lundi 26 janvier 2015

PANOPTICON DEATH - Eternity In Madness

PANOPTICON DEATH



Eternity In Madness






Death metal old school
Date de sortie: 29 décembre 2014
Label: Stoned Steel Records



Tracklist:
1. Absorption Of Fear (Intro)
2. Die For Deliverance
3. Atonement In Blood
4. Eternity In A Death Cover
5. Death Changes
6. Hate Around Me
7. The Process Of Obsession (Outro)
8. Outbreak Of Evil (Sodom cover)








Comme vous l'a redit mon confrère Sarcastique dans sa dernière chronique, il existe une scène underground des plus prolifiques regorgeant de talents qui ne parviennent malheureusement à nos oreilles que trop rarement. Encore faut-il fouiller et la curiosité est un vilain défaut paraît-il... Quelle connerie! Notre mission est justement d'être le plus curieux possible afin de débusquer ces pépites musicales, tels les pionniers de l'époque en pleine ruée vers l'or. Aussi dirigeons-nous cette fois non pas vers la côte californienne mais plutôt son opposée, à savoir Nizhny Tagil,  au plein coeur des montagnes de l'Oural où s'est formé en 2012 le trio Panopticon Death. Après une série de concerts, notamment une ouverture pour les vétérans d'Onslaught et une signature sur le tout jeune label Stoned Steel Records, voici sa première offrande, Eternity In Madness, pur concentré de death metal old school.

A titre personnel, cet album m'a directement ramené des années en arrière, lorsqu'une simple compilation s'est retrouvée dans mon mange-disque. La compil en question? Masters Of Brutality, dont les 2 volumes présentaient ce qui se faisait de mieux à l'époque en death metal. Obituary, Asphyx, Unleashed, Dismember et j'en passe. Est-ce un hasard si celles-ci, pourtant sortis aux seuls formats cassette et CD et n'offrant pas de raretés, se revendent à bon prix? Si j'ai directement visualisé cette compilation plutôt qu'un album ou un groupe en particulier, c'est avant tout car c'est la scène dans sa globalité, aussi bien américaine qu'européenne, qui avait un son, un attitude, une aura bien à elle. Ces gars-là repoussaient sans cesse les extrêmes, ils n'en oubliaient pas de faire de la musique, de la vraie! Tout ça pour dire, et même si après plusieurs écoutes j'ai davantage pensé au Cursed de Morgoth ainsi qu'au From Beyond de Massacre, que Panopticon Death aurait tout à fait eu sa place sur ce genre de galette, nous sommes en plein dedans! Riffs bouillonnants, martèlements sauvages, voix d'outre-tombe et basse vrombissante résonnent comme le grondement sourd d'un coup de tonnerre déchirant. Le genre de petite bombe qui te fait vite comprendre qu'il n'est pas nécessaire d'aller chercher bien loin, c'est bien dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes. La production est peut-être un poil poussiéreuse, mais qui s'en plaindra? C'est précisément ce son bourdonnant, crachotant et crasseux, dans le bon sens du terme, qui fait tout le charme du truc.


Autrement dit, les Russes jouent la carte du revival à fond, que ce soit sur leur base death metal aux riffs blasphématoires et tempo diabolique ou sur leurs variations thrashy propres aux plus sauvages des headbanging. Au delà de cette approche somme toute traditionnelle, le trio agrémente son metal insidieux de divers changements rythmiques, n'hésitant pas à ralentir franchement pour imposer une lourdeur suffocante, ainsi que quelques breaks basse / batterie offrant le petit plus qui manque souvent à ce type d'album, habituellement trop calibré sur l'éternelle formule intro/couplet/refrain/solo/recommencer. 
Le son caverneux enveloppe le tout d'une aura sinistre et menaçante à laquelle répondent les rares solos, discrètes lignes de guitares atmosphériques résonnant au loin sur les reliefs de l'Oural, tandis que la lourdeur rythmique abat son imposante masse de toute sa force. Et tout est dit en l'espace d'une petite demi-heure (27 minutes si on exclut la reprise de Sodom qui clôture l'album). C'était ça aussi, le charme de ce temps là qui me fait déjà parler comme un vieux con. Les albums allaient à l'essentiel, étaient plus courts car pas de remplissage inutile, complètement dépouillés car juste 3 ou 4 gars qui s'éclatent à faire un max de boucan... et sans doute plus sincères.


Brutal, rocailleux, abrasif, jaillissant des tréfonds d'une terre dévastée avec l'intention malsaine d'apporter un surplus de désolation, Eternity In Madness est une fière représentation du death metal tel qu'il était supposé être joué aux origines: simple, l'aspect technique n'étant pas particulèrement mis en avant mais surtout pas simpliste, bestial et primitif. Si t'as encore de la place sur ta veste à patch, garde-la bien au chaud pour Panopticon Death, ce groupe n'aura pas à rougir aux côtés des ténors du death à l'ancienne!







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