dimanche 27 juillet 2014

BACK TO R'LYEH - The Awakening - Last Fight Of The Primordial

BACK TO R'LYEH


THE AWAKENING - LAST FIGHT OF THE PRIMORDIAL




Avant garde metal
Date de sortie: 15 janvier 2014
Label: Noma Records


Tracklist:
1. Basil Abscond
2. Warnings
3. Massacre & Escape
4. The Awakening
5. Ghosts & Vengeance
6. Erase
7. Verticalus
8. Last Fight Of The Primordial
9. The Doorway
10. Nuclear Warhead
11. The Triumph Of Men







Il est intéressant de constater à quel point certains auteurs ont une influence sur la musique et en particulier le metal et cela parfois après que plusieurs siècles se soient écoulés. La liste est longue et touche un peu à tout. Nous pourrions par exemple citer Tolkien, Poe, Crowley ou encore Nietzsche. A tous, de vibrants hommages ont été rendus, certains groupes allant jusqu'à baser leur entière discographie sur l'oeuvre d'un seul homme. C'est le cas de Back To R'Lyeh qui comme son nom l'indique a choisi le non moins illustre chez les métalleux H.P. Lovecraft comme source d'inspiration. Nous avons déjà brièvement évoqué le cas Lovecraft avec Ape X et son thrash moderne et je l'évoquerais encore bientôt au travers d'un autre groupe, cette fois beaucoup plus extrême. C'est dire si certains thèmes sont particulièrement fédérateurs au sein de la sphère métallique.

Mais revenons en à Back To R'Lyeh. Le groupe madrilène s'est formé en 2011, suivra une démo 2 titres l'année suivante permettant au quintet de décrocher un contrat avec Noma Records et de sortir en début d'année un 1er album aussi ambitieux que prometteur.

J'avoue ne pas m'être entièrement penché sur l'aspect lovecraftien de l'album, déjà parce que je découvre à peine l'auteur (personne n'est parfait) mais aussi parce que je n'ai pas encore le CD sous la main (dont l'artwork lui est entièrement dédié au travers d'un livret de 12 pages, travail de Carlos Romo et du Thot Art Studio, mais si l'on en croit la page bandcamp du groupe, il s'agirait de l'histoire de Basil Abscond, un personnage parti affronter Cthulhu, ce qui me laisse à penser qu'il s'agit bien d'une oeuvre inspirée de Lovecraft et non d'une relecture).

L'album démarre d'ailleurs par le titre "Basil Abscond" qui ne laisse absolument pas présager la suite. Qui pourrait dire, à l'écoute de ces premières notes qu'il s'agit là d'un album de metal? Ce titre à lui seul présente déjà d'innombrables facettes musicales complètement différentes. L'album débute ainsi de manière assez déjantée dans un registre qui me fait penser à un Red Hot groovy ayant bu un verre de trop. Suit un espèce de metal cabaret, de l'indé rock et un final qu'on pourrait croire tout droit sorti d'un album d'Iced Earth, notamment par la voix du chanteur que je trouve vraiment proche de Matthew Barlow à plusieurs moments. Comme montée en puissance, difficile de faire plus convaincant! Je ne sais pas si cette ressemblance est volontaire, en tout cas cette impression reviendra sur d'autres morceaux. Le chanteur, puisqu'on en parle, est un sacré phénomène dans son genre. Il semblerait qu'il sache à peu près tout chanter avec une facilité déconcertante: thrash, rock, growl, voix black metal, grunge... Il alterne tout ces styles de chant sans ciller, s'adaptant à chaque fois que les musiciens changent de cap. Il vous faudra être sacrément accroché pour noter toute la richesse de cet album, et surtout très ouvert. 
Prenons le titre suivant, "Warnings" qui non seulement ouvre de nouvelles possibilités avec l'apparition de musique électronique, que l'on retrouvera à divers endroits (le court interlude "Verticalus" par exemple) mais qui se paye carrément le luxe d'un passage bossa nova, et cela en plein milieu d'un des morceaux les plus intenses et bourrins de l'album!
Toujours pas convaincu? Diantre qu'ils sont difficiles! Mais soit... Back To R'Lyeh a encore tant et plus à offrir. Tenez, vous êtes férus d'ambiances glauques? Jetez une oreille au malsain "The Awakening" qui du long de ses 9 minutes d'exploration extrême (entre lenteur, énergie, lourdeur, violence et dissonance) vous rappellera ce que le metal avant gardiste a de meilleur. 
"Ghosts & Vengeance" donne plus dans le psychédélisme avec ces guitares cleans qui interviennent régulièrement jusqu'à finalement prendre le dessus en milieu de parcours et en faire un morceau particulièrement atmosphérique et planant. 
Les morceaux suivants sont plus orientés modern metal, mais toujours avec ce soucis du détail qui tue. D'autres chemins sont explorés, comme sur "The Last Fight Of The Primordial" qui m'a de suite fait penser à Tool ou encore "The Doorway" sorte d'Alice In Chains en plus extrême. On pense également à Opeth sur "Nuclear Warhead", morceau plutôt planant et expérimental lui aussi mais qui s'orientera bien vite vers un black metal virulent.

Et tout cela ne présente que les impressions directes que peuvent laisser l'album. Il y a tellement de directions empruntées, de richesse en background à déceler qu'un simple résumé comme je viens de le faire ne saurait suffire. Je suis d'ailleurs à peu près certain qu'une autre personne n'aurait pas du tout le même ressenti et trouverait d'autres éléments de comparaisons avec d'autres groupes. "The Awakening - The Last Fight Of The Primordial" est un album extrêmement dense et varié si bien que plusieurs écoutes sont hautement recommandées afin d'en saisir toutes les subtilités. Un exemple particulièrement réussi de ce qu'il est possible de faire avec une belle ouverture d'esprit (et un talent de composition indéniable, cela va de soi).



Highlights: "Basil Abscond" "Warnings"








mardi 22 juillet 2014

Slayer + Mastodon + Ghost, 04/07/14 Paris, Zénith






SLAYER + MASTODON + GHOST
4 juillet 2014
Zénith, Paris



Avant toute chose, évoquons brièvement le cas Anthrax. Les New Yorkais ont semble-t-il choisi d'annuler leur participation à l'événement pour la simple et très mauvaise raison que ces messieurs, avec certainement un trop plein d'orgueil, refusait de jouer AVANT Ghost. Résultat, et la faute aussi aux galères de transport et à un emploi du temps un poil trop chargé pour un vendredi, nous ratons le show de Papa Emeritus et de ses nameless ghouls. Nous nous faisions une joie d'assister pour la première fois à la grande messe macabre du combo suédois, dans le cul une fois de plus!

C'est donc au début de la prestation de Mastodon que nous passons enfin les portes du Zénith. Le groupe joue déjà depuis quelques minutes alors que nous nous attardons aux stands binouzes / merch. Une fois en place, un seul constat: le son est fort, beaucoup trop. Une très désagréable saturation nous explose littéralement les tympans. Bref, c'est ma 4ème fois devant Mastodon, pas une seule fois un son correct. Ils ont la poisse ou leur ingé son est naze, je ne sais pas... D'autant plus que le Zénith, si elle n'est pas la meilleure salle parisienne, n'est pas non plus la pire (ceux qui sont déjà passé à Bercy sauront de quoi je veux parler).
Malgré tout le show est énergique, tout en puissance. La setlist est essentiellement composée d'anciens morceaux plutôt que de faire la part belle au dernier album sorti il y a 2 semaines dont seuls 3 extraits seront joués ce soir. Etonnant. Plus étonnant encore, le groupe fait l'impasse sur "Blood & Thunder". Un bon concert (les gars avaient la patate!) si l'on oublie les soucis d'acoustique mais sérieusement les gars, va falloir bosser ça parce que ça commence à faire beaucoup.

Slayer... Que dire de Slayer qui n'a pas déjà été dit? Bon sang mais quel show! Ultra speed, les californiens enchaînent les morceaux avec une énergie incroyable, sans temps de pause. Tom Araya qui reste toujours assez discret et ne prend que très peu la parole n'adresse que quelques mots au public, le remerciant au passage d'être présent alors que se joue un match important dans je ne sais quelle discipline, ou pour annoncer comme de coutume "War Ensemble" ou "Dead Skin Mask". Kerry King lui est fidèle à lui-même, position statique, headbanging et solos démoniaques tandis que Gary Holt, ayant la lourde tâche de remplacer le regretté Jeff Hanneman s'en tire une fois de plus avec les honneurs. Quant à Paul Bostaph, quel cogneur! Quelle hargne! Et quelle dextérité!
Le son est cette fois-ci très clair, tout s'entend très distinctement, y compris les solos des 2 guitaristes. Etant situé de façon légèrement excentré côté King, j'avais un peu peur que la guitare de Holt soit noyée dans la masse mais non, impeccable. 
Côté setlist et bien ma foi, que du rêve, sous forme d'hommage à Jeff, quasiment (voire uniquement, à vérifier) que des morceaux composés par ce dernier. Et le tout envoyé d'un seul bloc, histoire qu'on n'ait vraiment pas le temps de souffler. Certains y trouveront à redire, c'est clair. Mais c'est ce que moi personnellement, j'appelle du THRASH! L'impasse est faite également sur les dernières sorties, hormis "Hate Worldwide", sinon que du pré-Divine Intervention.
8ème fois que je vois Slayer, et certainement l'un de mes meilleurs souvenirs (pas le meilleur ceci dit, aucun concert d'aucun groupe ne détrônera leur prestation à la Coop de Mai de Clermont-Ferrand en 2005).

SETLIST MASTODON:
Black Tongue 
Divinations 
Capillarian Crest 
Bladecatcher 
Crystal Skull 
Naked Burn 
Megalodon 
The Motherload 
Blasteroid 
Chimes at Midnight 
High Road 
Bedazzled Fingernails 
Aqua Dementia 


SETLIST SLAYER
Hell Awaits
The Antichrist
Necrophiliac
Mandatory Suicide
Captor of Sin
War Ensemble
Disciple
Postmortem
Hallowed Point
At Dawn They Sleep
Die by the Sword
Spirit in Black
Hate Worldwide
Seasons in the Abyss
Chemical Warfare
Encore:
Dead Skin Mask
Raining Blood / Black Magic
South of Heaven
Angel of Death

dimanche 6 juillet 2014

APE X AND THE NEANDERTHAL DEATH SQUAD - Grooves From The Grave: Mutants, Slashers, Zombies And Enraged Lovecraftian Deities

APE X AND THE NEANDERTHAL DEATH SQUAD


Grooves From The Graves: Mutants, Slashers, Zombies And Enraged Lovecraftian Deities





Thrash / Groove Metal
Date de sortie: 21 avril 2014
Label: Autoproduction


Tracklist:
1. Vietkong Anarchy (Intro)
2. Rise Of The Apes
3. Demolition Derby Pt. 1
4. Reality Check
5. The Awakening Of Cthulhu
6. Book Of The Dead
7. Demolition Derby Pt. 2
8. High On Fire
9. All Hallows Eve
10. At The Mountains Of Madness
11. Into The Black Seas Of Ruin
12. Last Song + Surprise







Puisque 90% de la planète a les yeux rivés sur le Brésil, autant se mettre à la page nous aussi et laissez moi donc vous présenter une jeune formation originaire de Brasilia (même si ce n'était pas du tout mon intention de jouer sur l'effet Mondial, on dira que le hasard aime parfois le timing parfait). Ape X s'est formé en 2010, est l'auteur d'un EP, "The Blooper" parodiant la pochette du single au titre presque similaire d'Iron Maiden en 2011 et donc de son 1er véritable LP que voici, sorti il y a tout juste 2 mois.

Il n'est évidemment pas nécessaire d'aller chercher bien loin les références thématiques du groupe. Le visuel est je pense suffisamment évocateur et ne parlons pas des titres. Fans invétérés de comics, de SF, de littérature fantastique, de films d'horreurs à l'ancienne, les Brésiliens tentent l'approche du thrash "geek". Après tout, pourquoi pas? Ils ne seront pas les premiers ni les derniers. Cependant, je considère que justement là réside toute la difficulté. Ces œuvres mises en musique ne sont pas les plus obscures, (citons en vrac Evil Dead, La Planète Des Singes, l'œuvre de Lovecraft, Halloween etc...) et ont donc déjà fait l'objet d'innombrables adaptations musicales plus ou moins réussies. Pour se démarquer, il faut donc avoir le petit truc en plus, la touche d'originalité, l'apport personnel, appelez ça comme vous voulez.
Musicalement, Ape X propose un thrash empli de groove non sans rappeler Pantera. Il est d'ailleurs amusant de noter les quelques passages où la voix du chanteur ressemble à s'y méprendre à celle de Phil Anselmo ("Reality Check"). Parmi les autres influences, nous pouvons également noter un "Rise Of The Apes" qui me fait directement penser à Testament. A d'autres moments c'est le Sepultura période "Chaos A.D." qui ressort, un bon vieux Megadeth ou encore quelques emprunts à Rob Zombie. L'album est donc un condensé de metal mode 90's, mais celui qu'on aime retrouver avec plaisir lors de ces séances nostalgiques qui nous font revivre notre adolescence (je parle évidemment de ma génération), le temps d'une soirée (un peu) arrosée entre potes. Riffs puissants servis sur un lit de mélodies simples version chewing gum qui colle à la tête toute la journée. Une pincée de solo pour le peps, et servis brûlants s'il vous plaît. Car si musicalement non plus le groupe n'invente rien, il faut lui reconnaître cette capacité de construire ses morceaux de manière intelligente, avec un bon sens de l'humour (jusque dans le site internet où sont planquées un peu partout de petites vannes) et surtout sans se prendre la tête. Autant le groupe a parfaitement digéré les influences des groupes pré cités, autant son but premier est de se faire plaisir. Le groupe envoie la sauce point. Comprendre la batterie tabasse, les guitaristes sortent des riffs couillus entrecoupés de breaks amusants mais toujours bien trouvés, la basse est bien présente et le chanteur alterne thrash pur, chant clean plus mélodiques, hurlements sauvages le tout avec maîtrise.
Le second point? Ape X compose pour faire plaisir aux autres. Il suffit de se laisser porter par l'écoute de l'album, même d'une oreille distraite. Vous y reviendrez en headbangant, à n'importe quel moment, vous verrez. Un album entraînant qui file une patate d'enfer, à n'en point douter et cela est dû à l'aspect plus mélodique qui ressort parfois comme sur "Book Of The Dead"  (ils ont même ressortis la cowbell sur ce morceau et croyez moi il faut des couilles pour faire ça en 2014!). 

Leur touche à eux, finalement c'est quoi? Rien de spécial, ils savent juste manier comme il faut leur style musical, avec efficacité, dextérité et une bonne dose d'humour. En bref, ils ne se compliquent pas la vie en en faisant des tonnes mais de cette manière, leur musique n'en est que plus vivante. Ça groove, à mort. Et qui, aujourd'hui, en 2014, peut encore sortir un album tellement ancré dans les années 90 qui fonctionne à ce point? Pas grand monde si vous voulez mon avis.


Highlights: "Rise Of The Apes" "Book Of The Dead"

Une fois n'est pas coutume mais quand cela sera possible, je mettrais désormais la liste de lecture depuis la page bandcamp du groupe. A noter que l'album est en écoute / téléchargement gratuit un peu partout.





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