samedi 24 janvier 2015

DOODSANGST - De zekere afgrond


Doodsangst



De zekere afgrond






Genre : Black Metal Ambiant
Date de sortie : 29 Novembre 2014
Label : Isolated Cult Records

Tracklist :
1. Het lege graf
2. De naamloze ziel
3. De zekere afgrond



«  L’ermite au nom étrange, psalmodiant un obscure langage, se tenait devant un paysage distordu uniquement composé d’un violent contraste de noir et de blanc, de la lumière aveuglante et des ténèbres envahissantes. »


   Voilà la vision étrange et presque lovecraftienne que m’évoque la musique de ce groupe obscure, tenu par un seul homme, Doodsangst signifiant Agonie en néerlandais. Venu des contrées flamandes de la Belgique ce one-man-band sort sa deuxième Démo, nommée « De zekere afgrond » que l’on pourrait traduire par « l’inévitable abîme ». Tout petit projet mais qui mérite la reconnaissance, tapi dans l’ombre Doodsangst crée un univers en musique, complexe et opaque pour l’auditeur mais d’une grande qualité. On pourrait rapprocher le groupe de formations telles que Borgne, Neige et Noirceur ou encore Paysage d’Hiver, bien que Iwein Denayer, l’unique compositeur,  ait réussi à instaurer son ambiance propre. Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec Burzum dans la démarche, celle de l’ermite musicien créant son œuvre noire et complexe donnant ainsi une atmosphère parfois semblable à ce que Vikernes a pu nous fournir.
   Je m’arrête quelques instants pour admirer une nouvelle fois cet artwork qui vient souligner avec son fort contraste, la thématique des paroles abordées par Denayer, étant l’idée qu’il ne peut exister de lumière sans ténèbres, donnant ainsi cette superbe pochette d’un violent noir et blanc.

    La première minute de cette démo annonce la couleur, créant une ambiance très claustrophobique, avec des sonorités étranges voire industrielles. Puis lorsque la mélopée mortifère de la guitare s’élève, le Black Metal ambiant du solitaire se met en place, froid, complexe, tortueux et torturé plongeant l’auditeur dans l’abîme annoncée par le titre. Des mots de désespoir jaillissent, comme arrachant la gorge qui les a fait naître, happés dans l’ambiance pesante de ce début de démo. L’ermite hurlant sa solitude face au désert de son âme, sentiment porté par la reverb, l’écho et les longues notes de clavier, donnant cette impression de vide hypnotique. Cependant cette première pièce reste classique, bonne mais avec un arrière goût de déjà-vu. C’est dans les deux morceaux suivants que Doodsangst va développer sa personnalité et ainsi dévoiler son talent à travers son introspection. La base utilisée est la même que nombre de projets de Black Metal Ambiant mais c’est de ce socle que va s’élever la musique. Partant du tronc commun, Denayer va ramifier sa musique à l’aide de nombreux artifices, notamment ces notes de claviers venant ajouter un lyrisme mélancolique auquel vient parfois tinter des cloches sonnant le glas. Les riffs sont classiques et il en va de même pour la batterie misent à part quelques mélodies torturées sorties des tréfonds de l’âme obscure, sinon rien de neuf sous le soleil noir.
   La force de ce « De zekere afgrond » et c’est particulièrement visible sur le titre éponyme, est son ambiance travaillée portée par cette voix décharnée, hurlante dans les ténèbres ainsi que les ajouts électroniques comme nous les avons évoqués précédemment. Parfois discrets, parfois grandiloquents, ils viennent distiller le désespoir et la désolation dans les compositions de Doodsangst à grand coup de reverb, donnant de la profondeur à l’abîme des compositions, abîme dans laquelle nous jetons un coup d’œil curieux puis comme hypnotisés par les ténèbres du gouffre et la mélopée nous restons à écouter cette litanie jusqu’aux dernières notes, avec la soif d’en entendre encore. Il est cependant dommage qu’après un début très méditatif, lent et funeste, le morceau éponyme se finisse dans un Black Metal rageux qui nous sortira, trop brusquement peut-être, de l’ambiance précédente.

  Tantôt dissonante, tantôt contemplative cette Démo est  pour moi l’exemple de l’underground bien fait, on y sent la touche de l’auteur, ses émotions, sa passion. Denayer à su s’approprier la base musicale du Black Metal Ambiant, la travailler et l’adapter à sa vision donnant ainsi naissance à une œuvre personnelle et originale, même s’il est possible d’associer la musique de Doodsangst avec d’autres formations. Malgré l’atmosphère globale parfaitement rendue, elle met un certains temps avant de se poser et d’englober l’auditeur, c’est pourquoi je pense que sur un format plus long, l’artiste pourrait mieux développer et sublimer sa musique. Doodsangst nous rappelle comme d’autres nombreuses petites formations que bien souvent, par confort et paresse, nous passons à côté de sorties de qualités, parfois juste à côté de chez nous, alors soyez curieux et cherchez. Malheureusement pour son compositeur, cette Démo est passée inaperçue, et c’est bien dommage compte tenu du résultat, en espérant que quelques amateurs de Black Metal tombent dessus ou y jettent une oreille après la lecture de cet article, il faut supporter les petites formations, peut-être même plus que les grosses.


- Sarcastique









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