lundi 1 décembre 2014

DUST SCULPTURES - Far Above The Pines

DUST SCULPTURES


Far Above The Pines




Black metal / shoegaze / post rock
Date de sortie: 19 août 2014
Label: Autoproduction


Tracklist:
1. Far Above The Pines
2. Lies The Youngest Mountain
3. Where We Left Something
4. In The Snow
5. Subtle Things
6. Under The Canopy Of Trees
7. Breathing
8. Life Into These
9. Tired Lungs






J'ai toujours éprouvé une forme d'admiration pour ces mecs qui, dans un coin de leur chambre, sont capables de produire un album complet, entièrement seul, de A à Z. Ecriture, interprétation, enregistrement, rien ne leur fait peur dans ce travail de longue haleine, portant l'une après l'autre les casquettes de compositeur, guitariste, batteur, chanteur, ingénieur du son et j'en passe... Quand je dis admiratif, je parle bien entendu des plus talentueux. Passer au mixeur (pour le son cradingue de rigueur) les 3 mêmes accords enchaînés le plus rapidement possible sur une boite à rythme pourrie, je peux le faire aussi. Le problème, c'est que j'ai de plus en plus l'impression que plus c'est mal foutu et plus c'est inintelligible, plus cette diarrhée sonore se verra érigée au statut d'album "kvlt" surtout si la sortie physique se fait au format cassette limitée à 66 exemplaires, vous voyez le genre? Fort heureusement, il reste encore de vrais artistes qui voient dans le one-man-band un moyen de nous présenter leur vision, souvent très personnelle, de la musique mais aussi une façon de garder le contrôle sur toutes les étapes de la réalisation de leurs oeuvres dans un souci de détails et de finitions poussé à son paroxysme. Il en résulte un album d'autant plus sincère et cohérent. Josh Marberry est définitivement de ceux là et c'est avec Dust Sculptures, déjà auteur d'un album en 2013, qu'il nous invite à entrer dans son monde aux frontières non définies.

Disons le tout de suite, Far Above The Pines ne plaira pas à tout le monde. Il apparaît en effet très clair que la liste des influences présentes a de quoi donner le vertige et fusionner autant de genres est toujours un pari osé. Black metal, shoegaze, post rock, rock progressif... Far Above The Pines est donc un album remarquablement varié mais à l'écoute duquel on ressent une véritable unité. A vrai dire, j'ai longuement hésité à vous parler de cet album tant celui-ci est inhabituel en regard de ce qui se fait actuellement. Trop progressif pour être classé dans le metal extrême, trop black metal pour rentrer dans la case prog, Dust Sculptures est un défi d'ouverture d'esprit pour quiconque se plonge dans la beauté des paysages dépeints par Josh. Et pourtant, tout est ici travaillé pour faire de Far Above The Pines l'une de mes plus agréables découvertes de cette année. Subjugué par le génie musical de son créateur, je me devais de partager Dust Sculptures. Les différents éléments qui composent Far Above The Pines s'entrecroisent naturellement dans des successions de plans pourtant souvent surprenantes. Ainsi des intros ou des plages instrumentales de type rock progressifs que ne renieraient pas Steven Wilson / Porcupine Tree voire Pink Floyd se voient brutalement mués en riffs black metal véloces, des passages atmosphériques apaisants font place à des sortes de jams sessions post-metal, d'étranges sons électroniques agrémentent le tout d'une aura supplémentaire... Le chant, souvent clair, aérien et fait d'harmonies simples sert de liant au tout et nous élève un peu plus avec lui au dessus des pins, contempler les splendeurs de paysages neigeux resplendissants. 

Je vous parlais plus haut d'unité. Ce qui est intéressant ici, c'est aussi la façon dont les morceaux sont liés entre eux. Le découpage de l'album est ainsi pensé de façon à perdre l'auditeur qui ne prend pas garde. Je me suis ainsi étonné plusieurs fois, en écoutant l'album de manière plus distraite, à ne plus savoir exactement quelle piste était en cours de lecture ni même à quel moment de l'album je me trouvais. Si plusieurs pistes il y a, il faut néanmoins prendre cet album comme un tout, une longue piste aux multiples facettes, qui se suivent, se répondent, construites à partir de la précédente. Partant dans d'innombrables directions, Josh n'en perd pas pour autant l'essence stylistique de son concept, démontrant un sens inné de la composition. Renforçant ce sentiment d'unité, les titres eux mêmes des morceaux semblent nous raconter une histoire une fois mis bout à bout. "Far above the pines lies the youngest mountain where we left something in the snow, subtle things under the canopy of trees breathing life into these tired lungs." Ce n'est peut être qu'un détail, mais cela prouve une fois de plus l'attention portée par Josh à sa musique. Je devine derrière cette oeuvre un travail consciencieux où le hasard n'a pas sa place. Et pourtant, les différences stylistiques ou d'atmosphères sont si admirablement fusionnées qu'on pourrait se surprendre à penser que cela est facile. En musicien intimiste, Josh nous conte ainsi son histoire dans les moindres détails avec une grande sincérité et le plus naturellement du monde. Une histoire que je recommande à tous d'approfondir par l'écoute d'un album empli de poésie, certes parfois déroutant, mais magistralement orchestré.







Youtube


Note: Josh travaille actuellement sur un album conceptuel en 2 parties selon la page Facebook. 

2 commentaires:

  1. Réponses
    1. The folks from Apple Valley Hillbilly Garden and Toyland agrees with your review of Joshua Marberry's music !

      Supprimer