mardi 11 mars 2014

PLEBEIAN GRANDSTAND - Lowgazers

PLEBEIAN GRANDSTAND


LOWGAZERS





Noise / hardcore chaotique
Date de sortie: 31 mars 2014
Label: Throatruiner Records



Tracklist:
1. Thrvst
2. Endless Craving
3. Flail In The Bliss
4. Lowlifer
5. Relief Of Troth
6. Svn In Your Head
7. Aimless Roaming
8. Mvrk Diving







Je suis un crétin. J'ai beau me la jouer missionnaire du metal, conseiller des groupes, des albums qui souvent sortent des sentiers battus, je n'en reste pas moins un crétin. Avec des œillères en plus. Le genre fermé d'esprit dès qu'il voit quelques associations de mots qui ne lui plaisent pas. Par exemple quand je vois le mot "noise" définir un album, je fais l'impasse. Tout ce que ça m'évoque, c'est de la bouillie sonore. D'expérience, c'est souvent le cas mais que cela me serve de leçon, ce n'est pas une généralité. Il aura fallu qu'une personne digne de ma confiance la plus absolue musicalement parlant me conseille de jeter un œil au dernier clip de Plebeian Grandstand pour que je tente l'expérience sans quoi je serais probablement resté dans l'ignorance. Jamais je n'aurais écouté de moi-même et pour être tout à fait honnête, je ne l'aurais sans doute pas fait si j'avais lu la présentation du groupe par le gars en question. Il y a des genres musicaux, même dans le metal, qui ne passent pas chez moi, c'est du moins ce que je croyais.

Ce clip ("Thrvst") m'a tout simplement bluffé, à la fois par la musique mais aussi par le défilement d'images violentes l'accompagnant, défilant à toute vitesse sur l'écran. Plebeian Grandstand est aussi l'expression d'un art visuel. Aussi, renseignements pris, je sais que l'album ne sortira pas avant le 31 mars. Cependant, le label du groupe, Throatruiner Records, le propose gentiment en stream sur sa page bandcamp, ceci expliquant ma chronique avant la sortie officielle.

Plebeian Grandstand est donc un groupe actif depuis près de 10 ans du côté de Toulouse. 2 albums et quelques splits dans la besace mais c'est surtout à ses prestations scéniques que le groupe doit sa notoriété montante, celles-ci étant réputées très énergiques mais revenons en à la cuvée nouvelle si vous le voulez bien (sinon bah... fermez la page!).

"Lowgazers" m'a réconcilié de manière impressionnante avec un genre musical que je laissais de côté. Les premières notes, dissonantes et au son dégueulasse (dans le bon sens du terme) sonnent comme un cri de douleur avant qu'une rage dévastatrice n'explose. Les riffs sont lourds et puissants, la batterie martèle a tout va, le chanteur crache ses tripes dans des hurlements inhumains et tout s'enchaîne rapidement. Il n'y a d'ailleurs pas de véritable pause entre les 3 premiers morceaux, chacun se terminant plutôt par une transition vers le suivant. Je trouve cet aspect vraiment intéressant car cela fait de l'album (du moins une partie) une oeuvre complète, sans coupure, qui demande à être écoutée d'une traite. L'auditeur s'enfonce alors petit à petit dans la folie furieuse des Toulousains. La présentation sur le bandcamp définit d'ailleurs très bien cette impression par une phrase que je me permet de citer: "le quatuor reprend les aspects les plus dissonants et expérimentaux du black metal, du hardcore et du sludge afin de créer un irréel tourbillon de désolation".
Nous somme vraiment à la croisée des genres, ce qui déjà n'est pas pour me déplaire car j'ai toujours apprécié les fusions quand celles-ci sont bien amenées mais le groupe a su tirer le meilleur de chacune de ces influences pour réaliser un album in your face. Un gros coup de poing en pleine gueule donc mais donné par quelqu'un qui se battrait à la dégueulasse. C'est sale et répugnant, le propos tout comme la musique sont extrêmement violents mais travaillés dans les moindres détails. Les sonorités accompagnant la base musicale des Plébéiens, principalement de glauques nappes de clavier, sont choisies avec soin, mixées légèrement en retrait, comme si un vent froid et mordant soufflait constamment sur un paysage de dévastation totale.

Tout n'est pas non plus que pure violence. Certains breaks plus lents coupent certains morceaux comme sur "Svn In Your Head" au visage plus doom ou "Aimless Roaming", mais ce ne sont pour autant pas des moments de tout repos. Plebeian Grandstand en profite alors pour mettre en avant son sens de la dissonance et plombe l'atmosphère un peu plus encore par des arpèges qui font froid dans le dos ou des hurlements à glacer le sang.


Une oeuvre tourmentée et chaotique en tout point additionnée à un concept des plus aboutis. Je m'offrirais le luxe de terminer cette chronique par une autre citation, qui je trouve colle à merveille à la frappe chirurgicale qu'est "Lowgazers" car comme le disait Victor Hugo "la musique, c'est du bruit qui pense".


Highlights: "Thrvst" "Aimless Roaming"





Attention, le visionnage de ce clip peut s'avérer dangereux pour les plus sensibles et les épileptiques.





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