lundi 26 janvier 2015

PANOPTICON DEATH - Eternity In Madness

PANOPTICON DEATH



Eternity In Madness






Death metal old school
Date de sortie: 29 décembre 2014
Label: Stoned Steel Records



Tracklist:
1. Absorption Of Fear (Intro)
2. Die For Deliverance
3. Atonement In Blood
4. Eternity In A Death Cover
5. Death Changes
6. Hate Around Me
7. The Process Of Obsession (Outro)
8. Outbreak Of Evil (Sodom cover)








Comme vous l'a redit mon confrère Sarcastique dans sa dernière chronique, il existe une scène underground des plus prolifiques regorgeant de talents qui ne parviennent malheureusement à nos oreilles que trop rarement. Encore faut-il fouiller et la curiosité est un vilain défaut paraît-il... Quelle connerie! Notre mission est justement d'être le plus curieux possible afin de débusquer ces pépites musicales, tels les pionniers de l'époque en pleine ruée vers l'or. Aussi dirigeons-nous cette fois non pas vers la côte californienne mais plutôt son opposée, à savoir Nizhny Tagil,  au plein coeur des montagnes de l'Oural où s'est formé en 2012 le trio Panopticon Death. Après une série de concerts, notamment une ouverture pour les vétérans d'Onslaught et une signature sur le tout jeune label Stoned Steel Records, voici sa première offrande, Eternity In Madness, pur concentré de death metal old school.

A titre personnel, cet album m'a directement ramené des années en arrière, lorsqu'une simple compilation s'est retrouvée dans mon mange-disque. La compil en question? Masters Of Brutality, dont les 2 volumes présentaient ce qui se faisait de mieux à l'époque en death metal. Obituary, Asphyx, Unleashed, Dismember et j'en passe. Est-ce un hasard si celles-ci, pourtant sortis aux seuls formats cassette et CD et n'offrant pas de raretés, se revendent à bon prix? Si j'ai directement visualisé cette compilation plutôt qu'un album ou un groupe en particulier, c'est avant tout car c'est la scène dans sa globalité, aussi bien américaine qu'européenne, qui avait un son, un attitude, une aura bien à elle. Ces gars-là repoussaient sans cesse les extrêmes, ils n'en oubliaient pas de faire de la musique, de la vraie! Tout ça pour dire, et même si après plusieurs écoutes j'ai davantage pensé au Cursed de Morgoth ainsi qu'au From Beyond de Massacre, que Panopticon Death aurait tout à fait eu sa place sur ce genre de galette, nous sommes en plein dedans! Riffs bouillonnants, martèlements sauvages, voix d'outre-tombe et basse vrombissante résonnent comme le grondement sourd d'un coup de tonnerre déchirant. Le genre de petite bombe qui te fait vite comprendre qu'il n'est pas nécessaire d'aller chercher bien loin, c'est bien dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes. La production est peut-être un poil poussiéreuse, mais qui s'en plaindra? C'est précisément ce son bourdonnant, crachotant et crasseux, dans le bon sens du terme, qui fait tout le charme du truc.


Autrement dit, les Russes jouent la carte du revival à fond, que ce soit sur leur base death metal aux riffs blasphématoires et tempo diabolique ou sur leurs variations thrashy propres aux plus sauvages des headbanging. Au delà de cette approche somme toute traditionnelle, le trio agrémente son metal insidieux de divers changements rythmiques, n'hésitant pas à ralentir franchement pour imposer une lourdeur suffocante, ainsi que quelques breaks basse / batterie offrant le petit plus qui manque souvent à ce type d'album, habituellement trop calibré sur l'éternelle formule intro/couplet/refrain/solo/recommencer. 
Le son caverneux enveloppe le tout d'une aura sinistre et menaçante à laquelle répondent les rares solos, discrètes lignes de guitares atmosphériques résonnant au loin sur les reliefs de l'Oural, tandis que la lourdeur rythmique abat son imposante masse de toute sa force. Et tout est dit en l'espace d'une petite demi-heure (27 minutes si on exclut la reprise de Sodom qui clôture l'album). C'était ça aussi, le charme de ce temps là qui me fait déjà parler comme un vieux con. Les albums allaient à l'essentiel, étaient plus courts car pas de remplissage inutile, complètement dépouillés car juste 3 ou 4 gars qui s'éclatent à faire un max de boucan... et sans doute plus sincères.


Brutal, rocailleux, abrasif, jaillissant des tréfonds d'une terre dévastée avec l'intention malsaine d'apporter un surplus de désolation, Eternity In Madness est une fière représentation du death metal tel qu'il était supposé être joué aux origines: simple, l'aspect technique n'étant pas particulèrement mis en avant mais surtout pas simpliste, bestial et primitif. Si t'as encore de la place sur ta veste à patch, garde-la bien au chaud pour Panopticon Death, ce groupe n'aura pas à rougir aux côtés des ténors du death à l'ancienne!







dimanche 25 janvier 2015

WORLD PAINTED BLOOD #4





Vous le savez comme moi, internet sert pour 90% à mater du porno et aux chats à asseoir peu à peu leur domination sur le monde. Perso, mes 10% restants, je les dédie exclusivement aux découvertes musicales. Voici une nouvelle sélection, comme aux débuts du site, choisie tout spécialement pour vous entre 2 courts métrages scato-zoophiles suédois et une invasion de félins, merci les réseaux sociaux. Et comme on a blindé le site de black metal ces derniers temps, place au death!




AFRIQUE
LELAHELL (Algérie)
Al Insane... The Rebirth Of Abderrahmane
Date de sortie: 5 août 2014
Label: Horror Pain Gore Death Productions
Un blackened death metal aussi brûlant que le soleil d'Algers qui l'a vu naître. Formé autour de Lehalel que l'on connaissait déjà pour l'excellent album de Litham, la formation est complétée par Nihil et SlaveBlaster (Barbaros). Un premier essai réussi, brutal et aux saveurs orientales qui devrait trouver assez facilement sa place chez les fans de Behemoth ou Melechesch. Technicité et gros son à l'appui, le trio fait preuve d'une vraie personnalité dans un sous genre déjà saturé.         En écoute ici!







OCEANIE
VALTARI (Australie)
Hunter's Pride
Date de sortie: 20 janvier 2014
Label: Indépendant
Voici un one-man-band de death metal mélodique qui ravira les fans d'In Flames qui se sentent délaissés par la formation suédoise sur ses dernières productions. Marty Warren démontre ici un vrai sens de la mélodie, celle qui reste dans le crâne pendant des heures (essayez seulement de résister au morceau d'ouverture, "Bitterness").









ASIE
MORBIDITY (Bangladesh)
Revealed From Ashes
Date de sortie: 31 mai 2014
Label: Memento Mori
Ce n'est pas la première fois que je suis littéralement impressionné par un groupe Bengladais. Et dans le genre old school, Morbidity s'avère être un excellent substitut aux classiques du genre tels que Dismember ou Malevolent Creation. Simple, direct, sans fioriture. Pas besoin d'en dire plus.











AMERIQUE DU SUD
A RED NIGHTMARE (Brésil)
A Red Nightmare
Date de sortie: 2 juin 2014
Label: Indépendant
Death / Thrash de très bonne facture agrémenté d'une bonne touche deathcore. Ça tabasse, il reste un soupçon de mélodie, c'est techniquement au point... mais surtout, ça tabasse! Le quintet originaire de Belém offre ici un premier album intéressant, faisant le pont entre death classique et une version plus moderne. 











AMERIQUE DU NORD
INFERI (USA)
The Path Of Apotheosis
Date de sortie: 28 janvier 2014
Label: The Artisan Era
Ne trouvez-vous pas que tout finit par se ressembler dans le microcosme du death technique? Si c'est le cas, laissez une chance à Inferi. Vous serez récompensé par une avalanche de riffs puissants, par une abondance de solos impressionnants et une sauvagerie à toute épreuve. Une petite touche black metal par dessus le marché. Ce 3ème album du combo de Nashville n'est certainnement pas à laisser entre n'importe quelles mains mais les amateurs y trouveront leur compte et plus encore.







EUROPE
MAAT (Allemagne)
As We Create The Hope From Above
Date de sortie: 2 mai 2014
Label: Aural Attack Productions
Inévitablement comparée à Nile, cette formation Berlinoise possède tous les atouts pour satisfaire une envie d' "egyptian death metal". Certes, la recette est connue et déjà surexploitée, toujours est-il que Maat, de par son approche dosée au millimètre, se place sans problème au dessus des copycats habituels. Un premier effort qui laisse présager du meilleur pour la suite!

samedi 24 janvier 2015

DOODSANGST - De zekere afgrond


Doodsangst



De zekere afgrond






Genre : Black Metal Ambiant
Date de sortie : 29 Novembre 2014
Label : Isolated Cult Records

Tracklist :
1. Het lege graf
2. De naamloze ziel
3. De zekere afgrond



«  L’ermite au nom étrange, psalmodiant un obscure langage, se tenait devant un paysage distordu uniquement composé d’un violent contraste de noir et de blanc, de la lumière aveuglante et des ténèbres envahissantes. »


   Voilà la vision étrange et presque lovecraftienne que m’évoque la musique de ce groupe obscure, tenu par un seul homme, Doodsangst signifiant Agonie en néerlandais. Venu des contrées flamandes de la Belgique ce one-man-band sort sa deuxième Démo, nommée « De zekere afgrond » que l’on pourrait traduire par « l’inévitable abîme ». Tout petit projet mais qui mérite la reconnaissance, tapi dans l’ombre Doodsangst crée un univers en musique, complexe et opaque pour l’auditeur mais d’une grande qualité. On pourrait rapprocher le groupe de formations telles que Borgne, Neige et Noirceur ou encore Paysage d’Hiver, bien que Iwein Denayer, l’unique compositeur,  ait réussi à instaurer son ambiance propre. Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec Burzum dans la démarche, celle de l’ermite musicien créant son œuvre noire et complexe donnant ainsi une atmosphère parfois semblable à ce que Vikernes a pu nous fournir.
   Je m’arrête quelques instants pour admirer une nouvelle fois cet artwork qui vient souligner avec son fort contraste, la thématique des paroles abordées par Denayer, étant l’idée qu’il ne peut exister de lumière sans ténèbres, donnant ainsi cette superbe pochette d’un violent noir et blanc.

    La première minute de cette démo annonce la couleur, créant une ambiance très claustrophobique, avec des sonorités étranges voire industrielles. Puis lorsque la mélopée mortifère de la guitare s’élève, le Black Metal ambiant du solitaire se met en place, froid, complexe, tortueux et torturé plongeant l’auditeur dans l’abîme annoncée par le titre. Des mots de désespoir jaillissent, comme arrachant la gorge qui les a fait naître, happés dans l’ambiance pesante de ce début de démo. L’ermite hurlant sa solitude face au désert de son âme, sentiment porté par la reverb, l’écho et les longues notes de clavier, donnant cette impression de vide hypnotique. Cependant cette première pièce reste classique, bonne mais avec un arrière goût de déjà-vu. C’est dans les deux morceaux suivants que Doodsangst va développer sa personnalité et ainsi dévoiler son talent à travers son introspection. La base utilisée est la même que nombre de projets de Black Metal Ambiant mais c’est de ce socle que va s’élever la musique. Partant du tronc commun, Denayer va ramifier sa musique à l’aide de nombreux artifices, notamment ces notes de claviers venant ajouter un lyrisme mélancolique auquel vient parfois tinter des cloches sonnant le glas. Les riffs sont classiques et il en va de même pour la batterie misent à part quelques mélodies torturées sorties des tréfonds de l’âme obscure, sinon rien de neuf sous le soleil noir.
   La force de ce « De zekere afgrond » et c’est particulièrement visible sur le titre éponyme, est son ambiance travaillée portée par cette voix décharnée, hurlante dans les ténèbres ainsi que les ajouts électroniques comme nous les avons évoqués précédemment. Parfois discrets, parfois grandiloquents, ils viennent distiller le désespoir et la désolation dans les compositions de Doodsangst à grand coup de reverb, donnant de la profondeur à l’abîme des compositions, abîme dans laquelle nous jetons un coup d’œil curieux puis comme hypnotisés par les ténèbres du gouffre et la mélopée nous restons à écouter cette litanie jusqu’aux dernières notes, avec la soif d’en entendre encore. Il est cependant dommage qu’après un début très méditatif, lent et funeste, le morceau éponyme se finisse dans un Black Metal rageux qui nous sortira, trop brusquement peut-être, de l’ambiance précédente.

  Tantôt dissonante, tantôt contemplative cette Démo est  pour moi l’exemple de l’underground bien fait, on y sent la touche de l’auteur, ses émotions, sa passion. Denayer à su s’approprier la base musicale du Black Metal Ambiant, la travailler et l’adapter à sa vision donnant ainsi naissance à une œuvre personnelle et originale, même s’il est possible d’associer la musique de Doodsangst avec d’autres formations. Malgré l’atmosphère globale parfaitement rendue, elle met un certains temps avant de se poser et d’englober l’auditeur, c’est pourquoi je pense que sur un format plus long, l’artiste pourrait mieux développer et sublimer sa musique. Doodsangst nous rappelle comme d’autres nombreuses petites formations que bien souvent, par confort et paresse, nous passons à côté de sorties de qualités, parfois juste à côté de chez nous, alors soyez curieux et cherchez. Malheureusement pour son compositeur, cette Démo est passée inaperçue, et c’est bien dommage compte tenu du résultat, en espérant que quelques amateurs de Black Metal tombent dessus ou y jettent une oreille après la lecture de cet article, il faut supporter les petites formations, peut-être même plus que les grosses.


- Sarcastique









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dimanche 18 janvier 2015

SAILLE - Eldritch

SAILLE


Eldritch





Black metal symphonique
Date de sortie; 10 novembre 2014
Label: Code666 Records


Tracklist:
1. Emerald
2. Walpurgis
3. The Great God Pan
4. Aklo
5. Cold War
6. Eater Of Worlds
7. Red Death
8. Dagon
9. Carcosa






S'il est un sous-genre qui aura marqué mon éducation metallique et qui aura contribué à développer mon goût immodéré pour le metal extrême, c'est bien le black metal symphonique. Je me rappelle encore avec nostalgie cette douce époque où, alors tout jeune adolescent, je découvrais et me délectais de la puissance d'un Emperor, d'un Limbonic Art majestueux, de la grandiloquence d'un Dimmu Borgir, la beauté d'un ...And Oceans... Et je me souviens surtout, avec une certaine amertume cette fois, de la surmédiatisation, du moins dans la presse spécialisée qui multiplia les articles à propos d'un certain groupe anglais qu'une pléthore de suiveurs en cruel manque d'inspiration se disputera l'héritage, de la surenchère véhiculée par des plagiats à peine masqués puis finalement de la chute en désuétude d'un style qui avait pourtant tant à offrir. Depuis, on en oublierait presque que cette scène a un jour existé tant les sorties sont rares. En tout cas, si elles ne sont pas si rares (ça me semble un brin exagéré de dire ça), elles sont pour la plupart anecdotiques, voire sans le moindre intérêt. Successions de clichés satanico-vampiriques, de claviers Bontempi et d'approximations vocales, de tentatives lyriques foireuses etc... Bref, peu de groupes ont trouvé grâce à mes yeux récemment et ça m'emmerde. Notons quand même quelques soubresauts de temps en temps qui parviennent à me faire oublier toutes mes désillusions lorsqu'un vieux de la veille refait surface ou mieux, lorsqu'un nouveau venu parvient à ajouter sa touche personnelle et se défait des susdits clichés. Citons par exemple Carach Angren. Et Saille.

Les Gantois sont déjà les auteurs de 2 albums, Irreversible Decay et Ritu, sortis respectivement en 2011 et 2013 qui me sont par ailleurs complètement passés sous le nez. Nul doute que ce Eldritch, sorti chez Code666 dont j'ai déjà vanté les mérites lors des chroniques de Hail Spirit Noir et Aenaon (et qui peut se targuer en plus d'avoir un roster tout simplement impressionnant, Negura BungetFenNe Obliviscaris etc...) ainsi que la tournée à suivre en compagnie de Negura Bunget (justement!), leur permettront d'atteindre de nouveaux fans. Il faut dire que qualitativement, il n'y a rien à jeter. De la pochette, présentant la porte d'un monde sombre et étrange empli de mystères et chargé d'histoires fantastiques autant que macabres, au concept même de l'album chaque titre étant inspiré d'une oeuvre, nouvelle ou roman dont les auteurs originaux sont entre autres Gaiman, Lovecraft, Goethe, Poe ou Stephen King, jusqu'aux compositions travaillées avec soin et concordant parfaitement aux divers thèmes dépeints, tout semble avoir été réalisé dans le souci du détail. 

La formation belge entend bien prouver qu'elle n'a rien à envier aux groupes précités et cela s'entend dès l'ouverture de l'album. "Emerald" a beau reprendre toutes les ficelles du style, blastbeat, riffs effrénés soutenus par de nombreuses couches de claviers et interlude au piano, il n'empêche que cela faisait bien longtemps que je n'avais pas entendu une telle entrée en matière dans le genre d'autant plus que Saille n'en oublie pas d'ajouter un peu de groove par moments, groove que l'on retrouvera à plusieurs reprises, le temps d'un riff relançant et aérant un album à l'atmosphère suffocante et oppressive. Plus impressionnante encore est la véritable explosion black/death "Walpurgis" à classer directement auprès des meilleurs moments de Dimmu Borgir
Le groupe prend le temps de poser le décors sur chacune de ses pièces comme en témoigne la durée des morceaux qui dépassent quasiment tous les 6 minutes. Pour autant les compositions sont variées par de nombreux changements structurels et les orchestrations, certes un peu en retrait pour un album estampillé symphonique, sont idéalement placées. Globalement plutôt discrètes, celles-ci se fondent si bien dans le black metal de Saille que l'on est parfois surpris lorsqu'elles se rappellent à notre bon souvenir de toute leur force. Eldritch est en ce sens un album très dense dont la profondeur est assez surprenante si l'on fait l'effort de s'attarder sur la richesse des compositions. "Dagon" et "Eaters Of Worlds" sont assez représentatifs des changements d'ambiance et de la cohabitation réussie entre black metal et symphonie. Le premier vous emmène droit dans Le Cauchemar d'Innsmouth dans une étrange danse macabre guidée par de funèbres et plaintifs violons tandis que le titre dédié au clown maléfique de Stephen King adopte une cadence frénétique sur fond d'ambiances anxiogènes avant qu'un changement de ton ne s'opère en milieu de course vers un final sinistre et tragique. 

En parfait accord avec les œuvres dont il offre une relecture, Eldritch est une belle réussite dont émane une aura inquiétante, angoissante et qui se gausse de nos peurs les plus primaires. Saille impose sa force et vous emporte dans un torrent impétueux d'épouvante, sachant se faire beau et aguicheur pour mieux happer sa proie.



Pour conclure, je ne peux que conseiller aux collectionneurs de se procurer l'édition limitée de Eldritch (s'il en reste!). Vous serez ainsi remercié par ce somptueux coffret contenant, outre l'album et divers goodies dont un t-shirt, 2 bières de la brasserie Duits & Lauret à l'effigie du groupe et surtout accompagnant idéalement l'album. Pour le reste, ne les manquez pas sur leur prochaine tournée!










jeudi 15 janvier 2015

SOMBRES ESPOIRS - Hypocrisie



Sombres Espoirs


Hypocrisie




Genre : Black Metal
Date de sortie : 17 Décembre 2014
Label : Indépendant





   Si vous vous souvenez bien, ce n’est pas la première fois que le nom de Sombres Espoirs apparait dans nos lignes. En effet ils avaient partagé la scène avec  Conquerors et Aksaya à l’occasion de l’un de ses petits concerts à la salle qu’à moitié pleine qui font le charme de la scène underground. Il faut dire que le groupe est motivé et ne chôme pas, ainsi après une démo sortie il y a environ un an et demie et de plusieurs dates dont une avec sur l’affiche rien de moins que Inquisition, le groupe sort son nouveau méfait intitulé « Hypocrisie ». Le groupe franc-comtois comme il aime à le rappeler, à bien progressé depuis sa première Démo que j’avais déjà chroniqué à l’époque. En effet le son était sursaturé rendant l’écoute difficile, les instruments ne se percevait parfois même plus. Mais pour sa seconde sortie le groupe a fait les efforts nécessaires, ajoutant même cette fois  une très belle pochette réalisée par Saturne VII et un livret fourni, ce qui est toujours un plus lorsque le groupe utilise le français.

   Les influences scandinaves et françaises du début du siècle sont évidentes chez Sombres Espoirs, on y entend Satanic Warmaster, Sargeist mais aussi Mutiilation, Belketre ou encore Vlad Tepes. Attention, malgré cela le combo ne tombe pas dans la pâle copie médiocre pseudo-kvlt, sachant utiliser à bon escient chaque code du Black Metal old-school très carré. Sans être le renouveau du milieu, le groupe suit le dogme noir sans succomber à la facilité du plagiat ou de l’énième soit disant hommage médiocre aux apôtres du passé. Je vais dire une chose qui est une évidence mais qui ne fait jamais de mal de rappeler. Une musique  doit avoir une âme, une essence, un truc, pas seulement être bien branlée, sympa à entendre ou terriblement underground. Non. La musique se ressent et fait vibrer. Ces propos seraient approuvés par tous sans aucun doute, mais combien parmi ceux là continue à se pignoler sur une énième sortie médiocre de leur groupe scandinave favori ? Hé bien, jeunes malandrins que vous êtes, sachez que Sombres Espoirs fait partit de ces p’tits groupes écoutés au détour d’une soirée d’ennuie et de vagabondage sur le net, mais qui nous font nous arrêter sur la force et la sincérité qu’ils dégagent. Le son n’est pas parfait, le jeu parfois un peu approximatif mais l’intégralité de la musique dégagée par le groupe est bonne et honnête. La flamme de la passion  et de ce cas présent, de l’art noir anime les musiciens qui donnent ce qu’ils ont et nous le font sentir.
   Musicalement le groupe suit la ligne directrice des grands groupes français et scandinaves, créant une chimère musicale, empruntant la rapidité d’exécution et l’aspect démoniaque au peuple du Nord  couplés à la martialité guerrière, la hargne et la fougue gauloise. Les lignes mélodiques simples et répétées en tremolo picking me rappellent la vieille scène française fin 90 début 2000, Belketre et Vlad Tepes ayant déjà été cités précédemment. Les riffs martiaux appuyés parfaitement par la batterie et son jeu puissant renforce le côté va t’en guerre à grand coup de blast beat savamment dosé. La composition des percussions sert parfaitement les morceaux, donnant de la force aux structures, en effet là où le batteur médiocre moyen de Black Metal se contentera de pilonner ses cymbales et son snare à tout va, blast-beatant frénétiquement, ici Lord varie son jeu, jouant de la double pédale pour insuffler une force qui ne nuit jamais à la mélodie.  Au sein des vociférations belliqueuses portées par Nocturne, Sombres Espoirs se permet de hurler des refrains simples, accrocheurs et efficaces qui semblent parfaitement taillés pour l’expérience du live. En effet, de tout les retours que j’ai eu des prestations scéniques du groupe, je n’ai eu que du bon et les dires d’une grande énergie et hargne lorsqu’ils brûlent les planches, ces refrains, ces chants guerriers remplissent donc parfaitement leurs objectifs, réveiller la bestialité de l’auditeur.  Le rendu final est organique, méchamment brut et j’aurais assez peu de critiques à lui faire mis à part quelques riffs parfois enchaînant un peu maladroitement, un son encore un peu trop sous influence ou certaines sonorités étranges au niveau des percussions mais ce sont des détails qui s’arrangeront surement dans le futur du groupe.

   Sombres Espoirs à su apprendre de ses erreurs lors de sa démo gardant sa même qualité de composition mais cette fois ci en y ajoutant une production décente, une mise en forme plus propre également visuellement, bref le groupe a gagné en maturité. Nous livrant ce très bon « Hypocrisie », le groupe peut se vanter d’être sur la bonne voie pour se faire connaitre et peut-être devenir un des grands groupes de Black Metal Underground Français comme le montre l’accueil qu’avait reçu la démo et les affiches sur lesquels le groupe a prit place. Il ne tient plus qu’à Sombres Espoirs de concrétiser, en continuant dans sa maturation et sa progression afin de véritablement se tailler sa place dans les arcanes de l’Art Noir Français. Malheureusement, le groupe risque d’être quelque peu ralentit par le récent départ du batteur, Lord. La démo ainsi que l’Ep sont commandables directement auprès des membres du groupe, bien entendu il est vivement conseillé de l’acheter à tous fan de la scène française en matière de Black Metal.

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mercredi 14 janvier 2015

BLODHEMN - H7

BLODHEMN


H7






Black metal
Date de sortie: 10 novembre 2014
Label: Indie Recordings


Tracklist:
1. Flammenes Virke
2. Slettet Av Tid
3. Evig Heder
4. Veiten
5. Åndenes Ansikt
6. Fandesvenn
7. Holmengraa







Il est assez étonnant qu'en un peu plus d'un an de chroniques, nous ne soyons pas encore passés par la Norvège, berceau de black metal s'il en est. Ce sera désormais chose faite en compagnie de Blodhemn, one-man-band originaire de Bergen qui a récemment donné un successeur à son premier long play Holmengraa en la présence de ce H7.
Evidemment, les lecteurs les plus assidus connaissent ma curiosité naturelle et c'est donc sans grand étonnement qu'ils apprendront que je n'ai pu résister à l'envie d'en savoir un peu plus sur le thème caché derrière ce titre. Album hommage ou conceptuel, je ne saurais dire les textes étant en norvégien et ceux-ci étant d'ailleurs absents du livret qui accompagne le cd. Il me sera donc assez difficile de vous en dire plus sur leur contenu, toujours est-il que H7 est un important symbole de résistance en Norvège. "Il était le monogramme de la tête de l'Etat norvégien, le roi Haakon VII, qui régna de 1905 à 1957. Lorsque l'Allemagne envahit la Norvège en 1940 durant la Seconde Guerre mondiale, la famille royale a fui le pays et Haakon VII plus tard le fer de lance de la résistance norvégienne en exil au Royaume-Uni. H7 est devenu l'un des symboles utilisés par la population norvégienne pour marquer la solidarité avec la loyauté et envers le roi, et le respect du mouvement de résistance norvégienne." (source wikipedia)

Il semblerait donc que cet album traite d'un seul et même sujet. Il est en tout cas très homogène en regard de la qualité des compositions. Autant j'apprécie mon metal lorsqu'il est sophistiqué, bizarre ou qu'il fusionne avec plein d'éléments extérieurs, autant revenir aux fondamentaux fait parfois un bien fou. Loin des élucubrations post je ne sais quoi ou des délires avant gardistes pseudo-intellectualisants, Blodhemn revient aux bases de façon totalement épurée et ce qui m'aura séduit cette fois est bien la relative simplicité des morceaux de black metal beaucoup plus traditionnel que l'on pourrait rapprocher de groupes tels que Taake, Carpathian Forest ou Immortal. Nous sommes donc en présence d'un album froid et direct qui trouve sa source auprès de références qui auront donné ses lettres de noblesse au style. Tout en gardant ce soupçon de mélodies incisives, Blodhemn n'en sort pas non plus un album compact ou chaque pièce ressemble à la précédente. Au contraire, Invisus, la tête pensante, s'autorise quelques sorties bienvenues et H7 n'en est pas moins un opus suffisamment varié pour maintenir notre intérêt de bout en bout. En témoigne l'incursion dans le registre du punk avec un "Evig Heder" assez proche d'un Impaled Nazarene des grands jours, le trashy "Fandesvenn." Si en revanche vous êtes de ceux qui préfèrent les mélodies qui tranchent, je ne saurais que vous conseiller "Veiten" mais je me dois alors de vous mettre en garde car les guitares y sont cinglantes comme un bon coup de cravache administré avec délectation quand elles ne montent pas héroïquement à l'assaut au galop comme sur "Flammenes Virke". Les amateurs de black metal glacial et sans concession pourront, quant à eux, se jeter sur "Slettet Av Tid" ou "Holmengraa" et se faire emporter par leur déchaînement blizzardesque.

Côté production, c'est très propre mais pas trop, ajoutant un impact supplémentaire. C'est à dire que le mixage est dans le ton des morceaux, faisant bien ressortir les atmosphères froides et inquiétantes quand il le faut et laissant les excès colériques s'exprimer pleinement. Légèrement sale donc, mais pour plus d'effet, comme une lame tranchante mais teintée de rouille. Les instruments sont ainsi bien placés, notamment les guitares qui vous giflent sans relâche ou vous entraînent avec elles. C'est qu'il y en a pour tout le monde, de l'asocial qui n'écoute son black metal que dans le noir complet et seul pour faire plus "trve" au headbanger enjoué qu'on peut croiser en festoche. Tout cela fait de H7 un album bien sympathique qui, s'il ne réécrit pas l'histoire, vous fera néanmoins passer un très bon moment.

Curieusement, après avoir été disponible intégralement à l'écoute, seuls 2 morceaux sont encore écoutable via streaming. Il vous faudra donc vous démerder pour chopper l'album (ce qui, malgré une promotion plutôt confidentielle est tout à fait envisageable, j'ai trouvé le mien dans l'espace culturel d'un supermarché dans ma petite ville de province, comme quoi...).











jeudi 8 janvier 2015

Vaginal Cassoulet - L'EP Two

Vaginal Cassoulet


L'EP Two




Genre : Brutal Death Grind
Date de sortie : 24 Novembre 2014
Label : Indépendant






    Marre des Michel Sardou, Patrick Sébastien et consort au mariage, de la tectonik et autres musiques de jeunes à l’anniversaire de votre petite sœur ? Jeunes âmes en pleurs, séchez vos larmes car voici une musique idéale et conviviale pour redonner un bon coup de fouet à vos soirées lorsque celle-ci mollissent. Plaisant pour tous les âges et tous les genres, rafraichissante, glamour et dansante sont les adjectifs qui caractérisent le mieux la musique de Vaginal Cassoulet. Formation originaire de Mayenne, crée en 2010, le line-up s’est peu à peu compléter pour arriver à celui d’aujourd’hui, celui de cet EpTwo. Officiant à l’origine dans un PornGrind cracra, le groupe à évolué peu à peu vers un Brutal Death bien mieux construit et mieux produit, rappelant parfois Dying Fetus ou Misery Index.

   Bon fini de rigoler ! Merde alors un peu de sérieux. Même si cela est difficile avec les titres et les sample du groupe, je vais être honnête, la majeur partie du temps les pistes audio et les noms de morceaux graveleux me blasent un peu par manque d’originalité ou de qualité mais là mesdames et messieurs, nous sommes face à de la belle poésie ! Je vous donne un exemple qui reste mon favori : « Prête Moi Ta Trisomie Que Je Fasse Rire Les Copains », certes c’est bas et gras comme les seins de grand-mère mais ça reste rigolo. Donc nous entamons ce petit quart d’heure de chansonnette avec l’intro, classique du genre ou devrais-je dire « Introu » et pour avoir au préalable écouté les sorties précédentes, ça tabasse bien plus. Vaginal Cassoulet comme son nom ne nous l’indique pas, nous livre un Brutal Death certes classique mais foutredieusement efficace, ce qui permet de faire la différence avec les nombreux groupes dans le même style c’est le choriste, ayant gardé une partie de son répertoire Grindou, il ne se prive pas pour distiller moultes techniques, variant ainsi et ajoutant une brutalité indéniable. Toutefois, la qualité des riffs du groupe à bien augmentée au fils des années pour atteindre un très bon niveau, il est simplement parfois dommage que le beugleur les recouvre un peu de sa voix cristalline trop souvent. Même au niveau de la rythmique le groupe a su évoluer pour proposer des alternances de tempo et de rythme, avec parfois des mid-tempo qui feraient mouiller la culotte d’une bonne sœur.
    Bien mieux produit et composé que les précédents, cet EP termine le virage Brutal Death que le groupe avait entreprit, et c’est pour le mieux car les membres semblent avoir trouvé leur voie. Ce qui ne les empêche pas de se taper une franche déconnade grindesque sur la troisième piste, intitulée « Allumé le Feu (Johnny Hallyday cover) », j’avoue ne pas m’y connaitre assez dans le prophète français pour savoir si c’est là un vrai cover mais la chanson et l’idée prêteront à sourire.

    Vaginal Cassoulet a su évoluer avec sa nouvelle sortie, qui n’est certes pas parfaite, encore un peu trop dans les sentiers battus du Brutal Death mais commence à trouver son style de prédilection. Toutefois comme je l’ai dit précédemment le groupe n’en perd pas ses racines et garde son humour typé PornGrind ce qui donne une sorte « d’interlude » rafraichissant avec cet improbable cover. Ainsi Vaginal Cassoulet nous pond des pièces classiques avec quelques clichés mais de bonnes factures en y rajoutant quelques touches personnelles mais surtout en insérant, tels un bon fist convivial, son grindcore cradingue et franchouillard ce qui permet à cet Ep qui est au final bon, de dépasser ce simple titre pour atteindre celui de « bonne poilade entre copains » et pas seulement car outre l’humour graveleux, musicalement cet Ep Two reste de qualité et fera plaisir à tout amateur musique orienté Death Metal. A voir maintenant si le groupe continuera sa courbe de progression pour, peut-être, nous sortir un excellent album.

- Sarcastique





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