mercredi 12 août 2015

ANOPHELI - The Ache Of Want

ANOPHELI



The Ache Of Want






Crust / Doom
Date de sorte: 2 juillet 2015
Label: Halo Of Flies / Alerta Antifascista


Tracklist:
1. Awaken
2. Acts Of Man
3. Squanderer
4. Ruminations
5. Somnambulant
6. Trade









Même si nous mettons un point d’honneur à vous présenter des groupes qui dégagent une réelle personnalité, je n’en demeure pas moins lassé d’entendre souvent les mêmes choses sans le moindre sens de l’innovation. Dès lors qu’on s’engage dans la rédaction de chroniques pour un site comme celui-ci, cela implique d’écouter énormément de musique, des tonnes de musique, sans jamais s’arrêter au risque de manquer la perle rare, le groupe qui vous chatouillera pour de bon les neurones après multitude de plagiats à peine masqués, de productions hasardeuses ou de concepts totalement à côté de la plaque.

C’est lors d’une de ces laborieuses séances de fouilles archéologico-musicales qu’Anopheli est venu s’imposer à moi comme une évidence. The Ache Of Want est le 2eme album de la formation d’Oakland et fait suite à A Hunger Rarely Stated sorti l’année dernière et qui semble-t-il avait déjà rencontré un beau succès d’estime. Il faut dire que formé autour d’Alex CF (Fall Of Efrafa, Light Bearer, Archivist…) et de membres de Monuments Collapse, Anopheli paraît avoir trouvé une fusion pour le moins originale et réussie entre un crust / punk qui fleure bon le DIY, le doom / post rock mélancolique de Monuments Collapse et… violoncelles! Ceux-ci s’intègrent non seulement parfaitement bien aux compositions sombres et abrasives du groupe mais y apportent un plus une touche tragique, telle une ode au désespoir le plus immuable qui soit. Immuable mais jamais résigné, Anopheli préférant l’action à la passivité en hurlant sa rage à la face du monde.
The Ache Of Want est donc un album extrêmement chargé émotionnellement, où l’atmosphère mélancolique apportée par ces violoncelles épiques et ces down-tempo plombants rencontre l’énergie furieuse et colérique de riffs tapageurs, celle d’un refoulement trop longtemps couvé et prêt à littéralement exploser d’une seconde à l’autre dans un fracas étourdissant, où les vocaux agressifs d’un post-hardcore frappant de plein fouet (assurés par plusieurs vocalistes) se joignent à de belles envolées mélodiques. Ces morceaux résonnent comme le cri de douleur d’une humanité à bout de souffle, comme une réalité brute, crasse et sans issue où seule la violence peut servir d’exutoire. J’ai parlé de violence? Certes, de violence artistique (précisons, n’allez pas tout me cramer dehors), d’une force libératrice qui pousse à créer plutôt que se morfondre pour peut-être, entrevoir enfin la lumière au bout du tunnel. Anopheli a su créer sur cet album un son profond, froid, sombre et glacial et pourtant séduisant et véritablement beau qui capte finalement assez bien, de mon expérience personnelle en tout cas, ce sentiment de dégoût envers un monde cruel et injuste tout en réveillant cette envie de changement. Ceci n’est qu’une impression suite à l’écoute de l’album et au regard des titres, n’ayant pas lu les textes je me base plus sur son atmosphère générale et peut-être aussi un peu sur l'artwork, qui pour le coup m'orientait plus vers un black metal dépouillé... L'homme, déjà en piteux état, sur celui-ci serait-il en train de sceller un pacte avec une créature peu recommandable qui le mènera inexorablement à sa perte? The Ache Of Want, le titre de l'album me paraît dès lors prendre tout son sens. Un album bien inspirant en tout cas, doublé d’une surprenante association. Franchement, qui aurait cru que des violoncelles s’intégreraient si bien à un groupe crust?

A noter, pour ceux que cela intéresse, qu'un LP est prévu pour octobre.









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