dimanche 22 février 2015

DOOMBRINGER - The Grand Sabbath

DOOMBRINGER


The Grand Sabbath






Blackened death / doom
Date de sortie: 31 octobre 2014
Label: Nuclear War Now!


Tracklist:
1. Labyrinth Of Everlasting Fire / Ecstasy Of Witch Blood
2. Ominous Alliance
3. Nocturnal Assembly
4. Vessel Of Gifts
5. Children To Moloch
6. The Sleep Of Thanatos
7. Grand Sabbath Reaps Souls







Il aura fallu pas moins de 7 ans aux Polonais de Doombringer pour sortir leur très attendu premier long play. Formé de membres de Bestial Raids et Cultes Des Ghoules (à ne pas confondre avec le Cultes Des Goules sans "h" allemand), le quatuor n'est pas resté inactif durant toutes ces années, peaufinant son style de démo en démo, démos acclamées par les critiques assez curieux pour se pencher dessus. 7 années de travail donc, et à l'écoute du résultat, on ne peut décemment pas dire qu'elles auront été inutiles. La signature récente avec le label américain Nuclear War Now! au roster certes underground mais comportant pas mal de noms cultes tombe à point nommé et devrait offrir à la troupe impie de Kielce une exposition amplement méritée et espérons-le, suffisante.
Nous noterons d'ailleurs le travail soigné de l'édition vynil, également disponible dans une version "die hard" absolument somptueuse ainsi que l'artwork signé Marko Morav dont la vision démoniaque est une excellente première approche (ou devrais-je plutôt dire accroche) visuelle annonçant une musique occulte et ritualiste. 

Nous retrouvons effectivement dans The Grand Sabbath ce côté ésotérique déjà présent chez Cultes Des Ghoules, dont l'influence se ressent bien plus que celle de Bestial Raids. Arrêtons ici les comparaisons, Doombringer se distingue de ces 2 groupes par une approche plus variée. Si à la lecture du nom du groupe et de l'album on pourrait s'attendre à une production typiquement doom, les Polonais nous servent plutôt une base death old school à laquelle se mêlent des éléments doom, en effet, mais aussi black metal, glissant aux détours de progressions lentes et hypnotiques vers des riffs frénétiques et virulents, des tourbillons de notes malsains et blasphématoires. Puis le groupe surprend encore et c'est lors d'atmosphères plus posées mais ô combien menaçantes que The Grand Sabbath se révèle être véritablement l'album qu'il prétend être, un rituel musical venimeux dont émane un mal extatique.

Rapproché de formations telles que Goatlord, Varathron ou Mortuary Drape, Doombringer fait le lien entre ces différentes facettes du metal extrême. L'utilisation de différents registres vocaux y est pour beaucoup. Les grognements black / death caverneux résonnent comme s'ils avaient été captés au fond d'un gouffre, des hurlements habités d'une obscure force déchire l'horizon et parfois se font entendre d'étranges mélopées, sortes de gémissements ritualistes que l'on jurerait sortis d'une fête païenne et sacrilège, comme c'est le cas notamment sur "Nocturnal Assembly" ou "The Sleep Of Thanatos". Hasard ou pas, je ne peux m'empêcher de souligner ici le fait que l'album soit sorti un 31 octobre.

Les changements stylistiques sont parfaitement maîtrisés par le guitariste également. celui-ci parvient habilement à passer d'un registre à l'autre en variant les techniques, trémolos picking incisifs et lourdeur pachydermique s'entrecroisant au gré de ses envies. C'est sur les passages les plus lents qu'il nous offre ses riffs les plus épiques et si le genre ne se prête globalement pas à la démonstration technique, il parvient malgré tout à parsemer l'album de quelques solos bienvenus, ingénieusement placés en retrait dans le mix final pour plus de profondeur.
Car si effectivement le son caverneux de The Grand Sabbath fait résolument old school, il y a une certaine profondeur qui ne se révèle qu'au fil des écoutes successives et l'on est parfois surpris de découvrir de nouveaux détails qui nous avaient échappés de prime abord.

Doombringer, en prenant soin de sculpter son art pas à pas, réussit avec The Grand Sabbath à combiner les 3 grands sous-genres du metal extrême en y insufflant une véritable touche personnelle. Un premier album prometteur qui les démarque déjà de leurs aînés et c'était bien là la chose à faire. Bien vu!



  

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