jeudi 3 décembre 2015

88 MILE TRIP - Through the Thickest Haze



88 MILE TRIP 

Through the Thickest Haze





Genre : Stoner/Rock
Label : Self-Release
Date : 17 septembre 2015


Tracklist : 
1. The Repressed
2. 20 and 8
3. Serpent Queen
4. A Call to Rise
5. Burn the Saints
6. The Awakening
7. I'm Not Mad (I'm just disappointed)
8. Song of the Dead
9. Sacred Stone

C’est avec une absence, qui doit se compter en semaine (j’ai peur de dire en mois), si tout autant longue qu’honteuse de ma part, que je reviens cependant les bras chargé d’un cadeau d’excuse plutôt alléchant, il faut le reconnaître : le premier album longue durée, prénommé « Through the Thickest Haze », du groupe 88 Miles Trip, un groupe de stoner/rock très sympatique, et qui pour une fois pour des interprètes de ce genre, ne viennent pas d’un patelin perdu du fin fond d’un état américain poussiéreux, mais du Canada, plus précisément de Vancouver.
Voilà pour les présentations si vous ne connaissiez pas ce groupe, parce qu’il commence à faire du bruit (sans mauvais jeu de mot, je parle de sa réputation…) , et j’espère que vous avez votre quota du ciel grisâtre de novembre, du vent glacial, de ce temps tout autant nocif pour votre vitamine D que pour votre moral, parce qu’en tout cas c’est mon cas, et c’est avec grand soulagement que j’ai accueilli cet album qui respire la chaleur estivale, la jovialité d’une bande de garnements friands de bière moussue et de fumée épaisse, les accords ventrus qui envoient la purée de petit pois, et plus tard quand on s’y plonge vraiment, une pensée bien plus fine qu’un groupe de ce style à tendance à promulguer. 
En effet, bien que plus que de proposer seulement des riffs dont la complexité et la finesse n’ont rien à envier à la tentative d’approche d’un soudard qui n’en est pas à sa première cuite de la journée (bon en même temps, c’est le principe du jeu en stoner), 88 Miles Trip, conformément à son nom, aborde un panel de sonorités, de registres et d’images bien plus variées, à la manière d’un voyage (qu’on imagine certes sous une bon nombre de substances plus ou moins illicites..) à travers un série de contrées tordues, iconiques et déroutantes. Une sorte d’Alice au merveilles, si Lewis Carroll était né une bonne centaines d’années plus tard, et s’était essayé à enfumer allègrement ses paradoxes mathématiques par quelques vapeurs délétères… À rajouter à tout ceci un talent pour l’hybridation de genres, entre les remontées country à en choper instantanément l’accent redneck, les accords de blues mélancolique, les réglages de sons expérimentaux (écoutez la guitare lead à la fin de « Brun the Saints ») et surtout une sacrée paire de c****les pour vouloir mêler à un groupe de stoner une introspection humaine et le concept de voyage onirique… concédez que ça fait déjà beaucoup de bons points.
Et puis, en-dehors de tout ces arguments, taisez-vous, prêtez l’oreille à ces dames à 6 cordes qui chantent, pesamment mais pas moins intensément, les légendes de pays aux vaux et monts verdoyants, parcourus à dos de créatures assez bizarres pour surprendre un junkie au LSD, dont les cadences de la batterie peuvent être tout aussi bien entendues comme le galop de ces bestioles, et, alors que la nuit se couche sur la lande infinie et onirique que vous traversez, une voix claire d’un ténor vous berce, résonne entre les étoiles multicolores et les comètes aux formes fantasques, pour élever votre esprit à un nouveau voyage, encore un autre, et encore un autre, jusqu’à ce que l’aube orangée se lève sur ce paysage qui a changé milles fois de visages et qui en changera tout autant de fois, pour une nouvelle journée de voyage, j’insiste sur ce terme, dans cet univers aux recoins aussi nombreux que les grains de poussières qui y résident, pour un nouveau track dans cet album déjanté, libre, qui ose tout, en remporte définitivement sa place dans le must-listen 2015 (peut être pas dans le domaine du metal extrême, je reconnais avoir fait un écart cette fois-ci… mais tout de même). 

Je me souviens encore distinctement d’un ami qui me disait, justement pendant un concert de stoner/sludge narré sur ce blog, que le gros défaut de ce genre et de ses grands noms, c’est qu’il es trop renfermé sur une seule idée, lesdifférentes formations finissent insensiblement par se plagier elles-mêmes, en quelques sorte, au fur et à mesure de leurs albums, si pas mauvais, terriblement identiques. Et je répondrais à cet ami de filer écouter 88 Miles Trip, il n’est pas à bout de ses surprises, lui qui cherchait de la recherche, de l’innovation dans le rock/stoner. 


- Pestifer 





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