorties, mais un plus indéniable rendant l'atmosphère très inhabituelle et particulière. Ces ajouts sont suffisamment discrets pour ne pas tomber dans la surenchère qui aurait pu finir par être lassante. Non, il est là véritablement question de goût et de sensibilité. Et surtout, l'album dans son ensemble, visuel, textuel et musical y gagne une cohérence juste parfaite.
Pour autant, le black metal virulent des Pragois pourrait se suffire à lui même, dans un style proche de celui de Watain donc puissant mais gardant un sens de la mélodie pas dégueulasse du tout. Il est assez difficile de choisir un morceau en particulier pour illustrer cet aspect très agressif mais le premier morceau est assez représentatif avec cette avalanche de riffs explosifs, soutenue par une 2nde guitare en tremolo picking placée de manière très directe après une intro à la sitar. Osé mais quelle réussite!
Chaque morceau finalement est un peu construit de la même façon sans jamais que l'ennui ne s'installe, mélodique tout autant que furieux. Et surtout, contrairement à pas mal de sorties actuelles inspiré et suffisamment imprévisible pour garder en haleine d'un bout à l'autre. Chaque piste peut s'écouter à part, trouver un morceau en dessous des autres étant un exercice que je me refuse de tenter. Je risque d'y passer des heures sans avoir de réponse. Cependant je ne peux que recommander une écoute complète de l'album sans interruption tant tout semble facile pour Cult Of Fire. Quelques moments de répit nous sont parfois offerts lors de passages mid tempo au calme tout relatif comme sur le très ambiancé "Kali Ma" relevé de chants spirituels et de piano majestueux ou encore en plein milieu de "On The Funeral Pyre Of Existence" avec ce feu crépitant et ces quelques notes de guitares lointaines. Impossible de ne pas faire mention de "Khanda Manda Yoga", morceau plus aérien dont il est difficile de se défaire des mélodies finales, ni du morceau qui clôture l'album de façon plus douce et sur une note positive, guitare clean et sitar à l'appui.

Ce qui est très fort chez 
Cult Of Fire, c'est cette façon qu'ils ont de dissimuler de petits trésors qui ne seront révélés qu'au fil d'écoutes successives. Il faudra un certain investissement sur cet album pour en déceler toute la richesse ce qui est pour le moins rare au vu du style pratiqué et plus que bienvenu. La production léchée n'y est sûrement pas étrangère car si les morceaux ne sont pas spécialement complexes ni techniques, leurs structures, elles semblent avoir demander un travail de composition plutôt alambiqué de par tous ces petits ajouts d'instruments et de lignes de guitare effacées. Avec tant de choses, "मृत्यु का तापसी अनुध्यान" aurait pu s'effondrer sous son propre poids, se perdre dans des atmosphères brouillones voire devenir incompréhensible mais il n'en est rien.
Cult Of Fire frappe très très fort avec ce 2ème album, à tel point que cela en devient carrément scandaleux de sortir une telle pièce en si peu de temps. Inutile de dire que le groupe sera attendu au tournant pour sa prochaine offrande.


Pour conclure, je conseillerais à mes lecteurs éventuellement charmés par l'extrait ci dessous de se procurer d'urgence l'édition vynile de l'album (si elle n'est pas sold out), tout simplement somptueuse. Se perdre dans le livret pendant l'écoute en décuple le plaisir tant l'accord est parfait entre tous les éléments qui composent un album appelé à devenir rapidement culte.


Highlights: "Kali Ma" "Khanda Manda Yoga"









dimanche 2 février 2014

SATAN'S HOST - VIRGIN SAILS

SATAN'S HOST


VIRGIN SAILS






Blackened Heavy Metal
Date de sortie: 19 novembre 2013
Label: Moribund Records


Tracklist:
1. Cor Malifecus - Heart Of Evil
2. Island Of The Giant Ants
3. Dichotomy
4. Of Beast And Men
5. Akoman
6. Reanimated Anomalies
7. Infinite Impossibilities
8. Vaporous Of The Blood
9. Taromati
10. Virgin Sails








Lorsque j'ai eu l'idée de publier des chroniques, je n'imaginais pas traiter le vaste sujet du heavy metal. Je préfère de loin me concentrer sur la frange plus extrême du metal, plus variée, plus innovante, plus profonde (ceci n'engage que moi bien entendu, question de goût). Il ne faut jamais dire jamais. N'étant pas totalement hermétique, je m'intéresse toujours aux nouveautés et la dernière livraison des Américains m'a très agréablement surpris.
Il faut dire que
Satan's Host n'est plus tout jeune... Leur formation remonte à 1977. Un album et un EP n'auront pas suffit, le groupe se sépare en 88 suite au départ du chanteur Harry Conklin (ex-Jag Panzer parti former Titan Force). Reformé en 1994 autour d'un nouveau chanteur, la bande de Denver sort encore 5 albums et un EP orientés death / black mais là encore, le succès ne vient pas. Il manque quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. C'est en 2010 que Harry Conklin rejoint finalement le groupe qui sort dans la foulée son 7ème album. Puis le 8ème, "Virgin Sails" en cette fin d'année 2013, qui pourrait bien enfin voir la carrière de Satan's Host décoller pour de bon.
L'aspect visuel déjà, pourrait bien faire éviter pas mal de heavy metalleux. L'oeuvre de Joe Petagno (connu pour son travail avec Motörhead, Nazareth, Led Zeppelin mais aussi avec des formations plus violentes comme Angel Corpse ou Avulsed) a en effet de quoi dénoter dans les bacs des disquaires.

Passée la pochette, cet album est surprenant en bien des points encore. Le passé extrême de Satan's Host additionné au retour du chanteur purement heavy metal qu'est Harry Conklin n'y est sans doute pas étranger. Ce "Virgin Sails" est sans doute l'une des fusions les plus réussies entre extrême et heavy traditionnel. Dans un esprit assez années 80, les riffs de guitares, puissants et bien ciselés évoquent immédiatement les balbutiements du thrash, le heavy / power metal puissant (Diamond Head, voire Iced Earth quand les riffs se font plus "modernes") ou les premiers groupes mêlant metal et occultisme à l'image d'un Venom ou d'un Mercyful Fate. Le terme volontairement pompeux de "blackened heavy metal" prend réellement ici tout son sens de par ces références parfaitement digérées et remises au goût du jour. Insidieusement mélodique, vicieux, malsain, "Virgin Sails" est un mélange équilibré, entre old school, atmosphères noires plus modernes et gimmicks sataniques propre au black metal, non seulement dans les textes mais aussi par l'utilisation de riffs en tremolo picking.

Les morceaux sont assez longs dans l'ensemble (seul "Reanimated Anomalies" est sous la barre des 6 minutes) ce qui pourrait éventuellement être une entrave pour une possible recherche de succès. Qui pourrait oui, si ce n'était le fait que l'ennui ne s'installe pas. Il n'y a pas de temps mort dans cet album, s'articulant autour de riffs couillus à haute vitesse, de solos démoniaques et de breaks ravageurs qui tiennent en haleine d'un bout à l'autre. La batterie, précise, martèle inlassablement et parfois dans un mode "brutasse bas du front" idéal pour un headbanging bien sauvage. Les solos de guitare sont suffisamment solides et variés à l'image du bluesy "Vaporous Blood" ou de l'infernal "Island Of The Giant Ants" pour donner un impact supplémentaire à un album à teneur déjà élevée en testostérone.
Chaque piste est un petit brulôt si bien que l'on pourrait presque l'écouter dans le désordre total ou le prendre en cours de route, à n'importe quel moment. Mais la véritable star, c'est bel et bien Harry Conklin. Une performance à couper le souffle entre grognements rauques et envolées lyriques maîtrisées, quelques hurlements dignes d'un possédé glacent littéralement le sang.
Le morceau titre qui clôture "Virgin Sails" voit Satan's Host s'orienter vers quelque chose de plus sombre encore, une atmosphère pesante, riff lent et lourd avant l'explosion finale, le coup de grâce. Le rideau tombe, la messe est dite.


Highlights: "Island Of The Giant Ants" "Virgin Sails"