dimanche 25 septembre 2016

COMPILATION FRENCH METAL PT.1 - La Porte des Damnés - Juin 2016


     Tentative d'un format ou peut-être simple one-shot pour l'occasion, je ne sais pas encore trop. J'ai tout de même voulu m'essayer à l’exercice de la chronique de compilation "tremplin". C'est donc environ quarante groupes (plutôt vingt ici vu qu'il y deux parties) qui vont passer d'un coup dans nos lignes. Curieux depuis longtemps de ce proposait French Metal dans ses compilation, je me suis décidé à m'en procurer une. Si certains groupes n'apparaissent pas dans l'article, c'est tout simplement qu'il ne m'a pas semblé ni pertinent ni intéressant de les traiter et j'assume l'entière responsabilité de ce choix.





S.U.P/SUPURATION : Morceau d'ouverture, avec l'excellente formation française de Metal Avant-gardiste, qui (re)présente une pièce pourtant plus conventionnelle que d'habitude, assez dépouillée de son aspect Death Metal et Expérimental, pourtant les bases de la formation. Si le morceau est posé, bien écrit et maîtrisé, on est assez loin dans ce que peux produire le groupe en terme de qualité d'écriture ou d'ambiance. « Pain Injection », originellement issu d'« Anomaly », n'est pas un morceau que je considère comme mémorable dans la discographie de S.U.P malgré un crescendo bien amené, dommage. 

MORTUARY : Déjà passé dans nos lignes, on sait tout à fait ce que valent les vieux briscards de Mortuary. « Empty », issus de l'excellent « Nothingless Than Nothignless » (chroniqué par le collègue Pestifer ici), est un un condensé du meilleure du Death teinté de Thrash. Niveau énergie et violence, on fait difficilement mieux. Morceau très thrashy, pas forcément représentatif de l'entière discographie du groupe, « Empty » est tout de même écrit avec brio. Rien que pour son solo le morceau vaut le détour. Si ce n'est pas forcément la facette du groupe que je préfère, force est de constater qu'avec ses riffs ultra neck-breaker, son énergie folle et son écriture peaufinée par l'expérience, « Empty » est un morceau d'excellente facture pou un groupe de qualité.

DARKRISE : Avec son morceau tiré de « Fear, Hate & Corruption », voici les suisses de DarkRise. Encore un groupe qui a pas mal roulé sa bosse dans l'underground et il suffit d'entendre « Allegiance » pour leur reconnaître du talent. Avec un Death Metal violent et implacable, les suisses frappent dur. Cependant j'ai toujours eu du mal avec ce groupe dont on m'a pourtant dit tant de bien. DarkRise est super efficace, carré, puissant mais produit un Death qu'on a eu à toutes les sauces. On a l'impression de voir la même pièce en boucle, sans évolution, sans surprise. Ce déchaînement de violence indéniable que DarkRise met en place sur « Allegiance » est malheureusement terni par cet aspect de déjà vu, déjà entendu. Comme sur leurs précédentes sorties, il m'est difficile de nier la qualité du groupe mais il n'arrive jamais à me convaincre pleinement.  

HYSTERIA : Tiré du plutôt bon « Flesh, Humilation and Irreligious Deviance » sorti il y a peu, « Demon From The Past » est une agression directe à base de Death Metal ultra-violent (du moins au début), perverti de quelques touches Black Metal. Un chant de très bonne qualité répand sa haine sur les mélodies acérées des guitares et une batterie qui fait tonner la double pédale. La seconde partie du morceau me séduit beaucoup moins, avec un changement d'atmosphère très brusque et cela malgré une reprise du thème principale. Le morceau perd assez brutalement en énergie sans toutefois regagner quelque chose ailleurs. Les mélodies proposées dans cette seconde partie n'apporte pas grand-chose à la pièce à mon sens, en tout cas pas en cohérence avec ce que pouvait véhiculer le début.


ATLANTIS CHRONICLES : Certainement le groupe le plus connu de cette compilation, les parisiens sont évidemment ultra-carré, possède une grosse qualité d'écriture qu'ils font sentir par la flopée de riff, mélodies, arrangements et j'en passe, qu'ils envoient sur toute la durée. Le groupe évite la simple démonstration technique et porté par le groove issus de leur facette Deathcore, les cassures et plans techniques de leur Death moderne, Atlantis Chronicles livre une pièce variée, très fournie sans perdre en cohérence ou  l'auditeur. La basse est très mise en avant pour des instants de bravoure mais la batterie, malgré son jeu impressionnant, me dérange un peu avec un son hyper triggué. Comme il fallait s'y attendre, gros morceau, peut-être un peu générique malgré un côté épique et grandiloquent appréciable.

MITHRIDATIC : Un sample, des dissonances et une grosse batterie, les premières secondes d' « I Will Harm » annoncent parfaitement la suite de la pièce. D'un Death/Black dissonant, Mithridatic sème la mort et la terreur. Avec un riffing cauchemardesque et halluciné, qui n'est pas sans rappeler certains plans de Svart Crown ou de Morbid Angel. Le batteur, d'ailleurs membre de Svart Crown, s'en donne a cœur joie sur sa double pédale, à la limite de l'excès. Gros jeu également au niveau du chant, avec une alternance Death classique à un ton plus Black possédé avec toujours le placement juste. La virulence de ce titre se fait grâce aux alternances de jeu, les accélérations après chaque breaks sont des plus brutales. Seul petit reproche pour un blast-beat quasi permanent un peu lassant. Très gros morceau proposé par les stéphanois, issus d'un album de qualité, violent, varié, incisif que j'avais déjà aimé. 


VOLKER : Petite surprise et plutôt bonne que Volker. Totalement inconnu au bataillon pour moi, malgré un line-up avec un certain bagage (Otargos, Regarde les Hommes Tomber, entre autres). On retrouve également Jen Nyx, ancienne chanteuse de Noein, que je découvre dans un autre registre. Mélange de DarkRock, de Doom avec parfois quelques senteurs Black dans les mélodies, Volker séduit. Le timbre de voix, assez particulier, presque en décalage avec la musique, apporte cette  touche provocante, insolente au morceau et qui fait son charme. Le chant est un gros point fort du bien nommé « Bitch », diversifié et accrocheur, il porte vraiment la pièce. La musique autour est quant à elle très catchy, mêlant l'atmosphère DarkRock à un son plus typé extrême, voire à des plans très Black pour un résultat possédant une alchimie et une énergie surprenante. C'est donc une excellente découverte.

POST-MORTEM : Plus classique, Post-Mortem est une formation de Death Metal sur lequel l'influence de Dying Fetus est indéniable. De facto, la chanson est bien lourde, avec un refrain plutôt efficace, ponctuée par ces petits riffs incisifs dont Dying Fetus et consort ont le secret. Cependant, moins technique et plus old-school que son inspiration, Post-Mortem ne s’embarrasse pas sur cette chanson d'un solo parfois inutile et gagne en violence brute. Nous disions donc moins technique que leur inspiration certes, mais presque aussi puissant avec un chanteur moins gruik gruik mais caverneux à souhait. Malgré une influence évidente, les vieux briscards possèdent leur propre patte et maîtrisent leur sujet sur le bout des doigts. 

RADICAL HERESY : Si le Thrash Old-School avec une touche Cross-over, c'est toujours sympathique il n'empêche qu'on en aura vu passer des groupes et des groupes de ce genre. Les alsaciens de Radical Heresy ont-ils quelques choses en plus ? Pas vraiment, ce qui n'empêche pas « Mother of Destruction » d'être plaisante, de posséder quelques bonnes idées et la pèche authentique du petit groupe, celle qui fera toujours plaisir, particulièrement dans le Thrash. Cependant avec un chanteur parfois un peu décalé, pas toujours assez puissant, beaucoup de choses déjà trop entendues, difficile pour Radical Heresy de vraiment faire forte impression. Plaisant, sûrement encore plus en live, mais pas inoubliable. 

MEZCLA : Avec son morceau « Luciérnaga », Mezcla propose un Death très influencé par le Heavy. Bourré d'énergie, avec quelques riffs old-school plaisants et un solo bien écrit, le groupe accroche. De plus, le chant en espagnol apporte une petite nouveauté bienvenue. Toutefois, en dehors de ces moments d'éclats, le riffing est celui d'un MéloDeath assez convenu, ce qui fait perdre de son attrait à la chanson. Les bonnes phases du morceau ne suffisent à le rendre vraiment intéressant, malgré certains point vraiment réussis. Le groupe montre par certains aspects qu'il est capable d'accomplir de bonnes choses, il ne lui reste qu'à développer une identité et une écriture plus personnel en approfondissant ses points forts. 

KOPPER8 : Après une petite intro qui n'annonce pas vraiment la suite, Kopper8 démarre sur les chapeaux de roues avec un Thrash/Death virulent et direct. Ça joue dans tous les sens, ça break par-ci, ça envoie un solo par là et ça case encore un p'tit chœur thrash dans un coin. Très efficace avec un jeu de batterie bien exploité pour souligner la violence des guitares. Je reste tout de même un peu dubitatif sur ces intro/outro à la guitare classique qui viennent un peu casser le rythme et l'ambiance. Kopper8 à de l'énergie à revendre, riff secoueurs de nuques, batterie rouleau compresseur et autant de passages à reprendre en chœur, « Addiction », comme toute la musique du groupe d’ailleurs, semble taillé pour le live où elle doit probalement prendre son plein potentiel.

ALPHA SPECIMEN : Curieux mélange que celui-ci, à savoir le Death progressif et ce qu'on pourrait appeler, sans mépris, le « Metal à chanteuse ». Il faut bien avouer que la mixture prend, entre ses nappes de claviers et ses structures rythmiques plus progressives, Alpha Specimen arrive à installer son identité et une certaine alchimie. L'écriture et chaque élément sont parfaitement dosé pour former une osmose réussie. Je trouve assez peu de défaut à «  P.H.A.S.M », certes ce n'est pas vraiment le genre que j'apprécie, mais je lui reconnaîs sa qualité, son écriture et certains de ses sonorités intéressantes. 

ASILIAN : Malheureusement, Asilian propose un Death assez moyen, répétitif et manquant cruellement de violence pour convaincre, malgré quelques moments plus marqués mais trop rares. « Éventrée » n'est pas une mauvaise chanson mais pas bonne non plus. Si le chanteur et certains riffs sauvent les meubles, le morceau et particulièrement la batterie sont redondants. De ce fait le peu d'énergie et de violence qu'Asilian parvenait à instaurer se perd en répétition, ce qui rend  « Éventrée » très oubliable. 

DYSSOMNIA : Si « Confrontation » est un peu longue à démarrer, elle se rattrape en proposant un Death aux riffs et breaks thrashy. Encore une fois, rien de bien original mais la chanson, bien construite, est plaisante et plutôt réussie. Le batteur porte bien le morceau avec une grosse caisse savamment dosée. Le problème de ce Death/Thrash un peu moderne, ce que l'on en attend un peu le renouveau. Dyssomnia sait indéniablement y faire et exécute sa musique avec un talent certain, je prend pour exemples les très bons breaks ou deux trois riffs plus éclatants. Mais il n'empêche que je ne suis pas convaincu par « Confrontation » à qui il manque un petit plus de différent, de personnel pour vraiment être bonne.

DEADLY WHISPERS : Encore et toujours du Thrash, avec cette fois ci Deadly Whispers qui claque une agressivité et une rapidité plus que plaisante. Mention spéciale au sample de tir, toujours à la jonction parfaite du mauvais goût et du savoureux. Droit au but, avec des riffs ultra prenants les sudistes ont de quoi user des nuques. Si l'on rajoute à cela, un groove endiablé, alors que demande le peuple ? Les guitares se permettent de glisser ici et là quelques harmoniques bien placées pour mon grand plaisir. Le jeu de batterie et son alternance sert à merveille celui des guitares avec une puissance bienvenue. La petite pointe Death vient porter les variations qui évitent à « Merchant of War » de lasser et de perdre en virulence. Commun certes, mais très efficace et réussi, Deadly Whispers propose un morceau détonant, probablement encore meilleur sur scène. 

IN SHADOWS AND DUST : Je prend rarement le temps d'écrire sur ce que je n'aime pas, mais cette fois c'est une exception.  Je suis carrément assez surpris que ceci ce trouve dans la compilation. Je trouve personnellement « Black » particulièrement mauvais. Un Metal vaguement Black/Death, épuré de toute violence, haine, agressivité ou autre chose qui caractériserait normalement ce genre.  Tout paraît mou et fade, le grain de guitare sonne presque Metal Sympho et tout semble horriblement aseptisé. Même le mixage, pourtant probablement refait par French Metal, me semble moche et mou. Je donne sûrement l'impression de m'acharner un peu, mais tout me paraît raté dans ce morceau. Les riffs sont inintéressants ou lassant, la batterie tente parfois des choses mais de façon parfois un peu étrange, seul le chant est correct. A mon sens, « Black » est donc un échec retentissant. 

COLOSSUS FALL : Les suisses de Colossus Fall nous propose un Post Hardcore "viril", un peu fat, proche (trop?) d'un Converge ou  Mastodon. En effet, il est aisé de comparer le groupe à ces deux ténors de la scène sur plusieurs aspects. Si du coup, « Nonversation » est souvent un peu prévisible et réchauffé, il n'empêche que Colossus Fall sait y faire. La rythmique fait plutôt le taff et le chant viriliste et gras assez typique marche toujours sur moi. Toutefois, difficile d'éviter un manque de personnalité dans l'écriture, voire même dans le chant où certains passages m'évoque Mastodon. Le groupe sait y faire mais il lui faudra se trouver et apposer sa marque sur sa propre musique pour devenir vraiment intéressant.

CANCEL THE APOCALYPSE : Petite surprise sur le coup car Cancel the Apocalypse joue une sorte de Metal par le biais d'instruments classiques comme je n'en avais plus vue depuis quelques années. Si l'idée peut-être est bonne, elle est ardue à réaliser je pense. Le résultat prend pas du tout avec moi, j'ai du mal à trouver une cohérence entre les instruments qui pourtant ont souvent des mélodies intéressantes. C'est bien dommage car vraie impression de puissance se dégage parfois, même avec des instruments classiques et la première minute m'avait plutôt plu. Cependant, j'ai le plus souvent l'impression d'entendre un agglomérat de notes que des mélodies cohérentes entre elles sur toute la durée de la chanson.


- Sarcastique

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