mercredi 11 novembre 2015

TUER - Ivresse & Enfer

TUER


Ivresse & Enfer







Crust / Grindcore
Date de sortie: 25 septembre 2015
Label: L'è Tütt Folklor Records


Tracklist:
1. Dipsomanie Funeste
2. Odyssée Ethylique
3. Essai I
4. Repentir
5. I
6. II
7. III
8. IV
9. V







11 novembre, jour de commémoration, de devoir de mémoire. J’avais initialement prévu de vous parler de tout autre chose (patience, j’y reviendrai très prochainement) mais finalement quoi de plus à propos que de traiter d’un groupe qui a choisi le doux nom de Tuer et qui pour son premier essai se donne le luxe de nous concocter un véritable blitzkrieg, une arme de destruction auditive broyant absolument tout ce qui traîne en l’espace de 12 petites minutes? Si la Suisse est d’ordinaire réputée pour sa neutralité et son calme, ce groupe est bien décidé à foutre un gros coup de pied dans la fourmilière et prouver par la même occasion qu’il s’y trouve des recoins particulièrement infréquentables pour le commun des mortels où la violence n’a d’égale que… en fait non, rien n’égale la violence ici. C’est qu’avec seulement 12 minutes de crust / grind, il n’est pas tellement question de tergiverser. Bien au contraire, les riffs fusent comme des balles traçantes et la section rythmique envoie ses missiles par rafales en un chaos assourdissant sans jamais manquer la moindre cible. Ah, c’est que ça charcute ma bonne dame, du gonflé au vitriol, de l’empilage de barbaque par palettes de 36! Bref, je ne sais pas après qui ils en ont pour avoir choisi ce nom mais force est de constater que Tuer, ça tue sévèrement! Facile celle-là, oui je sais. Moins facile en revanche est de faire la différence entre les deux voix qui se partagent le micro, pourtant l’oeuvre semble-t-il d’une femme et d’un homme, ce qui créé néanmoins une certaine dynamique deux beugleurs faisant toujours plus de bruit qu'un seul, et de comprendre ce qui se dit dans ce fatras d’aboiements quasi inintelligibles mais après tout, quand on en vient à écouter ce genre de joyeux bordel organisé, le but n’est certes pas de réfléchir mais plutôt de lâcher totalement prise et d'accompagner du mieux qu'on peut le groupe dans son entreprise de boucan infernal. Et puis quand on regarde les titres de plus près, on comprend vite que la subtilité n’est décidément pas le leitmotiv du groupe même si celui-ci prétend se “Repentir” après une “Dipsomanie Funeste” et une “Odyssée Éthylique” rien que ça! Le maître mot est plus que jamais le pilonnage de tympans et c'est tout, pas grand chose à branler du reste tant que le carnage est complet. On frappe vite et fort, même pas besoin de poser les questions après, il ne reste plus grand monde et Tuer n'attend de toute façon pas de réponse.
Malgré cette relative simplicité, le tout reste furieusement accrocheur et communique sans problème une envie de tout défoncer, d’attaquer de front le moindre petit obstacle afin de le pulvériser en un temps record armé d’une détermination qui ne peut que laisser admiratif.  
La production, excellente, bien dense et rugueuse juste ce qu’il faut ne dénature en rien l’esprit DIY et enfonce définitivement le clou qu’il sera désormais bien difficile de déloger tant la brutalité du grind et l’énergie du crust sont ici relevés. Avis aux amateurs, Tuer se place haut la main comme l’un des commandos bruitistes les plus véhéments et abrasifs du moment avec cet Ivresse & Enfer. Comme me le disait mon collègue, une bonne grosse bifle. Et je ne parle clairement pas de la demi-molle du lendemain de cuite, non! Plutôt du coup de gourdin bien placé, celui qui prend par surprise mais fait délicieusement mal et dont on se souvient longtemps. Un bon conseil donc avant d'enclencher la lecture, assurez-vous d'avoir monté le volume au max et poussé les meubles, vous serez bien assez tôt pris dans la tornade et animé d'une envie irrésistible de saccage total. Sans compromis, sans pitié, faut que ça gicle!








lundi 9 novembre 2015

SCATH NA DEITHE - The Horror of Old



SCATH NA DEITH


The Horror of Old





Genre : Black Metal
Label : Indépendant
Date de sortie : 1er Octobre 2015

Tracklist :
1. Their Warning
2. The Savage Hunger of the Dead
3. Within These Walls They Wait for Death
4. An Sluagh



   En un an, c'est « déjà » le second groupe irlandais à passer dans mes lignes (le premier étant Vircolac), si je le précise c'est bien parce que la scène irlandaise est rarement la première à laquelle on pense en matière de metal extrême, bien qu'elle nous ait déjà pondu de beaux bébés comme Altar Of Plagues, Primordial ou Malthusian, il ne me semble pas que cette scène jouisse d'une attention particulière. Cependant, une petite formation originaire de Dublin à su serpenter jusqu'à mes oreilles pour y déposer sa première œuvre. Voici Scáth Na Déithe qui nous sort sa première démo d'un Black Metal de qualité évoquant Hate Forest pour sa puissance, Astrofaes pour ses mélodies et quelques part peut-être Malthusian (comparaison un peu facile, je sais) pour l'aspect très lourd que le duo peut également nous offrir.

   Après un sample annonçant la tonalité, l'Ep s'ouvre sur un Black Metal très épais et lourd où le Death n'est pas toujours très loin. Les irlandais arrivent à garder l'auditeur en haleine sur des titres de plus de dix minutes à l'aide de son mid-tempo opaque qui imposera par ce rythme une atmosphère chaotique et poisseuse. Mais plus que cela, Scáth Na Déithe parvient à instaurer des atmosphères plus épurées, plus transcendantes à travers des mélodies que l'on aurait pas attendu au jugé des premières minutes mais qui en plus d'être de qualité apportent une autre facette à « The Horror Of Old ». 
   Première œuvre très complète pour le duo, baignant dans une atmosphère occulte, cette démo transpire la puissance apportée par la voix caverneuse de Cathal Hugues, profonde et bestiale, toujours juste même lors de sa présence sur des passages atmosphériques. Passages qui sont d'ailleurs une très bonne surprise de cette démo, très bien composés, efficaces et planants, ils viennent compléter à merveille et intelligemment un Black Metal qui s'annonçait pourtant lourd et bourrin. Par ce fait, le groupe propose vingt minutes d'une musique très complète, alternant entre violence sourde et ambiances plus transcendantales, alternant les deux avec une aisance remarquable. Les tremolos mid-tempo plaqués par les guitares instaurent une impression de masse redoutable sur laquelle le chant se calque à merveille, mais avant de tomber dans la redondance Scáth Na Déithe brise son schéma pour y insérer des dissonances tranchantes et autres mélodies, cassant le rythme pour donner un nouveau visage à l'horreur. Tant qu'on est à parler du rythme, autant aborder la batterie, seul instrument délaissé par Cathal. Bien qu'elle soit somme toute assez classique, la batterie sera toujours à sa place pour marquer les temps fort ou apporter sa force de frappe avec un double pédale magnifique tout en mid-tempo sur les tremolos, mon péché mignon. Comme si le tout n'était pas assez balèze, la production va achever le boulot. Caverneuse, opaque et dense, elle apporte l'aspect monolithique qui ne manquait pourtant pas à la base. Son aspect étouffé et réverbéré donnera cette sensation de cauchemar éveillé à l'auditeur par cette impression de flou et de bruit de fond qui se dégage de la musique, donnant l'illusion d'être réellement plongé dans celle-ci. 
   « The Horror Of Old » est une démo complète, sans réel défaut, tout est là pour plaire, en tout cas à moi. Cette première œuvre montre l'intelligence de composition du duo, sa maîtrise des ambiances aussi bien pachydermiques que mélodiques et sa puissance ravageuse. Il est d'ailleurs surprenant de voir le nombre d'atmosphères développées en seulement une vingtaine de minutes, passant de la fureur à la mélancolie en un tour de riff,  Scáth Na Déithe maîtrise son art dès sa première sortie pour notre plus grand plaisir. 

   Sûrement l'une des meilleures démo que j'ai écouté dans cette fin de 2015, dans une maîtrise totale de ses ambiances et un groove puissant, « The Horror Of Old » m'incite à creuser un peu plus la scène irlandaise en espérant y trouver d'autres groupes de cet acabit. Puissante, variée, intelligente, efficace et maîtrisée, que demandé de plus d'une démo, sinon qu'elle dure plus longtemps. Il ne reste plus qu'à espérer voir une suite bientôt et que les irlandais n'ont pas lâché toute la sauce d'un coup et qu'ils auront de quoi remettre le couvert avec autant d'ardeur.


- Sarcastique

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dimanche 1 novembre 2015

FALL OF SUMMER - 4-5/09/15






2eme édition du Fall Of Summer, festival dont il va être intéressant de suivre l’évolution au fil des années. J’avais l’année dernière donné une brève description de tous les éléments (camping / site / organisation etc…) où quelques petits défauts avaient été notés. Avant d’aller plus loin, voyons déjà ce qui a changé.
Le camping déjà s’est vu pas mal agrandi et c’est là un très bon point. Je n’y suis pas resté cette année car j’habite maintenant un peu plus près et j’ai préféré faire l’aller retour et dormir dans mon pieu. Bref, le nécessaire a été fait de ce côté là et c’est tant mieux! Pour l’anecdote, c’était plutôt calme niveau moustiques. Nan sans déconner, l’année dernière on s’est tous fait bouffer vivant…
Par contre, là où ça a sérieusement chié dans la colle, c’est au niveau de la restauration. Des heures complètes d’attente pour s’entendre dire qu’il n’y a plus rien à l’arrivée, ça ne fait clairement pas plaisir. A tel point que le concert complet de Triptykon m’est passé sous le nez et que je me suis finalement passé de bouffe pour ne pas manquer Ihsahn. Par chance, j’ai croisé des amis bénévoles qui ont pu me dépanner après coup sans quoi je ne mangeais pas avant 2h du mat. Pour la boisson en revanche, service rapide et impeccable, rien à dire! Même si des bières un peu moins basiques auraient été bienvenues (un partenariat avec Gallia l’année prochaine pour la petite touche locale, ça serait pas mal ça non?).
Le market n’a pas tellement bougé lui avec pas mal de choses intéressantes pour qui veut se donner la peine de fouiller. Attention quand même à certains prix prohibitifs sur les vynils.
Pour le reste, pas grand chose à ajouter comparé à l’édition précédente. L’alternance entre les 2 scènes fonctionne toujours aussi bien, la Sanctuary Stage s’est même vu agrandir. Quant au site, il est évidemment toujours aussi agréable.

Comme pour le Party San, pas d’accred, appareil photo qui s’apparente plus à un jouet donc impasse sur les têtes d’affiche et setlists récupérées sur le net et donc potentiellement incomplètes ou erronées. Les vidéos ne sont pas les miennes, si jamais leur auteur souhaite les voir retirer aucun problème, il suffit de demander!


JOUR 1
Boulot oblige, il m’est difficile d’être à l’heure pour les premiers groupes et je ne verrais donc pas Barabbas, Putrid Offal et Accuser. Le temps de choper les indispensables jetons et d’en échanger quelques uns contre la première pinte, Endstille démarre déjà sur la Sanctuary Stage. Alors ouais, pour le coup, on commence pas dans la dentelle avec ce gros black metal guerrier et c’est aussi bien car ça met de suite dans l’ambiance et apporte un peu d’obscurité et de froid en ce vendredi après-midi un peu trop ensoleillé. Le concert est assez linéaire globalement mais on dira que c’est le tempérament du groupe, corpsepaints et gueules de 3 pieds de long, clair qu’ils ne sont pas là pour jouer les bisounours. Une belle entrée en matière malgré quelques larsens désagréables.














Gama Bomb, pas vu pour cause de passage au market où j’avais quelques emplettes à faire et on continue donc avec Grave. Et il fallait s’y attendre de la part de ces pionniers du death suédois, Grave offre un concert de très bonne qualité autant au niveau du son impeccable que de la prestation en elle-même, énergique et communicative. Setlist qui puise un peu partout en prime mais surtout dans les premiers albums ce qui n’est évidemment pas pour me déplaire. Le public est d’ailleurs un peu plus compact et semble bien plus motivé. La soirée ne fait que commencer mais c’est le genre de baffe qui fait dire que c’est loin d’être terminé et que cela promet!
Setlist:
Christi(ns)anity
Bullets Are Mine
Passion Of The Weak
You’ll Never See…
Winds Of Chains
In Love
Soulless
Into The Grave














Assez peu réceptif au show de Deströyer 666 auquel j’assiste de loin, même si leur black / thrash est plutôt efficace et que l’acoustique reste très bonne. Pour tout dire, je suis surtout crevé de ma matinée au taff et je sais déjà que je reverrais le groupe en salle et en tête d’affiche au Black Arts Ceremony un mois plus tard.


35 ans! 35 ans qu’est sorti le premier album d’Angel Witch aujourd’hui considéré comme l’une des pierres angulaires de la NWOBH. Et quel plaisir de voir enfin se produire ce monument! Mélodies entrainantes, refrains accrocheurs le tout ponctué de solos qui en foutent plein les yeux et les oreilles, tout est là pour faire revivre l’espace d’un concert ces années qui ont fait du metal ce qu’il est aujourd’hui. Un grand moment que le public a cependant un peu de mal à partager malgré les invitations de Kevin Heybourne avant que le groupe ne joue enfin son morceau éponyme repris en choeur par l’assistance. Comme quoi, le temps n’a parfois pas tellement de prise quand le talent est là.
Setlist:
Gorgon
Confused
Dead Sea Scrolls
White Witch
Atlantis
Sorcerers
Devil’s Tower
Dr. Phibes
Angel Of Death
Baphomet
Angel Witch




Jamais vu Candlemass et donc jamais vu le groupe avec Messiah Marcolin, que j’ai vu cependant en guest avec Therion. Je vais donc voir Candlemass avec Mats Levén sorti de… Therion. Ça va, vous suivez? Changement radical d’ambiance donc avec le doom épique du combo suédois qui nous offre une excellente prestation. Le son est encore une fois à la hauteur de nos espérances et rend parfaitement justice aux compos du groupe. Bien évidemment, tous les regards sont tournés vers Mats Levén qui parvient sans trop de problème à convaincre l’assistance grâce à sa voix puissante et à son charisme. Son chant et sa tessiture, très différents de Messiah Marcolin, dénaturent certes un peu les hymnes doom de Candlemass mais son interprétation est tout aussi plaisante et nous sommes facilement emportés par ce show, mythique et mystique à la fois. Du très grand Candlemass au service d’un doom épique, grandiose et légendaire comme on n’en fait que trop peu de nos jours. Rendez à César…








Setlist:
Marche Funèbre
Mirror Mirror
Bewitched
Guitar solo
Emperor Of The Void
Dark Reflections
A Cry From The Crypt
Under The Oak
At The Gallows End
Solitude
















Suite à la déception du Party San, autant dire que je n’attendais pas grand chose de la part d’Asphyx. C’est donc un peu à reculons que je me dirige vers la Sanctuaire Stage. Et grand bien m’a pris de me faire un minimum violence car enfin, Asphyx bénéficiera d’un son massif et rentre-dedans comme le death metal couillu et old school des néerlandais le mérite! Cela se ressent également du côté des musiciens qui y mettent vraiment tout leur coeur, mention spéciale à Martin Van Drunen dont le chant écorché passe toujours aussi bien et qui occupe tout l’espace possible et motive le public à se remuer le train, ce que celui-ci s’empresse de faire charmé par le charisme du grand blond. Setlist inchangée par rapport au Party San mais quand les conditions optimales sont là, ça change vraiment tout. Merci le Fall Of Summer pour donner justice à un groupe que j’ai vu trop de fois dans de mauvaises conditions.
Setlist:
Vermin
Scorbutics
Death The Brutal Way
Into The Timewastes
Deathhammer
Wasteland Of Terror
Asphyx (Forgotten War)
The Rack
Last One On Earth









La nuit tombe lorsque Destruction investi la Blackwaters Stage. Aucune surprise sur le set du power trio de thrash allemand légendaire, toujours aussi carré et puissant. Schmier est toujours aussi imposant et en voix, ses compères s’en donnent à coeur joie pour nous envoyer sévèrement au tapis à grands coups de riffs sauvages et de rythmiques qui tabassent. Diablement efficace et rendu plus couillu encore par un son incisif mais tout en clarté, une leçon de thrash.
Setlist:
Curse The Gods
Thrash Till Death
Nailed To The Cross
Mad Butcher
Armageddonizer
Eternal Ban
Life Without Sense
Death Trap
Bestial Invasion
Total Desaster
The Butcher Strikes Back








Là encore il me faut me faire violence pour assister au show de Mayhem après leur prestation ratée du Party San. Le décors est assez réduit, le groupe s’encombre de moins d’artifices et s’en sort finalement mieux même si Attila nous refait son cinéma avec tous ses petits accessoires. Setlist quasi identique au Party San, juste un peu rallongée m'a-t-il semblé et une coupure un peu moins brutale avant l’outro. Un set sympa à l’ambiance bien noire et malsaine mais qui ne parviendra pas encore à me laisser un souvenir impérissable. Bref, je suis un peu rassuré mais je pense désormais m’arrêter là avec les norvégiens, c’est trop pour moi.







Rien que pour voir des japonais en slip envoyer un show old school, Sabbat valait le détour! Bon alors disons le tout de suite, ce n’est pas tout à fait ma came et c’est quand même assez kitch. Néanmoins le groupe remplit son office avec les honneurs, Gezol en tête et on finit par se prendre au jeu de ce mélange de heavy, de black et de thrash même si ses cris suraigus m’agacent un peu et gâchent mon plaisir. Quelque part je me dit que Destruction était le groupe qui aurait du conclure la soirée… N’est pas Venom qui veut!











JOUR 2
Ouch, ça fait mal de devoir se lever si tôt pour reprendre la route et être à l’heure pour Skelethal! Mais bordel, ça valait le coup! Assez peu de monde pour les accueillir n’empêche que les nordistes, révélés par le label culte Iron Bonehead, font des ravages chez le public présent avec son death metal violent ponctué d’ambiances macabres. Un show exemplaire pour un groupe relativement jeune mais qui semble avoir encore des tas de choses à dire et qui lance la journée de la meilleure des manières. A suivre de très très près!









Prestation convaincante de Temple Of Baal qui assène son black metal avec force et conviction, idéalement placé après Skelethal qui nous avait déjà bien retourné. Le groupe nous offre quelques extraits de son prochain album à venir, Mysterium sorti depuis, et l’on se dit à l’écoute de ces morceaux que celui-ci s’annonce très bon.










Une fois n’est pas coutume, c’est un groupe originaire des îles Feroe qui prend la suite sur la Blackwaters Stage. Le groupe s’est mis sur son 31 et débarque sur scène en costume et nous joue un doom aérien magnifiquement porté par la beauté de la voix de son chanteur, Jón Aldará. Le public est complètement subjugué, happé par les émotions véhiculées par Hamferd dont chaque musicien reste pleinement concentré sur son instrument dans une attitude des plus solennelles. Ils n’étaient pas forcément devant leur public mais ont indéniablement marqué les esprits et c’est avec le plus grand respect que l’on quitte le groupe, la tête encore pleine de musique et d'images de natures paisibles où la main de l'homme n'est jamais intervenu.


Passer de Hamferd à Haemorrhage, fallait le faire… Le Fall Of Summer l’a fait! Au programme goregrind débile, un accent espagnol à couper au couteau et mises en scènes loufoques avec divers accessoires comme des membres coupés. Du bon gros bourrin bien gras et bien débile emmené par un frontman totalement halluciné à se demander s’il n’est pas réellement un de ces dangereux psychopathes dont traitent ces textes. La mise en scène est bien en place et le groupe envoie sévèrement la purée. L’ambiance se réchauffe nettement après le concert beaucoup plus feutré de Hamferd et le temps passe bien vite, pris que nous sommes par la bonne et sanguinolente humeur des espagnols.

Re-changement total d’ambiance avec, pour la seconde fois Gezol aux commandes et son sise-project Metalucifer. Encore plus kitch et plus cliché que Sabbat. Carrément trop. Pas pour moi.












Retour à quelque chose plus en accord avec mes goûts personnel et Supuration et leur techno-death dans lequel s’entremêlent diverses influences, alliant aspects progressifs et chant clair à structures plus brutales. Le groupe démontre sans problème tout son talent de composition et nous en met plein les oreilles. Il est d’ailleurs incroyable qu’un tel groupe n’ait pas eu la reconnaissance qu’il mérite en son temps alors que des formations comme Cynic ou Atheist sont encore plébiscités comme des précurseurs du death metal contemporain. Fierté nationale s’il en est, Supuration se place comme l’un des grands moments de ce festival.


Setlist:
Prelude
The Elevation
1308.JP.08
Incubation
Synergy Awakes
4TX.31B
Tales From The Crematory
Suppurated
The Cube




















Je n’ai jamais vraiment accroché à Suffocation et je me balade au market le temps que ça passe pour un dernier tour histoire de ne rien manquer d’intéressant. J'assiste néanmoins au dernier morceau et je me dois bien d'avouer que le groupe me surprend agréablement. Peut-être une prochaine fois. Satan ne me passionne pas plus que ça, le chant haut perché a plutôt tendance à me hérisser le poil et je vais pioncer tranquillement devant la Blackwaters Stage pendant que Nile fait ses balances.

En parlant de Nile d’ailleurs, le combo d’egyptian death metal bénéficie d’un son plus que compact qui souffle absolument tout le monde. On se prend donc la grosse claque que l’on attendait, toutes les subtilités étant pleinement restituées y compris sur les extraits du petit dernier What Should Not Be Unearthed qui passent sans problème l’expérience du live, particulièrement "Call To Destruction" déjà bien connu des festivaliers. Concert tout en maîtrise et en professionnalisme et cerise sur la pyramide, les membres de Suffocation viennent se taper l’incruste pour conclure. Une nouvelle leçon, de death metal cette fois.
Setlist:
Sacrifice Unto Sebek
Kafir!
Hittite Dung Incantation
Call To Destruction
In The Name Of Amun
Evil To Cast Out Evil
Sarcophagus
Black Seeds Of Vengeance



















Vous reprendrez bien un petit peu d’old school? Parfait! Car voilà les canadiens de Razor pour leur premier concert en France après plus de 30 ans d’existence. Communication avec le public exemplaire, l’ambiance est là et les fans sont ravis et ça se bouscule joyeusement dans la fosse. Leur thrash fait mouche et on se dit une fois de plus que le groupe n’a pas rencontré le succès qu’il mérite. Pourvu que l'histoire leur donne cette fois raison.
Setlist:
Instant Death
Iron Hammer
Cut Throat
Violent Restitution
Behind Bars
Stabbed In The Back
Sucker For Punishment
Speed Merchants
Cross Me Fool
Take This Torch
Evil Invaders














C’est Triptykon qui devait monter sur scène mais des problèmes de transport aérien les auront retardés, ce sont donc les suisses de Coroner que nous retrouvons sur la plage de la Blackwaters Stage. Notons que l’échange entre les 2 groupes a très bien été annoncé. Quelques soucis d’ampli nous prive de guitare sur le premier morceau mais ensuite, c’est un véritable orgasme. Je reste absolument sans voix devant la virtuosité des musiciens qui se démènent pour nous jouer des brulôts de techno-thrash d’excellente facture. Le problème de la guitare vite réglé, le groupe s’éclate et nous éclate au passage appliquant à la lettre sa recette si particulière. Une fois de plus il me faut souligner la qualité du son laissant la guitare de Tommy T Baron toute la place pour s'exprimer pleinement et nous émerveiller au-dessus du matraquage rythmique alambiqué et surpuissant. Un show absolument monstrueux et un groupe que l’on ne voit que trop rarement dans nos contrées. Le groupe se laisse même aller à un rappel décomplexé qui conclut ce moment de pur bonheur par un "Die By My Hand" des plus jouissif, d'autant plus pour moi car c'est le morceau avec lequel j'ai découvert Coroner. Je bande déjà rien qu’à l’idée de les revoir, point.
Setlist:
Golden Cashmere
Divine Step (Conspectu Mortis)
Internal Conflicts
Semtex Revolution
Tunnel Of Pain
Metamorphosis
Masked Jackal
Grin (Nails Hurt)

Encore:
Reborn Through Hate
Die By My Hand








Le « trve » black metal de Tsjuder juste derrière la déferlante Coroner, je doute de mes capacités à encaisser. Pourtant les norvégiens y mettent l’énergie nécessaire et non concoctent un set ultra brutal. Ce genre de black metal nécessite clairement un son au poil pour être pleinement apprécié et c’est le cas ici. Simple, sans concession et in your face, rien à dire de plus.









Comme dit en intro, le show de Triptykon me passe sous le nez, trop occupé que je suis à faire la queue pour de la bouffe que je n’aurais pas puisque je laisse tomber alors qu'il reste encore une bonne dizaine de personnes devant moi afin de voir Ihsahn. Si je suis un fan absolu d’Emperor, je dois bien avouer (en rougissant un peu de honte) que je n’avais jamais vraiment écouté ses autres projets musicaux. Et c’est une véritable révélation! S’entourant de musiciens issus de formations telles que Opeth ou Leprous, certainement pas les premiers venus donc, Vegard Sverre Tveitan de son vrai nom nous offre un moment magique de black metal aux teintes progressives et avant-gardiste de très grande classe où la dualité entre violence et passages plus aériens est exacerbée mais surtout construite de la manière la plus intelligente qui soit. Je vais de surprise en surprise à mesure que le concert avance et je me perd de plus en plus dans les méandres musicales insondables mais tellement puissantes, attirantes, enivrantes. J’écris ce report plus d’un mois après et pourtant, j’en ai encore des images et des sons plein la tête, magique et inoubliable.
Setlist:
Hier
Pulse
Tacit
Frozen Lakes On Mars
A Grave Inversed
Emperor Medley
My Heart Is Of The North
The Paranoid
The Grave









Il est déjà temps de boucler ce festival et quelle meilleure manière que de laisser Abbath s’exprimer (pour la seconde fois puisque c’est déjà lui qui clôturait l’édition précédente avec Bömbers) au travers de ses compositions aussi bien personnelles qu’issues d’Immoral ou de I? Après cette performance, je n’en vois pas, les clowneries du frontman sont toujours aussi cultes et ses grimaces toujours aussi hilarantes et c’est sans compter sur les morceaux, pour certains très connus dont le rock’n’roll "Storm I Ride" ou le cultissime "Tyrants". Dans le genre on se fait plaisir en se faisant plaisir à soi-même, tout y est y compris le numéro de cracheur de feu que tout le monde attendait. Si j’ai encore la tête ailleurs après l’incroyable performance d’Ihsahn, Abbath achève de nous emmener loin vers le grand nord. Toute bonne chose a une fin et c’est avec un pincement au coeur que l’été se termine pour de bon. 
Setlist:
Warriors
Battalions
Fenrir Hunts
The Storm I Ride
One By One
Tyrants
Nebular Ravens Winter
In My Kingdom Cold
All Shall Fall

Encore:
Withstand The Fall Of Time








Je ne garderais cette fois que les prestations des groupes en tête, déçu que je suis par l’organisation niveau restauration, quand même un élément primordial sur un festival. Mais il faut garder à l’esprit que c’est un festival qui se lance, qui tatone encore et qui je n’en doute pas, trouvera bien un moyen de s’améliorer sur ce point sur ses prochaines éditions, que je ne manquerais pas étant totalement séduit par son affiche faisant la part belle au trip old school et aux groupes bien trop rares en France tout en gardant une place pour la jeune scène hexagonale.