samedi 2 janvier 2016

HIEMS - Cold Void Journey






HIEMS

Cold Void Journey  - The Forsaken Crimes







Genre : Black Metal
Label : Moribund Records
Date : 20 Novembre 2015









Tracklist : 
1. For Truth is Death's Blossom
2. Thorn
3. Painted Black 
4. Sign of the Hammer
5. The Reaper
6. Negative Zer0
7. Ulcisci
8. I Chose the Past of Inhumanity
9. The Last Sunset
10. Averno


       Après un retour des fêtes, où chacun a sans doute bu et s’est empiffré pour six, permettez-moi de vous proposer un petit digestif, mesdames messieurs, qui va vous régalez les oreilles et laisser reposer votre bedaine, qui doit être tendue à craquer à cette heure. Voici donc Hiems, hiver, mort de tout, accomplissement final de toutes les vies, en latin. Très approprié pour cette période aurais-je envie de remarquer. Enfin, side-project du bassiste de la formation plus renommé Forgotten Tombs (ah oui, là tout de suite, on fait moins les malins hein), qui montre qu’il en a dans le slibard, au point d’assurer seul un groupe qui envoie sans doute beaucoup plus que son point d’extraction, avec l’album « Cold Void Journey - Forsaken Crimes », sorti il y a peu - enfin plutôt remasterisé et élargi de sa précédente version parue il y a quelques année , oui je triche mais ça vaut le coup.
       La musique de Hiems se présente immédiatement comme une véritable tornade d’acier prête à ravager tout sur son passage, oblitérant tout forme vie, une boule de fil de fer barbelé, de ronces, de déchets pourris, de verre pilé, de clous et d’une tonne d’autres choses dans le même esprit se loge dans ma tête à chaque fois que j’écoute de nouveau cet album, on saisit l’esprit dès les premières minutes, mais notre musicien ne s’enfoncera pas dans du recraché de son premier exploit pendant une petite heure, au contraire, il l’approfondira toujours plus, s’essayera à inclure d’autres éléments tout au long de son album, comme de surprenantes mais non moins judicieuses lignes aériennes de guitare, outrepassant largement son registre grave, voire abyssal initial. Le talentueux (et remonté, très très remonté) Algol a compris que ce qu’il fait, mais il ne s’arrête pas là, et au lieu de vous mettre une branlée dans les oreilles une, deux voire 3 écoutes comme une légion de formations que je ne nommerais pas qui boxent dans la même catégorie ont l'habitude de faire, « Cold Void Journey - Forsaken Crimes » vous retournera sens dessus-dessous tout du long, relançant son auditeur avec une hargne décuplée dès que ce dernier pensait en voir le bout. Sans s’embarasser de thématiques complexes pour lesquelles, dans ce genre là, avoue-le on s’en tamponne, Hiems te la mettra sévère, sans artifices chamarrés ni préambules, tonnent les canons, s’embrase les cieux et hurlent les hommes, pour une éternité de feu, de sang et de massacres,
      C’est dans la furie de ses cadences martiales de la batterie, additionnée d’une prod savamment orchestrée, que s’exprime brillamment la force infernale, la vigueur hargneuse qui constitue la première source de zèle ultra-violent de cette pièce, le moteur principal qui fait avancer cette immense machine à tuer à une allure qui ne perd ni son temps, si sa rage, force infernale et vigueur hargneuse qui, ces dames à 6 cordes le montreront, ne servent qu’à alimenter de leur flammes infâmes et dévorantes massacres sanglants et cruauté sans bornes.
C’est dans des morceaux comme « Thorn » où l’on peut mesurer et apprécier pleinement le génie, j’ose le dire, d’Algol, qui, dans un savant ballet entre les tables de mixage, les instruments et sa voix, parvient à faire émerger des véritables lames de fond de ténèbres pures, des vagues de noirceur terrifiante et insondable qui se fraye un chemin balafré à travers vos tympans pour atteindre vos viscères et les faire pourrir de ses infâmes émanations noires. 
      Mais comme je l’ai déjà dit, Hiems ne piétine pas sur deux centimètres carrés pendant toute son oeuvre, et s’aventure dans bien d’autres domaines que celui initialement dévoilé, cherchant ses influences côté Atmo, voire DSBM et d'autres, le catéchèse sectaire et ésotérique transmis au début à quelques fidèles, dans les ombres d’une crypte oubliée, est devenu une religion qui ose s’aventurer au grand jour, croiser le regard des ignorants, rassembler ses adeptes pour célébrer d’infâmes célébrations profanes et inhumaines sous les yeux horrifiés des non-initiés, de ceux qui sont encore plus humains que démons, ceux qui ne se sont pas encore convertis à la nuit qui règne toujours plus loin et puissamment, de sa force impie et de sa parole malfaisante. 
La chape de ténèbres impénétrable présente depuis le début s’étend, sans que rien ne puisse l’arrêter, en balayant et absorbant tout sur son passage pour tout recracher sous la forme d’un fiel noirâtre et répugnant, d’où émanent des riffs diaboliques et une voix dont la caresse n’est pas sans me rappeler celui du fil de fer barbelé ou d’une masse cruellement hérissé de piques d’acier trempé.
      En somme un très certain catalogues de codes habituels du black metal, le résultat final ne l’est pourtant pas du tout, loin de là, sous les conventions et les airs de copies conformes se cache le talent d’un véritable compositeur, qui fait d’appuis connus et biens solides une oeuvre personnelle, originale, virtuose sans perdre de son efficacité, on le voit souvent, du recraché bête et con marche très rarement, et ici, si personne ne se vante d’innover, ça se fait bien, excellemment bien.

- Pestifer 










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