samedi 9 janvier 2016

CORROSIVE ELEMENTS - Toxic Waste Blues

CORROSIVE ELEMENTS



Toxic Waste Blues






Death thrash'n'roll
Date de sortie: 20 novembre 2015
Label: GreyveStorm Productions


Tracklist:
1. Burn The Preacher
2. Destructive Cult
3. Wrong Turn
4. A Premium Carnage
5. The Awakening
6. He Dwells In The Abyss
7. Misanthropy
8. Liberta Mortiis
9. Warpath
10. Oppression
11. Toxic Waste Blues
12. Warmongers








Tout vient à point qui sait attendre. Ce vieil adage convient à merveille pour introduire les parisiens de Corrosive Elements. Pas moins de 7 ans auront en effet été nécessaire au groupe pour donner un successeur à son 1er EP Chaos Unleashed. Divers changements de line-up et d’autres facteurs extérieurs n’auront en tout cas pas atténué la détermination de la formation, plus motivée que jamais à faire parler la poudre. Autant le dire tout de suite, ce Toxic Waste Blues est une belle démonstration de death / thrash survitaminé, bien bourrin et au niveau technique assez impressionnant. Mais au contraire de la grande majorité des groupes actuels, Corrosive Elements garde néanmoins une approche assez traditionnelle et old-school. Ça bute autant que ça groove et loin d’en faire des caisses, le tout sonne de façon admirablement naturelle et décomplexée. Le groupe privilégie l’accroche, le refrain à reprendre à haute voix jusqu’à l’extinction, la rythmique qui casse de la cervicale à la chaîne et la mélodie qui s’incruste plutôt que la démonstration technique à tout prix. Pour faire court, cet album, enregistré par le groupe himself et dont le mastering a été confié au légendaire Dan Swanö est une bouffée d’air frais dans un registre beaucoup trop saturé, un road-trip sauvage mené tambours battants, le genre de petite bombe intergénérationnelle dont on se souvient longtemps.

Old-school jusqu’au bout des cordes donc, nous retrouvons ici de quoi largement satisfaire le thrasher resté bloqué dans les 80’s certains riffs rendant fièrement hommage aux aînés du genre. Mais pas que, parfois le groupe s’oriente vers un metal plus moderne ou nous pond un "He Dwells In The Abyss" glauque au possible et pas si éloigné du doom le plus pesant voire nous sort le gros death bien lourd et bien gras, le chant guttural de Brice Moreau et une rythmique ultra-percutante en avant. Parlant des riffs, le travail sur les guitares est particulièrement réussi et nous décelons assez facilement les multiples références du groupe sans pour autant que cela sente le réchauffé. Car la grande force de Corrosive Elements, c’est bien d’avoir parfaitement intégré ses différentes influences et de voir plus loin, les mêlant les unes aux autres pour finalement offrir quelque chose de neuf ce qui n’est clairement pas une mince affaire. Et si cela ne suffisait pas, il fallait en plus qu’ils trouvent le moyen de filer un bon coup de boutoir aux derniers récalcitrants, si tant est qu’il en reste car il me semble bien difficile de résister à cette succession de brûlots à l’énergie communicative au possible, avec une dose généreuse de bon vieux rock’n’roll des familles. Et que dire des solos? Nombreux, toujours pertinents, prouvant une belle maîtrise instrumentale, technique juste ce qu’il faut pour en mettre plein les oreilles sans être étouffant… n’en jetez plus! Le talent de composition est clairement là, chaque morceau est différent du précédent mais l’album, intelligemment construit garde une grande cohérence dans sa globalité et je n’ai même pas encore abordé le sujet de la basse. Omniprésente, ronde et percutante, elle reprend enfin la place qui lui revient de droit, celle d’un instrument à part entière que l’on entend vraiment d’u bout à l’autre et non pas juste un accompagnement. L’homme qui la tient (et qui ne fait désormais plus partie du groupe), Lionel Gendre, est impressionnant de dextérité et a bien des choses à dire, s’autorisant quelques sorties qui en mettent plein les oreilles.

Textuellement aussi, Corrosive Elements ratisse assez large comme en témoignent le titre de l’album qui lui renvoie aux problèmes très actuels liés à l’écologie (sortir une bombe pareille nommée Toxic Waste Blues à quelques jours de l’ouverture de la COP21, difficile de faire plus dans le ton soit dit en passant), la pochette très Lovecraftienne, un thème que l’on retrouve sur "The Awakening" sorte d’introduction incantatoire au morceau suivant "He Dwells In The Abyss" ou encore ces titres évocateurs tels que "Burn The Preacher" ou "Destructive Cult" ce qui me fait dire une fois de plus qu’il y en a vraiment pour tous les goûts dans cet album.


1ère sortie du label GreyveStorm Productions, Corrosive Elements frappe un grand coup avec ce premier album que le groupe semble plus qu’impatient de défendre sur scène (avis aux amateurs, le groupe cherche actuellement des dates dans toute la France) et je les comprend,  m’est avis que c’est bien là que ça va faire le plus mal! Ces 50 minutes étant finalement très riches, bien plus riches en tout cas que le laisse présager l’étiquette qu’ils se donnent eux-mêmes de death thash’n’roll (même si celle-ci leur colle à merveille et n’est absolument pas volée), elles passent à une vitesse folle. L’album terminé, une seule envie, relancer la lecture, encore et encore tout en priant bien fort pour que leur prochain effort ne mette pas 7 ans à voir le jour. DEATH THRASH’N’ROLL THE OLD SCHOOL WAY!!! comme ils disent et putain ouais, carrément!






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