dimanche 29 mars 2015

HERSCHER - Herscher



HERSCHER


Herscher





Genre : Sludge/Drone/Doom Metal
Date de sortie : 10 Mars 2015
Label : Indépendant

Tracklist :
1. Old Lands
2. Apocatastase
3. Electric Path
4. Skull's River
5. Pétron
6. Bandana






    Un astéroïde de 10 tonnes de groove vient de s’abattre sur Terre et les rares survivants, errants dans la poussière et un paysage de fin du monde, entendent la source de ceci. Ce premier album éponyme du groupe Herscher est une petite merveille venu d’ailleurs ou plutôt de Clermont-Ferrand (presque pareil donc) et exerce un Sludge/Drone/ Doom Metal  qui n’est pas sans rappeler certaines compositions de Dark Buddha Rising avec un relent de Stoner dans les narines. Là où Herscher va faire dans l’original c’est dans son line up ne comportant aucune guitare, nous avons donc une basse ronde et lourde, une batterie tonitruante et un synthé psychédélique, apportant le côté mélodique et transcendant de cet opus.

   Dans un genre aussi vaste et non codifié, on peut vite se noyer dans un chaos musical ou à l’inverse ne pas trop tenter de se mouiller. C’est donc de sa démarche originale qu’
Herscher s’avance, bouleversant les habitudes du style avec toujours cette lourdeur, ces vrombissements de basse, mais ici point question d’un dogme noir à la Sunn, d’un ésotérisme grandiloquent à la Dark Buddha Rising, d’une beauté torturée à la Monarch, non c’est un mastodonte bigarré de puissance, de rythme, de sonorités étranges qui vient frapper de toute sa masses sur nos tympans. Dès l’ouverture de l’album, on retrouve ce que le groupe offrait déjà c'est-à-dire des riffs lourd, avec tout au long de l’opus un excellent travail sur le rythme, mais à la différence des anciennes sorties cette fois vient s’ajouter un synthé nommé Bud. C’est véritablement cet ajout qui va permettre à la musique du groupe de passer un cap, sur les deux précédentes sorties il y avait un travail sur le rythme et le bourdonnement de la basse mais souvent un petit plus manquait pour compléter le tout, et c’est dans les touches de ce synthétiseur que résidait la réponse. Au sein de cette œuvre éponyme, j’ai donc la joie de retrouver ce qui m’avait plu dans l’EP m’ayant fait découvrir Herscher, à savoir le travail sur le rythme, le jeu sur l’harmonie et la disharmonie de la batterie et de la basse , mais cette fois et pour leur premier gros morceau, le groupe évolue et s’offre aux joies du psychédélisme, des longues plages bruitistes ultra réverbérés, du minimalisme électronique pour notre plus grand plaisir. Ainsi de nouvelles ambiances ont pu être mis en place, on peut penser par exemple aux longues plages dronesque de Skull’s River ou au crescendo d’Apocatastase. Le clavier apporte ici une ligne mélodique au panel plus large que la basse sans toute fois empiéter sur son terrain, servant plus de fond sonore.  Car ici la basse reste le seul maître a bord, avec cette maîtrise total du rythme, du jeu de l’instrument et son rendu pachydermique. Pièce centrale de ce CD, elle est le pilier central des compositions, donnant le ton et le tempo avec brio et maestria. Tantôt agressive et puissante, tantôt lourde et ronde elle guidera les différentes atmosphères cosmiques et transcendantes sur ces 40 minutes de lourdeur. Anciennement couplé à la basse, la batterie est légèrement plus en retrait que par le passé, restant plus classique qu’à l’accoutumée mais toujours aussi efficace et se permettant quelques folies rythmiques  avec un panel de jeu très bien exploité qui ne tombe jamais dans la répétition. Les vocaux sont rares, mais toujours dans le ton offrant un côté très ritualiste et poisseux à l’ensemble, pourquoi s’échiner à brailler dans un micro quand quelques clameur ultra réverbérées feront bien mieux ? On  peut penser à Pétron, où des vocals profondes et ritualistes viennent se coupler aux riffs endiablés de la pièce. Encore une nouveauté par rapport à avant, et encore une fois pour le mieux remplaçant le petit creux que pouvait avoir certains composition par un rendu purement organique malgré ses sonorités et son imprévisibilité. Car par son rythme bordélique allié à sa spontanéité ce Herscher semble s’offrir à nous de suite et c’est pourtant qu’avec le temps que l’on pourra saisir sa véritable impétuosité.

   Que retenir de cet album, tout d’abord la foisonnance  de talent dans notre scène Doom Underground, mais ensuite que le groupe a réellement progressé au fil de ses sorties sans perdre son fil directeur et sans choisir la facilité. Toujours pas de guitares et espérons que Herscher garde sa ligne de conduite car pour l’instant c’est une progression parfaite et un quasi sans faute pour son premier album. Avec ses nouvelles armes, à savoir ce synthé, ce chant et des arrangements travaillés le groupe a pu créer une véritable ambiance efficace et tenace sur tout son album ce qui a parfois fait défaut autrefois. Sans compromis et sans hésitation, le groupe suit son ascension massive vers le succès qu’il semble mériter, d’un côté comment passer à côté d’une masse de bizarre comme ça ?

- Sarcastique

Bandcamp
Facebook

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire