mercredi 26 novembre 2014

ILLDISPOSED + ZONARIA + EPITOME - 17/11/2014 Reims, L'Excalibur





Les tournées de ce type qui quadrillent l'Allemagne, on connaît. Celles qui s'arrêtent pour quelques dates dans les pays limitrophes pour marquer le coup et évitent soigneusement la France, on connaît aussi. Alors quand celles-ci font un petit détour par chez nous, c'est déjà un événement en soi. Plus encore quand LA date française, car il n'y en a qu'une, ne si situe pas à Paris ni dans une salle de province dont la renommée n'est plus à faire mais bel et bien à Reims, à l'Excalibur encore une fois. Pas à dire, ça devient une habitude et je ne vais certainement pas m'en plaindre! Et c'est encore My Fist qu'il nous faudra remercier pour cette soirée haute en couleurs et qui sera cette fois une petite réussite en terme d'entrées. Il est clair que ce type d'affiche attire pas mal mais là, certains fans sont vraiment venus de loin même si rien n'était gagné quelques jours plus tôt, la faute à un tourbus capricieux qui aura pour conséquence l'annulation d'une date italienne. Nous sommes épargnés, allons donc prendre joyeusement notre baffe!


C'est à EpitomE que revient la tâche de lancer la soirée. N'étant pas spécialement un adepte de deathcore sur album, je trouve malgré tout que c'est un style qui se prête particulièrement bien au live et autant dire que le combo allemand ne déroge pas à la règle. Mieux, le groupe prend un malin plaisir à ajouter à leurs riffs puissants mélodies imparables et samples savamment dosés. Une fois de plus, je suis surpris par la qualité du son et ce sera une constante pour cette soirée. Le groupe, mené par un chanteur on ne peut plus charismatique prend véritablement son pied sur scène avec une énergie communicative qui aura tôt fait de galvaniser l'auditoire, en témoigne le violent pogo qui accompagne "Sacrifice" (si mes souvenirs sont bons...). Auteur d'un unique album sorti tout récemment, The Origin Error, EpitomE semble avoir déjà une belle expérience de la scène et vient de le prouver avec un show plus que convaincant. Une belle surprise qui annonce une soirée chaude, très chaude!


Et Zonaria la chauffera de plus belle avec son death mélodique et bourrin tout à la fois. Les suédois font partie de ces groupes qui, malgré une existence déjà longue et 3 albums au compteur, continuent à évoluer dans l'ombre de formations plus populaires. Bon, ce n'est pas spécialement un hasard si Hypocrisy revient souvent quand le dossier Zonaria est évoqué mais il y a franchement pire comme influence d'une part et surtout, avec le poids des années, le groupe a su trouver sa petite touche personnelle pour se démarquer d'album en album. Et même si les morceaux ne débordent pas d'originalité, au moins sont ils efficaces et envoyés avec conviction et savoir faire! D'ailleurs, les murs de l'Excalibur commencent sérieusement à trembler sous l'impact des assauts répétés. Pas de doute, les musiciens comme le public sont bien décidés en à découdre ce soir.


Inutile de présenter Illdisposed qui depuis plus de 20 ans distille son death metal. Après tout, s'il y a du monde en masse ce soir, c'est bien pour la formation danoise venue nous présenter quelques extraits de son dernier album, With The Lost Souls On Our Side, paru chez Massacre Records en juin dernier, au beau milieu d'une setlist aux allures de best-of.  C'est que totalisant pas moins de 13 albums, le groupe a de quoi piocher dans une discographie fournie! Setlist écourtée au passage puisqu'amputée des 2 derniers morceaux prévus mais après la branlée qu'on s'est pris, on ne fera pas la fine bouche. Illdisposed enchaîne donc les titres en mode badass, rythmiques vigoureuses et riffs percutants à l'appui, Bo Summer assurant son rôle de frontman de sa voix surpuissante. Quand le groupe entame ses titres cultes tel que "I Believe In Me" l'assistance répond à l'unisson avec autant de patate et devient complètement dingue, ça se déchaîne sévèrement de tous côtés et l'ambiance ne fait que s'intensifier à mesure que nous sommes écrasés sous le véritable bulldozer qu'est Illdisposed. D'ailleurs, c'est bien la première fois que j'assiste à un "pole slam" (si si, contraction de pole dance et slam... bon la sensualité en moins!) et c'est sans même parler du wall of death qui clôturera la soirée. Un wall of death à l'Excalibur... fallait le faire et il fallait au moins un groupe de scène de l'envergure des danois d'Illdisposed pour susciter de telles réactions! Un show rondement mené par un groupe qui ne faillit définitivement pas à sa réputation. Clairement, nous aurons eu ce que nous somme venus chercher, un bon coup de pied au cul comme on dit chez nous!


Setlist fournie par Max Da Threat, merci à lui!


Une telle affiche dans une si petite salle... My Fist vient de frapper un grand coup! Mais sérieusement les gars, faites gaffe... Encore une paire de soirées dans le genre et il ne restera de l'Excalibur que des ruines fumantes!  


mardi 25 novembre 2014

CONQUERORS + SOMBRES ESPOIRS + AKSAYA - 15/11/2014 Reims, L'Excalibur




Je suis le premier à gueuler quand un truc ne me plaît pas. Une orga merdique,un prix trop élevé, peu importe, je suis comme tout le monde et je ne supporte pas qu'on se foute de ma gueule. Et je reste pourtant assez bon public. Alors je m'insurge, je boycotte, parfois à tort... Mais là, merde! Cette fois, ma cible ne sera pas un groupe, ni un label ou je ne sais qui d'autre mais le public. Plus précisément le public qui n'était pas là. Un événement facebook sensé ramener 60 personnes, ce qui est tout à fait honorable pour l'Excalibur, une annonce dans Metallian, un prix dérisoire et le tout un samedi soir. Tout ça pour 23 entrées au final. Putain, sérieusement? 23? Et après ça va se plaindre qu'il ne se passe jamais rien ou que les "grosses" affiches ne viennent jamais dans le coin? la palme revient aux quelques personnes ayant fait le déplacement mais attention, sans rentrer "parce que tu comprends, 5€ ça fait chier" Si t'es pas foutu de débourser la moindre petite pièce pour passer une bonne soirée, reste chez toi bordel!


Du coup, on ne peut pas dire que l'ambiance soit des plus chaleureuses lorsque Aksaya démarre son set devant la poignée d'irréductibles répondant à l'appel. Le trio originaire de Pripyat (bon c'est pas pour du vrai mais on va faire comme si), déjà handicapé par un des 2 micros chant se met alors en mode pilotage automatique. Pas de grosse surprise donc mais leur black/death furieux reste néanmoins convaincant. Des morceaux comme "Incorruptibles" ou "Post Little Boy" ont un beau potentiel pour remuer l'assistance avec leurs riffs bien sentis et leur soupçon de mélodies accrocheuses. De bonnes idées donc mais quelques baisses de régimes de temps en temps lors de morceaux un peu en dessous des autres pendant lesquels mon attention vagabonde. Je me perd alors dans l'observation des images qui défilent à l'écran derrière le groupe, melting pot de photos de guerre, serial killers et autres corps mutilés. Pas très joyeux tout ça mais au moins le ton est donné! En bref, un groupe que j'aimerais revoir dans de meilleures conditions, avec cette fois un public un peu plus en masse et un peu plus chaud, ça aide! Surtout si Aksaya met le paquet sur des compos dans l'esprit des 2 précités.
Setlist Aksaya
1. Incorruptibles
2. Prisonier
3. Combattants
4. Post Little Boy
5. Brise tes Chaînes
6. Gomorrhe
7. Legion



On m'avait présenté Sombres Espoirs comme un groupe plutôt pas mal/ J'étais loin du compte avec ça! Sans conteste la grosse surprise de la soirée. Les Bisontins ont beau envoyer un black brutal et sans compromis, il n'empêche que l'énergie déployée sur scène fait plaisir à voir et à entendre. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne le chanteur qui se prend de plus en plus au jeu tandis que l'ambiance se réchauffe peu à peu et qui finit par livrer une prestation comme s'il se trouvait face à une salle comble. Quand un groupe se déchaîne autant qu'il y ait 10 personnes ou 100 ou plus, je tire mon chapeau. Un exemple que bien des soi disant "pros" devraient suivre... Il faut dire que le groupe est soutenu par un son au poil mettant parfaitement en valeur ses compositions incisives. Un show carré, net et sans bavure et un groupe dont les espoirs ne sont finalement pas si sombres s'il continue sur cette lancée (on vous l'a déjà faite celle-là non?)
Setlist Sombres Espoirs:
1. Allégeance Noire
2. Légion Supplice
3. Memento Mori
4. Vil!
5. Terre de l'Est
6. Sombres Espoirs
7. Necromania
8. Religion Pestilentielle



Show spécial pour Conquerors, le groupe local qui m'avait déjà laissé une bonne impression en avril dernier. Ce soir, c'est en effet l'occasion pour eux de nous présenter leur album à paraître sous peu en le jouant en intégralité. Leur prestation d'avril m'ayant donc pas mal convaincu, c'est avec une certaine curiosité que j'attendais de découvrir les nouvelles compositions. Il faut dire que leur black old school aux forts relents thrash avait de quoi me parler! Alors, comment s'annonce ce premier album? Il semblerait que le trio ait cette fois choisi d'aller à l'essentiel, raccourcissant ses morceaux pour quelque chose de plus brut et direct. Oserais-je dire plus traditionnel aussi? Certes, mais le style est maîtrisé et je ressens ici bien plus les influences principales du groupe, qu'elles soient thrash ou black, comme un vibrant hommage aux pionniers de ces courants extrêmes. C'est que ça fleure quand même pas mal les 80's! En parlant d'influences, je note quelques passages plus dans l'esprit death metal, toujours à l'ancienne, que je n'avais pas remarqués la première fois, ce qui enrichit encore un peu ces nouveaux titres et permet ainsi à Conquerors d'élargir quelques peu ses horizons. Vocalement aussi puisque Mørty varie ainsi les tessitures, passant d'un registre à l'autre. Le seul défaut vient cette fois du mixage, la basse étant à mon goût bien trop présente. Le groupe conclut sur une reprise de Venom, et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agira du fameux "Black Metal" histoire de bien enfoncer le clou, puis par un extrait de son 1er EP. On en reprendrait bien encore un peu mais il commence à se faire malheureusement tard. Toujours est-il que l'album s'annonce bien prometteur et qu'il me tarde d'écouter sa version studio.
Setlist Conquerors
1. Conqueror
2. Act Of Violence
3. Morbid Hate
4. The Grinder
5. Stillborn
6. Decline
7. Of Weakness And Lies
8. Age Of Wrath
9. Black Metal (Venom cover)
10. Fire's Eternal Calll


Il est fort dommage qu'une telle soirée n'ait pas réussie à rassembler plus de monde? Au delà du fait que l'Excalibur semblait bien vide et qu'on l'a connu bien plus mouvementé, il faut désormais craindre que le manque d'investissement du public, pourtant pas le dernier à se plaindre, amène finalement tout droit à la disparition prochaine de ces petites affiches qui font vivre les scènes locales. Je ne sais pas ce qu'il en est ailleurs, en tout cas, Reims, t'as complètement merdé sur ce coup là. Je l'avais déjà dis lors de mon dernier report et je le redis, c'est cette scène là qu'il faut soutenir, alors bougez vous le train!


Au passage, un grand merci à Mørty pour sa disponibilité, pour m'avoir fourni les setlists de chaque groupe et surtout pour la soirée. Je te dirais bien vivement la prochaine mais... bref, je crois qu'on s'est compris.

dimanche 23 novembre 2014

Paramnesia

Paramnesia






Genre : Black Metal Atmosphérique
Date de sortie: 16 Avril 2014
Label : Les Acteurs de l'Ombre Productions

Tracklist :
1. - IV
2. - V




   Il est étrange comme parfois les gens peuvent passer à côtés de choses qui pourtant sont sous leur nez, Paramnesia en est un exemple. Groupe malheureusement encore peu connu même à Strasbourg, son fief, et c’est d’ailleurs quelque chose qui m’a bien étonné. Le Black Metal Strasbourgeois voir même alsacien est suffisamment rare pour  ne pas être en plus ignoré. Paramnesia est donc un bon petit produit de chez moi, et je n’en cache pas une certaine fierté. Formé en 2005 et fort de quatre membres, le groupe officie dans un Black Metal Atmosphérique des plus sombre et torturé où tout n’est que désolation, négativité mais en gardant une sorte de beauté poétique malgré cela.
   Voici donc le premier album éponyme du quatuor, après le franc succès qu’avait été le split avec le groupe de BlackCrust allemand Unru, Paramnesia avait quand même déjà fixé une valeur étalon de qualité.  Et bien c’est une valeur qu’ils dépassent sans problème dans leur première longue œuvre. Tout d’abord je ne peux vraiment pas passer à côté de l’Artwork tant il est magnifique, envoûtant et mystérieux, je pense que c’est honnêtement une de mes pochettes favorites de cette année. Mais ne nous égarons pas, l’album est fait de deux parties de 20 minutes chacune et qui sont, dans la pur tradition de Paramnesia, sont simplement numérotés IV et V.

    Après cette froide et belle introduction au piano, la musique du groupe se met en place et un cri déchirant vient percer cette ambiance glaciale qui s’est installée en quelques instants. Un chant plaintif, chargé de nostalgie et de douleur portée par ces longs hurlements. Toute la musique de cet album est d’ailleurs faite de ces émotions, on y sent l’angoisse, la nostalgie, la tristesse, une sorte de chute effrayante dans un maelström de sentiments négatifs et de notes. Cette impression vient de la musique très brute et de la production de cet album, le fait qu’il n’y ait que deux chansons ne permet à aucun instant à l’auditeur de souffler, donne ce sentiment d’être entrainé contre notre volonté dans un cauchemar. De loin, la musique de Paramnesia peut sembler très chaotique et déstructurée, avec ce chanteur aux hurlements et gémissements incompréhensibles ainsi que ce batteur qui martèle ces fûts ou encore les guitares dissonantes qui jaillissent de l’obscurité pendant un instant. Mais au bout d’un certain nombre d’écoutes attentives, l’univers musicale du groupe prend forme pan par pan, se dévoilant à nous pudiquement. C’est ainsi qu’au final l’excellente écriture de cet album éponyme apparait à l’auditeur, d’une façon très intimiste et personnelle. Au fur et à mesure, on pourra percevoir les subtilités dans la composition et surtout dans le mixage, les variations de volumes des instruments permettant d’instaurer une ambiance à la fois complexe et à la fois très simple, créant plusieurs strates d’écoutes et d’interprétations possibles avec une grande finesse qui jurerait presque avec l’aspect massif et chaotique de la musique du groupe. L’outro finira ce très bon album d’une belle façon, glaçante et psychédélique, presque contemplative devant la folie et le tourbillon d’émotions qui vient de se produire. Ces émotions transmises par ce Paramnesia sont très forte et à plusieurs reprises, un frisson m’a parcouru la moelle épinière, l’aspect mélancolique voir presque dépressif, la nostalgie portée par cette voix torturée; la folie dans ses guitares lancinantes, hypnotiques ou dissonantes ainsi que la frustration et la violence dans le jeu puissant quasi ininterrompu dans le jeu du batteur  forment un panel de sentiment profonds retranscrits avec brio dans une musique sombre et intimiste, du grand talent !

   Paramnesia étant un groupe de chez moi, c’est une musique que je connais bien et je m’étais déjà écouté plusieurs fois cet album sachant qu’il est sorti en avril de cette année, mais c’est seulement à l’occasion de cette chronique et des nombreuses écoutes attentives et répétées qui en ont découlées que ce CD à pu passer du statut de « bonne sortie » à « petite perle underground ». Il est bien dommage que nous ayons rarement le temps d’apprécier un album à sa juste valeur, d’en sonder l’âme et les envies car, et ce fut le cas ici, on en sort rarement déçu. Fans de Black Metal froid, dépressif, original et atmosphérique, jetez-vous sur cet album et sur la discographie de Paramnesia de manière générale et permettez vous une voire plusieurs écoutes très attentives afin de pouvoir vraiment apprécier l’ambiance et la qualité de composition de ce groupe qui j’espère continuera sur cette lancée.

- Sarcastique







mercredi 12 novembre 2014

MONDVOLLAND


Kwade Vaart





Pagan Black Metal
Date de sortie: 19 septembre 2014
Label: Heidens Hart Records


Tracklist:
1. Vuurkeals
2. Duivelshuis
3. Ravenhorst
4. Wanneer De Hemel Bloedt
5. Broedermoord
6. Mechteld
7. Tegen Het Einde






    Mondvolland est une formation de black-folk metal hollandaise qui nous vient de Arnhem; formée en 2006 par Martjin aux guitares et Mickeal (membre de session du groupe Heidevolk) qui, hélas, vient aujourd'hui de se séparer. Après un premier album où Mondvolland a mis un point d'honneur à mélanger les sonorités folkloriques avec un black metal direct, hérité des classiques du genre, la "mauvaise production" en moins, par la suite le groupe s'est dirigé vers des sonorités plus "blackeuses" que jamais avec l'EP Pestvogel (moment où se joignent à la formation un second guitariste (Harold) ainsi qu'un batteur nommé Ask, tout deux remplacés par la suite par respectivement Bauke et Nico).
   Kwaade Vart, le dernier opus du groupe montre que cette évolution résolument plus black est devenue ce qui caractérise le son de la formation, mais les influences folk ne sont néanmoins pas abandonnées pour autant. En témoigne "Vuurkeals", qui sert d'introduction à l'album: guitares acoustiques et thème folkloriques (presque médiévaux) qui finissent, à mi-course, par laisser place au mur de guitares frénétiques, laissant présager le reste du contenu de l'album.
    S'ouvre alors "Duivelshuis", résolument plus black que jamais, direct, un vrai coup de tête en plein nez qui part à toute vitesse pour ne lâcher qu'à la fin. Rien à jeter jusqu'ici, on en prend plein les oreilles.
     Arrive alors "Ravenhorst" dont l'introduction et les percussions nous rappellent qu'on a bien à faire à un groupe de blackened-folk qui connait son jeu. Un gros morceau d'une dizaine de minutes, qui commence par ce combo guitares/tambours/voix clean pour vite retourner vers un schéma proche du morceau d'introduction: une petite touche de douceur, avant de retourner tête baissée au combat. A noter les petits changements de rythmes et sections, peut-être une influence "Kampfar-ienne" ?
    "Wanner de Hemel Bloedt" quant à lui m'a plus fait penser à une influence et une progression très black/death. Une introduction au tempo ralenti, guitares avec très peu de distorsion, batterie languissante, voix cleans et effacées, et boum ! On retourne dans un riff plus aggressif, des murs de blasts, une lead presque lancinante... J'ai l'impression d'écouter du Belphegor plus "pagan" que jamais, ce qui est loin d'être un défaut à mes oreilles, et je crois que je tiens là mon morceau favori de cet opus.
    "Broedermoord", petit morceau de 9 et quelques minutes, nous livre ce qui est, à mes yeux, l'essence de Mondvolland: Une superbe pièce de pagan black metal ! Riff accrocheur qui tourne encore et encore, alternance de deux voix clean et hurlée, batterie qui nous offre une ligne qui pousse au headbang. Un vrai petit chef d'oeuvre,  très gros coup de coeur.
    "Mechteld", qui précède le dernier morceau, est dans la même veine de "Broedermoord" ou  "Ravenhorst". On peut sentir l'influence de certains grands noms du genre sur le groupe, et le tout pour le meilleur. Le morceau est accrocheur, les riff restent facilement en tête sans pour autant en devenir répétitivement barbants (et le petit instant calme à mi-course... mmh... un délice !!)
     Arrive alors "Tegen Het Einde" qui conclut cet opus de la plus belle des manières. Introduction extrêmement calme sur une guitare clean qui servira de base pour poser une seconde guitare qui emporte le reste du morceau. Les voix y sont typiques du folk metal, de superbes clean qui donnent presque une certaine solennité au morceau avant de nous envoyer en apothéose avec un gros riff digne des meilleurs passages de cet opus. 
     Du début à la fin, cet album est une combinaison extrêmement efficace entre l'agressivité aveugle du black metal, et le calme et virtuosité du folk metal. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il plaira à tout le monde, en effet il est plus à proposer aux fans de Falkenbach, Windir ou Kampfar, du "black pagan" agressif, plutôt que ceux qui cherchent la douceur d'un Eluveitie ou autre Heidevolk
      Point que j'ai fortement apprécié: malgré le fait que le groupe se veut fortement influencé par toute la "grande" scène black metal, la production est excellente, ce qui est extrêmement positif pour moi, et qui permet d'apprécier l'album et toutes les petites choses qu'il a à offrir.
       A noter que le groupe fera son concert d'adieu le 21 novembre en même temps que la célébration de la sortie de cet album à Arnhem. Si vous êtes en Hollande à cette période et que vous avez la chance d'y aller, foncez, vous ne le regretterez certainement pas!



Chronique de la part de Deathcube






mardi 11 novembre 2014



Serpents LairDemo MMXIV





Genre : Black Metal
Date de sortie : 2 Mai 2014
Label : Duplicate Record


Tracklist :
1. Labyrinthine Offerings
2. Epistemology of Death 
 





  L’un de mes malicieux plaisirs est de trouver de véritables perles musicales sous la crasse et la médiocrité. Celle-ci était tapie dans l’ombre, dans une contrée assez méconnue malheureusement en termes d’art noir, j’ai nommé le Danemark. Rampant, Serpents Lair se présente à nous, duo d’anonyme danois formé en 2013, leur première démo d’usage sobrement nommée « Demo MMXIV » a réussi à serpenter jusqu’à mes innocentes oreilles, susurrant ses perverses infamies. Le sublime artwork épuré en dégradé morbide de gris annonce une musique claustrophobique et macabre.


   Plongé dans les noirs intestins de la tanière aux serpents, des riffs dissonants viennent trancher l’ambiance poisseuse, nous vrillant les oreilles dans l’obscurité. Une voix caverneuse, annonciatrice de malheurs et tourments s’élève, faisant mugir la batterie et nous pétrifiant de frayeur devant la brusque montée en puissance de la musique. L’ambiance hypnotique de la danse du serpent nous charme et nous terrifie à la fois, les riffs dissonants répétés instaurant une ambiance cauchemardesque, étouffante mais saisissante. La chanson «Labyrinthine Offerings» porte bien son nom, tant le rendu est tortueux, sinueux, l’auditeur se perd dans la complexe composition du morceau, proche de la folie, harcelé par cette voix sans visage vociférant avec hargne dans les ténèbres. Martelant notre esprit de son rythme lent, Serpents Lair impose une véritable danse macabre à l’auditeur. La deuxième et dernière pièce de la démo se veut encore plus lourde et cataclysmique, le low-fi efficace du groupe entrecoupé de trémolos glaçants achève le profane qui a osé écouter une parcelle de ténèbres pures. Des sortes de breakdown apocalyptiques fondent sur nous de toute leur lourdeur mortifère, suivis par ces sons stridents aliénants. Pas un seul instant la musique ne relâche son étreinte, nous sommes perdus dans le noir, dans ce trou où les serpents rôdent autour de nous, invisibles.
  
  Serpents Lair crée une œuvre d’une noirceur suffocante avec des éléments simples mais à plusieurs strates d’écoutes, la démo semble se créer un peu plus à chaque fois, comme si elle nous emmenait chaque fois plus loin dans les profondeurs de la terre. La production est froide et légèrement sourde, presque intimiste permettant un rendu optimal pour un Black Metal poisseux et dissonants. La composition complexe, les trémolos picking déchirants ainsi que les riffs hypnotiques ne sont pas des éléments novateurs mais Serpents Lair les maîtrise avec une maestria incontestable, apposant son sceau sur le genre. Le duo est un bon exemple, créant une musique originale, excellente dans un genre où plaquer 3 accords vaguement dissonants et des gémissements pseudo possédés suffit parfois à réaliser une « bonne sortie », alors que le groupe nous livre une musique personnelle, intime, macabre avec une maîtrise rare surtout pour un premier méfait. Musicalement, les riffs ainsi que l’ambiance rappelle le Black Metal français, dans son ambiance assez forte en basses et très dissonante, on pourrait penser à des groupes comme Aosoth, DeathSpell Omega pour certains riffs ou encore Spektr, ayant oublié la nationalité du groupe au moment de me lancer dans cette chronique j’ai été assez étonné de voir que le duo était danois, tant à l’écoute j’avais l’impression d’écouter un groupe français et plus particulièrement de la sous-scène underground de black metal parisien.

  Cette démo est probablement une des meilleures que j’ai eu l’occasion d’écouter au cours de cette année 2014, la flamme de l’art noir brûle ardemment au sein de la musique de Serpents Lair et tout dévot du genre ne pourra que se perdre avec déliquescence dans les ténèbres musicaux du groupe. Serpents Lair est promit à un avenir glorieux dans l’underground car la démo à déjà été saluée comme il se doit par les critiques, il ne nous reste plus qu’à espérer que ce duo anonyme gardera sa plume pour nous livrer une nouvelle offrande encore plus noire et torturée. Malheureusement,  je n’ai pas réussi à trouver la Démo en format physique, elle est cependant dispo en téléchargement gratuit sur Fallen Empire Records, elle est bien sur plus que recommandée, vous l’aurez compris.    



- Sarcastique










lundi 10 novembre 2014

Квіти Знедолених Берегів - За небокрай мрій

Квіти Знедолених Берегів


За небокрай мрій






Doom death atmosphérique
Date de sortie: 9 juillet 2014
Label: Autoproduction


Tracklist:
1. У обіймах (Тихі води)
2. Якби зорі...







J'imagine que pour débuter cette chronique, un minimum de traduction s'impose. Квіти Знедолених Берегів, ou Kvity Znedolenykh Berehiv si vous préférez et que l'on peut traduire par "les Fleurs des Rives Désespérées" est en effet un nom qui ne laisse que peu de place aux doutes quant à la musique pratiquée par ce tout jeune one-man band originaire de Kiev, Ukraine. Cela étant dit, et si effectivement le doom / death atmosphérique ici présent comporte énormément de traits communs avec les autres productions du genre, réduire cette démo à un simple ersatz serait une erreur. D'ailleurs, permettez moi d'insister lourdement sur le fait qu'il ne s'agisse là que d'une démo. La qualité de la production, le soin apporté à l'objet ainsi que les compositions, fouillées et intéressantes de bout en bout malgré leur longueur démontrent une réelle motivation, un dévouement sans faille du jeune compositeur Dmytro pour sa musique. De ce fait, l'écoute n'en est que plus agréable.

Les 2 morceaux sont bâtis de la même façon, à savoir une lente progression autour de mélodies, simples mais néanmoins belles qui vous enveloppent de leur délicate mélancolie. Les thèmes sont ainsi plusieurs fois répétés au long des 10 minutes que dure chaque composition mais toujours avec de subtiles variations. Piano, guitares arpégées, nappes de claviers atmosphériques ou encore des chœurs ou des phrases doucement susurrées viendront régulièrement vous chatouiller les oreilles. Le tout est distillé avec un dosage particulièrement réussi, le mixage étant un des grands points forts de cette démo. Je vous conseillerais par ailleurs une écoute approfondie au casque, seule façon d'en révéler les secrets les plus enfouis. Les différentes couches se superposent et se complètent admirablement bien, chaque instrument suivant sa ligne de conduite mais chaque mélodie apportant un peu plus de profondeur pour au final un rendu très cohérent et expressif. On se laisse facilement submerger et il n'est pas rare de ressentir l'envie de juste fermer les yeux pour mieux se laisser aller à la contemplation la plus pure.

L'autre qualité de cette démo, c'est aussi cette dualité entre moments de calme, perdus quelque part entre sérénité et résignation, et les parties plus colériques retranscrites par les rythmes lourds marqués par une guitare écrasante ou la voix de Dmytro, grave et puissante. Le contraste est saisissant, mis en avant une fois encore avec une simplicité déconcertante. Le ton est résolument dépressif quelque soit le thème abordé, quelque soit l'intensité musicale du moment mais on ne peut s'empêcher de déceler comme un profond ressentiment lors des passages les plus durs ainsi qu'une sensibilité à fleur de peau sur les parties plus calmes et atmosphériques. Les 20 minutes de cette démo coulent naturellement, rien n'est forcé mais néanmoins travaillé dans le détail et cela s'entend.

Notons une fois encore le rendu visuel, oeuvre de Kateryna Romanova que je n'ai malheureusement pas encore eu l'occasion de voir en entier. Cependant, le fait que cette démo vienne en prime dans un digipack 6 panneaux me laisse penser qu'il s'agit là d'un projet plus que sérieux (nous sommes loin de la pochette / photocopie noir et blanc!). Cela étant, la pochette de l'album et le logo, que je trouve personnellement particulièrement bien dessiné, sont en accord parfait avec ce qui s'y trouve, simples, beaux, délicats et attirants.

Avec une première démo aussi soignée, nul doute que Dmytro tient là un projet des plus aboutis qui n'aura aucun mal à se faire remarquer, pourquoi pas par un label, et ainsi obtenir toute l'attention qu'il mérite. C'est en tout cas tout le mal qu'on lui souhaite!










Homepage (site en construction, cependant la démo y est téléchargeable gratuitement au format mp3 et vous y trouverez une adresse mail à laquelle écrire si vous souhaitez vous procurer une copie physique)

dimanche 9 novembre 2014

IFING - Against This Weald

IFING


Against This Weald





Folk black metal
Date de sortie: 6 mai 2014
Label: Blood Music


Tracklist:
1. The Sires Beyond Await
2. The Stream
3. Realms Forged







   Grand amateur d’Heroic Fantasy, de la beauté épique, des épopées chevaleresques à travers d’immenses espaces vides où seul l’héroïsme à sa place, je n’ai pu qu’être happé par la sirène Ifing et sa douce musique. Ce groupe en provenance de Grand Rapids, Michigan aux USA donc, nous offre un Black/Folk Metal de haute volée et d’une rare profondeur. Fondé en 2008, le groupe sort 6 ans plus tard sa première œuvre, à en juger d’après la qualité de composition on peut supposer que ce temps à été plus que bien utilisé. Le duo américain se permet pour sa première sortie, un full-length de 36 minutes composé de 3 pièces, une durée relativement courte pour un album surtout dans ce genre.
   Bien que profitant de la vague Black Metal Epique Atmosphérique américaine (Caladran Brood, Fall Of Rauros, etc ) le groupe apporte son originalité, sa profondeur et sa propre beauté et cela malgré certains éléments communs avec d’autres groupes similaires tels que Agalloch ou encore Falkenbach. Comme élevé par ces groupes, instruit par eux, le guerrier Ifing se dresse fier et complet.

   L’album commence par la classique introduction instrumentale des sorties du genre mais après avoir été habitué aux plates intros faiblement inspirées de nombreux groupes essayant péniblement de s’extraire de la fange de laquelle ils sont nés, j’ai été réellement surpris et happé par la beauté et l’exceptionnel travail d’ambiance réalisé dès les cinq premières minutes. On s’imagine sans peine à bord d’une barque à fond plat, remontant la rivière Ifing d’où le groupe tire son nom, par une matinée embrumée. Sans avoir recours à des samples clichés ou à une mauvaise mélodie pseudo-nordique, simplement en utilisant un rythme lent, une ambiance moite travaillée, le groupe nous plonge en quelques instants et en douceur dans son univers inspiré de la mythologie scandinave. 
Nous rentrons dans le vif du sujet avec la deuxième pièce, "The Stream", et son atmosphère nous appelant vers de sombres rivages sans nom encore inexplorés en quête d’aventure et de gloire. Le rythme effréné du morceau contraste avec le précédent, nous venons de plonger en un instant au cœur de la bataille, et jusqu’aux dernières notes de l’album le souffle épique aura porté l’auditeur dans les contrés, les batailles et contes que le groupe nous chante. Bien que le duo utilise de nombreux éléments assez usés du genre, à savoir flûte, chœur et guitare acoustique, il arrive à créer quelque chose d’assez nouveau et bon tout en se démarquant. Cette originalité est due à des influences hors metal qui viennent compléter le Black de Ifing comme par exemple le post-rock, le folk, ainsi le groupe en sortant des sentiers battus (trop battus souvent) nous offre ce très bon album épique et inspiré. Alternant riffs entrainant et agressifs avec ceux plus progressifs et mélodiques, Ifing a rondement bien mené sa barque pour aboutir à cette belle sortie qu’est « Against This Weald », sorti d’ailleurs à 1000 exemplaires sur le label Blood Music qui fait soit dit en passant un excellent travail et dont le rooster est très bon.
   Moonsorrow cité précédemment mais aussi Sigh, Arcturus, Nightbringer et Abigail Williams ont été signé chez eux et Blood Music leur à fourni un travail de distribution et un apport exceptionnel, il me semblait donc important de saluer également le travail de ce petit label passionné.

  Cette première œuvre du groupe dénote donc d’un talent certain pour la composition de la part des deux musiciens, espérons seulement que la suite ne prenne pas autant de temps.  Cet album est plus que chaleureusement recommandé aux fans d’Agalloch,  Falkenbach, Moonsorrow, Horn et de manière générale pour tout amateur de Black Metal atmosphérique. 



- Sarcastique









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mardi 4 novembre 2014

ATAVISMA - Where Wolves Once Dwelled

ATAVISMA


Where Wolves Once Dwelled







Doom/Death old school
Date de sortie: 31 janvier 2014
Label: Autoproduction


Tracklist:
1. The Savage One
2. Forsaken
3. Where Wolves Once Dwelled
4. Nature's Warfare







   Atavisma, toute jeune formation venue d’Île de France formée en 2013 nous offre sa Démo sortie fin Janvier 2014 en auto-production et nommée «  Where Wolves Once Dwelled », on remarquera le logo fait par Christophe Szpajdel, «  Lord of the Logos ». La Démo a également vue le jour en physique sur Dead Center Productions. Le duo, puisque s’en est un, officie dans un DoomDeath des plus caverneux principalement en raison de la voix colossale du chanteur et de son timbre particulièrement grave. 

  De l’Artwork à la prod’ en passant par les paroles, tout rappelle Mère-Nature et sa force, nous allons voire que l’hommage n’est pas des moindres. Dès les trente premières secondes, Atavisma nous envoie une bonne grosse claque dans la gueule de la part de son chanteur comparable à un vrai grizzly au son de sa voix, et le tout se met en place. Le groupe nous offre une musique très lourde et poisseuse, on peut presque ressentir l’atmosphère humide et dense des bois sombres où rôde l’Ours Atavisma. Cette impression est renforcée par le mixage, très grave et légèrement grésillant apportant une touche de brutalité non négligeable ainsi qu’un aspect très organique à la Démo. 

  Musicalement nous sommes face à un DoomDeath alternant rapidité agressive et mid-tempo écrasant, donnant à la musique son coté impulsif et imprévisible à l’image d’une bête sauvage. Tout d’abord, revenons à un point déjà évoqué mais qui je pense est le gros point fort de ce groupe, son chanteur. Caverneuse, grave, violente, le mugissement de la Bête au micro nous prend aux tripes et réveille la bestialité qui est en nous. Les vocaux sont simples mais plus qu’efficaces,  savamment dosé et avec une hargne non feinte, ils sont soutenus par une rythmique implacable. Des Riffs lents et implacables issus d’un Doom poisseux et violent, suivi de suite par des attaques d’un Death Metal noir et old-school, le tout nous offrant un hommage implacable et destructeur. La batterie remplit son rôle parfaitement, ajoutant puissance et violence mais sachant aussi mettre  en place un rythme cassé et lourd sur les passages écrasant. On remarquera aussi le léger écho sur la batterie, rajoutant de la profondeur sur l’ensemble de la musique. Le blast est utilisé avec justesse, nous submergeant de sa puissance au bon moment et sachant s’effacer pour faire place à un jeu plus pachydermique. Petite surprise avec la 3e pièce de la Démo, assez déconcertante au premier abord après la sauvagerie des deux premières mais qui au final nous berce de ses notes graves et profondes, nous apaisant avant un nouveau déferlement de bestialité. 
 Atavisma ne fait pas dans la dentelle vous l’aurez remarqué, la technicité n’est pas un aspect majeur de la musique, cependant les solos sont parfaitement maîtrisé et agencé à la perfection, s’emboîtant avec le reste de la musique de façon plus que naturelle, permettant ainsi de ne pas quitter un seul instant la moite atmosphère de cette Démo.

   Pour sa première sortie, le groupe fait preuve d’une remarquable maturité et d’une belle qualité de composition, Atavisma a su créer son propre univers, ne se perdant pas dans les méandres faciles des pâles copies sans saveur. Musicalement, on pourra retrouver une certaine ressemblance avec des groupes comme Incantation ou encore Disma.  Ainsi le duo nous amène sans problème dans sa tanière, au sein de ces grands sapins encore humides d’un automne tardif grâce à son mixage particulier, son imagerie et ses atmosphères lourdes. Les 18minutes de la Démo s’enchaînent sans accrocs, révélant ainsi un net potentiel de composition chez la formation parisienne. Autant dire que la prochaine galette est plus qu’attendue.

Chronique de la part de Sarcastique









CIRITH GORGOR + EMBRYONIC CELLS + MALEPESTE + NEPTRECUS - 01/11/14 Reims, L'Excalibur





Avant dernière de la mini tournée Franco-Belge de Cirith Gorgor et Malepeste, cette date rémoise voyait s'ajouter à l'affiche les Parisiens de Neptrecus ainsi que les locaux Embryonic Cells (étant moi même un Troyen expatrié dans la Marne, je ne vais pas chipoter). Une affiche purement black metal à en réveiller les morts en ce jour de la Toussaint, cohérente et pourtant suffisamment variée pour susciter l'intérêt du public. Bon, ça c'est ce que je croyais... Parce que question affluence finalement, on a déjà vu mieux, même dans la petite salle de l'Excalibur. Que ceci n'entache pas la soirée outre mesure, après tout black metal et ambiance intimiste peuvent facilement aller de paire!

Les hostilités commencent avec Neptrecus et hostilité est bien le mot qui convient. Leur black metal virulent fait en effet la part belle aux riffs guerriers offrant une entrée en matière particulièrement brutale et épique. Fortement inspiré des périodes historiques mouvementées de l'Antiquité au Moyen Âge, comme en témoignent des titres comme "Fiers Gaulois" ou "Au Royaume de Neustrie" le groupe met cet aspect en avant avec conviction, riffs rapides à l'appui soutenus par une section rythmique tonitruante. On remarque cependant chez cette jeune formation un certain sens de la mélodie ainsi que quelques trouvailles intéressantes sur quelques breaks, permettant aux compositions du groupe de ne point s'essouffler et surtout de me garder captivé jusqu'au bout. Neptrecus ne se démarque certes pas par son originalité mais déploie une belle énergie et ouvre la soirée avec un set efficace et de qualité malgré une salle encore bien vide. Affaire à suivre, je ne manquerais pas d'écouter les versions studios.

Si la soirée a démarré en trombe avec Neptrecus, l'affaire est tout autre concernant Malepeste. Il faut dire qu'avec un nom pareil, nous sommes en droit de nous attendre à quelque chose d'assez sinistre. Les Lyonnais proposent en effet un black metal occulte mis en scène à grands renforts d'encens, bougies, corpsepaints et autres ossements portés par les musiciens, cadre s'adaptant parfaitement aux morceaux évoluant autour de lentes mélodies lancinantes et glauques à souhaits. Changement d'ambiance radical donc et ce n'est pas la gestuelle solennelle du chanteur qui me contredira. Ritualiste jusqu'au bout, le set s'apparente sous bien des aspects à une véritable messe noire, envoûtante et macabre, plongeant l'Excalibur dans une atmosphère pesante tout autant que lugubre. Sonorités plaintives rehaussées de hurlements à glacer le sang, incantations ténébreuses, décors morbide, chacun de ces éléments a son petit effet pour rendre le tout cohérent. Un show travaillé et parfaitement en place, en bref, une belle découverte que ce groupe dont la prestation malsaine de ce soir fut une belle démonstration de black metal ritualiste. 

Cela fait toujours plaisir de retrouver Embryonic Cells, d'autant plus que me concernant cela faisait un bon moment. A tel point que j'ai complètement zappé leur 3eme album, The Dread Sentence, qui compte pourtant plus de 2 ans au compteur. Il y a désormais un peu plus de monde devant la scène, le groupe étant relativement connu ici puisque de la région. Leur début de prestation est malheureusement gâchée par quelques soucis techniques qui seront réglés en cours de route. Toujours est-il que c'est fort dommage car il est alors difficile de bien apprécier les premiers morceaux. Ceci dit, une fois ce souci oublié, Embryonic Cells délivre comme à son habitude un set convaincant de black metal froid, sauvage et percutant tout à la fois. Les morceaux plus récents, que je ne connais pas encore donc, semblent passer l'exercice du live sans avoir trop à rougir devant les plus anciens. D'ailleurs puisqu'on en parle, il reste toujours aussi difficile de résister à l'appel de petits brulots comme "Azathoth" ou "My Cimmeria" d'autant plus que le son reste bon même selon la configuration de la salle, les majestueuses et / ou mélancoliques parties de clavier restant tout à fait audibles malgré la fureur des compositions jouées ce soir. L'ambiance se réchauffe difficilement mais doucement lorsque Maxime dans son rôle de frontman vient se joindre au public armé de sa gratte ou lui demande de se remuer un peu le train. Un bon moment encore une fois et promis, je n'attendrais pas si longtemps pour une prochaine.

Il faut croire que quand on compte plus de 20 ans d'expérience et pas moins de 7 albums aux services d'un black brutal et sans concession, on ne s'embarrasse plus trop de fioritures, on monte sur scène, on envoie violemment la purée et on se casse comme on est venu. Minimum syndical pour Cirith Gorgor qui termine sèchement la soirée mais il est vrai que l'heure tardive y est peut être pour quelque chose. En tout cas, le principal était là, les riffs tranchants qui vrillent les tympans, les blasts qui explosent les crânes et les regards de tueurs qui fusillent sans merci que s'en est intimidant vu la proximité des musiciens. Ça monte encore d'un cran en intensité côté public qui hésite maintenant moins à se lancer dans quelques pogos histoire de, ce qui nous vaut d'ailleurs d'assister à une brêve altercation, heureusement sans suite et sans gravité. Bizarrement, quand c'est Satanael qui se pointe au milieu de la salle, ça la ramène moins!
On en ressort en tout cas un peu secoués. C'est qu'une telle violence concentrée en un temps si cours, ça ne pardonne pas. Au moins les vétérans bataves auront prouvé qu'il leur en faut peu pour démontrer qu'ils restent un des sérieux piliers de la scène black metal européenne.

Une très bonne soirée en conclusion et une nouvelle occasion de remercier l'Asso MyFist qui se démène pour nous proposer régulièrement de belles affiches tout en gardant un oeil attentif sur la scène régionale. Espérons juste que la faible affluence de la soirée ne soit pas une source de découragement, ce qui m'amène pour terminer à engager mes lecteurs à suivre de près les concerts de ce genre près de chez eux, c'est cette scène là qu'il faut soutenir!