dimanche 20 mars 2016

SEQUANE FEST VIII - Live Report - 05/03/16





SEQUANE FEST VIII


Ragnarok + Besatt + Slaughter Messiah 
+ Excruciate 666 + Malcuidant






     Voila un festival qui m'a longtemps fait baver d'envie, en faisant à chaque fois jouer des groupes que j'adore, DNS, Horna, Blacklodge, etc pour ne citer qu'eux et les deux dernières éditions. Mais cette fois, nouvelle édition et pas d'excuse car nouveau groupe que j'apprécie particulièrement, j'ai nommé Besatt ! Que l'on m'arrête si je me trompe, mais Besatt ne fait pas partie des groupes que l'on croise souvent dans nos contrées, alors pas question de les manquer. De plus, le reste de l'affiche étant clairement bon, pas de raison d'hésiter. Slaughter Messiah m'ayant déjà fait vibrer en live, le dernier Malcuidant a rejoint mon étagère il y a peu et je ne crache pas sur les vieux briscards de Excruciate 666. Les norvégiens de Ragnarok m'ont toujours laissé plus ou moins de marbre mis à part quelques vieilles pièces, mais c'est toujours sympa de voir les grands noms sur scène et puis merde pour le prix plus que raisonnable, Ragnarok ne se refuse pas. Et je ne vous parle même du Forest Fest, à ce niveau c'est indécent. Pas d'excuses donc, pour louper le Sequane Fest, mais aussi pas d'organisation de notre côté car nous partons légèrement à la bourre pour nous taper en plus des bouchons, nous faisant malheureusement arriver au milieu du set de Malcuidant.

(Malcuidant - photo par "Karo")


     Nous arrivons donc pour les trois dernières pièces du set des bourguignons, il semblerait que j'ai raté mes préférées (je n'ai malheureusement pas pu chopper la setlist pour voir lesquelles ont été joué). Les mélodies de Malcuidant m'ont semblé rendre très bien en live, portées par un son de très bonne qualité. Il en va de même pour Ayrhomm qui reproduit sans difficulté son large panel vocal, un des points forts de la musique du groupe. Malcuidant livre un show puissant, épique à l'image de sa musique. Les musiciens ainsi que le public rendent honneur aux morceaux, ce qui me fait clairement regretter d'avoir raté la première moitié, j'me rattraperais sur leur prochain show.

     Le groupe suivant, à savoir Excruciate 666, se met en place rapidement. Les vétérans du Nord en imposent, cuir, clous, chaînes et attitudes martiales, tout est là pour pas déconner. Le groupe ouvre les hostilités avec "Rites of Torturers", issus de leur dernier album et effectivement ça ne déconne pas du tout. Les musiciens se donnent et la trempe guerrière de leur musique prend vraiment forme avec "Iron Blood Ashes" que je considère comme leur meilleur morceau. Les guitares manquent un peu de puissance pour rendre clairement honneur à leur puissance mais le show est en place, Excruciate 666 se donne et bombarde la salle. Malheureusement, tout le monde n'a pas semblé réceptif et cela malgré les invectives du frontman, Morgraven. La quasi totalité des morceaux joués venaient des deux dernières sorties, qui sont pour moi leurs meilleurs et ont bien prouvé leur efficacité sur les planches. Un soupçon de guitare en plus aurait surement permit aux derniers français de la soirée de mieux poser leur violence sur l'Atelier des Môles. 

Setlist :
 Rites of Toturers
 Iron Blood Ashes
 Thunder in the Black Skied
 Sons of Warfare
 Sign of Desaster
 Medieval War
 Furious Thrashing Rage
 Battlehammer of the Inner War

     Pour la deuxième fois en six mois, j'ai eu le plaisir de voir Slaughter Messiah, c'est à dire à peine assez pour me remettre de la branlée précédente. Après quelques petits problèmes de son et de retours, c'est sous l'initiative de la basse de Lord Sabathan que le feu roulant des belges démarre. Slaughter Messiah est définitivement un super groupe en live, leurs titres sont taillés pour et quel plaisir de scander "Black Speed Terror", on ne s'en lasse pas. Si le groupe n'a pas encore une grosse discographie et est assez récent, certains morceaux ont déjà la trempe des classiques, j'en ai déjà cité un mais l'éponyme "Slaughter Messiah" et "Cosmic Funeral" sont juste monstrueux en live. Mais les morceaux ne seraient rien sans la présence scénique des musiciens, la basse grondait, les guitares hurlaient et les pauvres fûts se faisaient tabasser par le nouveau batteur. Les gars de Slaughter Messiah confirment qu'ils ont vraiment une grosse présence sur scène (en même temps, le guitariste de deux mètres ça aide). C'est sous l'assaut du Black Thrash des belges que l'ambiance du Sequane Fest a commencé à s'enflammer. Si l'on ajoute à cela, la présentation de deux nouveaux morceaux issus d'un EP à venir qui s'annonce prometteur, Slaughter Messiah a vraiment réalisé une grosse performance que Sabathan conclura par un flamboyant hommage à Quorthon, en crachant le feu. Un seul chose  dire, "encore s'il vous plaît".

      Voici enfin le moment que j'attendais vraiment, la principale raison de ma venue, les polonais de Besatt. Si les dernières sorties sont assez moyennes, des albums comme "In Nomine Satanas", "Hellstorm" et "Hail Lucifer" sont pour moi des gros classiques. Pendant que les musiciens tout d'armures vêtus, s'installent, je jette un coup d’œil à la setlist. Pas mal de bonnes chansons, mais beaucoup trop sont absentes dans celles que j'attendais, la setlist piochant un peu partout dans leur discographie. Mais il restait surtout à voir le show que le groupe allait nous fournir. Je ne vous cache pas que j'ai été pas mal déçu. Le groupe est resté très statique, ce qui peut ne pas être gênant dans certains cas de figure comme une ambiance très ritualiste mais avec tout le respect que j'ai pour eux, c'est n'est pas vraiment le type de Black Metal que joue Besatt. Je ne sais pas si ça venait de là ou non mais les pièces manquaient cruellement de leur punch habituel et semblaient presque plates. La faute peut être aussi à un frontman à peine audible la plupart du temps, faisant un effort pour les refrains et phrases clamées. Il faudra attendre les dernières minutes et que "Baphomet" soit annoncé pour vraiment m'enflammer, l'occasion aussi pour Beldaroh de retrouver sa vraie puissance vocale. Après avoir scandé tous les "Ave Master Lucifer" de mon corps, le show de Besatt se termine, n'ayant pas le temps de jouer "Mad Minds"... ça aurait été trop beau. Les deux derniers morceaux m'ont fait leur p'tit effet mais forcé de constater que la prestation de Besatt était assez décevante, peut-être que j'en attendais trop. Petit hommage tout de même au guitariste Astaroth, qui semblait vraiment possédé par sa musique. Difficile d'être objectif ici, un concert dont j'attendais plus et il allait de même pour l'ami m'accompagnant, les albums tournant encore quelques heures plus tôt sur le chemin.

Setlist :
Seals of Hate
Vengeance
Final War
Blood of my Enemies
Ninth Spirit
There...
Hatred
Baphomet
Ave Master Lucifer
Mad Minds (non joué)
Suicidal Ritual (non joué)

      En même temps que la neige, les Norvégiens arrivent. N'ayant jamais réellement apprécié Ragnarok, c'était sans attente particulière que j'abordais leur concert. Si les morceaux ne m'ont pas particulièrement emballé comme prévu, la puissance du groupe et sa présence scénique a largement compensé. Face à un rouleau compresseur de violence, Ragnarok me conquit petit à petit alors que toute la salle lui est déjà acquise dès les premières notes. Un peu partout j'avais pourtant lu que le groupe était assez décevant sur les planches, mais les norvégiens semblaient bien décidés à faire taire ces rumeurs avec notamment un frontman en grande forme, violent, puissant et imposant. Beaucoup de titres issus de "Psychopathologie", l'album à venir, ont été joué ce soir. Le public du Sequane Fest a semblé les avoir apprécié , j'ai pour ma part préféré des classiques comme "Murder". Un show carré, pro mais sans être creux ou vide, la virulence est véritable et parfaitement transmise par l'attitude brutale à souhait du frontman. L'énergie et la puissance du groupe est porté par un son parfait, le public répond aux musiciens et Ragnarok finit d'achever la salle après une excellente prestation sous les applaudissement et les rappels. 

      Constat de mon premier Sequane Fest, on en a clairement pour son argent ! Dommage qu'il me faille faire autant de kilomètres pour une si bonne date, mais aucun regret. Avec cinq groupe reconnus et de qualité, pour un prix plus que raisonnable, le festival se permet en plus d'avoir un son presque irréprochable, une bière bon marché (ça joue mine de rien) et une organisation bien rodée. Malgré une déception personnelle, la Horde Sequane a encore réussi son coup avec son événement, de très bons shows pour de très bons groupes, que demander de plus ?  Et pourtant, la salle ne m'a pas paru comble, étonnant vu la dégaine de l'affiche. En tout cas, pour ma part je reviendrais l'année suivante et sûrement encore l'année qui suit en espérant avoir à chaque fois une affiche de cet acabit. 

- Sarcastique

mardi 8 mars 2016

RENORAX - Flash Metal




RENORAX




Flash Metal







Genre : Flash Metal
Label : Indépendant
Date de sortie : 13 Février 2016

Tracklist : 
1. Without Carbon
2. Flash Metal
3. Maquisard
4. Smoke Fast... Die Slow
5. Alesia (Xirotegnicrev)








     Renorax, de sa fougue, a brisé notre ligne éditoriale. En effet je m'éloigne de ma zone extrême de confort pour lorgner vers ce que je n'ai pas l'habitude d'écouter. Loin des démos et autres EPs de formations occultes, aujourd'hui place à la fraîcheur et la bonne humeur avec le Flash Metal de Renorax, premier EP du quatuor de Villepreux. Mais qu'est ce que le Flash Metal, style autoproclamé de la formation, me diriez-vous ? Hé bien ma bonne dame, il se trouve que c'est un petit cocktail d'un bon Heavy à l'ancienne, de quelques goûtes de Thrash et d'une lichette de Speed, le tout rehaussé par une petite pointe de kitsch réverbéré. Ça se boit comme du petit lait. Clairement, je sors de ce que je chronique d'habitude mais « Flash Metal » m'a tapé dans l’œil au bon moment et cet EP possède vraiment tous les atouts pour plaire.

     J'avais déjà, par le biais de connaissances, eu vent de la toute première démo de Renorax qui annonçait un p'tit truc sympa mais bien loin d'un EP de cet acabit. Sur une vingtaine de minutes, ça sent bon les années 80, la sueur rance, la bière éventée et les copains mais surtout le plaisir (pas de trucs cochons hein). Parce que si rien n'est bien neuf dans ce « Flash Metal », c'est la fougue du truc et le plaisir qui s'en dégage qui rendent les morceaux intemporels. La musique est composée des éléments assez classiques de la vielle scène Heavy plutôt d'obédience française, j'y retrouve du ADX et autre Blasphème. Mais pas que, car Renorax brasse avec ses très nombreux riffs généreux, tout un fouillis d'influences issues de ces 30 dernières années. Étonnamment, la formation arrive à les enchaîner avec une énergie et une facilité déconcertante. Des riffs Heavy sur un tempo Thrash et une basse Speed, avec plus ou moins de variations, et par dessus un chant aux refrains fédérateurs. Un très bon point pour « Maquisard », chanté en français, qui vous rentrera dans le crâne dès la première écoute. Tout l'EP d'ailleurs a cette espèce d'immédiateté, les titres accrochent, plaisent d'entrée et ne s'essoufflent pas, du fait de leur variété. C'est en partie ce qui me fait penser que Renorax doit être un vrai régal en live. Mais revenons à la musique, grâce de ces tempi rapides, les mélodies s'enchaînent à toute vitesse, c'est d'ailleurs assez rare de voir un Heavy à ce rythme ce qui donne lieu à des soli à toute blinde. Sans être un monstre de technicité, « Flash Metal » pose son lot de soli de qualité et chaque musicien a le droit à son petit instant de gloire. La batterie claque vite sur un rythme à péter tes cervicales et si son jeu de cymbales ainsi que quelques phases de pédales sont sympa, elle manque peut-être un peu de diversité. Et encore une fois sur « Maquisard », qui est définitivement mon coup de cœur de l'EP, on a une basse particulièrement mise à l'honneur que j'aurais aimé retrouver autant utilisée tout au long de cette vingtaine de minutes, bien qu'elle assure plusieurs passages bien senti. Je me suis déjà un peu attardé sur le chant, sur son côté très accrocheur, mais ça serait oublier le large panel dont Sam "Renzer" fait preuve, malgré quelque placements atypiques. Que ça soit en anglais ou en français, preuve de bon goût, le vocaliste nous fait part d'une très bonne prestation qui vient compléter le portrait de Renorax

     Définitivement cet EP m'a conquis bien qu'il ne soit pas exempt de défaut, mais il a simplement réussi à me faire vibrer et c'est bien ça le plus important. Tout dans « Flash Metal » sent bon le sincère, l'authentique, la bonne volonté et l'énergie positive (merde je m'éloigne quand même bien de mon TrveBM) et ce sont ces qualités transposées au travers de la musique qui font oublier les quelques défauts que l'on pourrait trouver à Renorax. Tout les morceaux semblent familier et indépendants, « Maquisard » pour le Heavy, « Some Fast ... Die Slow » typé Thrash, et pourtant on retrouve dans chacun la patte du groupe. C'est avec la dernière pièce « Alesia (Xirotegnicrev) » que la formation semble synthétiser tout ce qu'elle aime et sait faire pour proposer son morceau le plus complet et abouti. Donc pour conclure, oui, « Flash Metal » est très bon et a tout pour plaire, il ne me reste plus qu'à attendre la suite et surtout un live pas trop loin de chez moi pour mal chanter ces refrains.


- Sarcastique