dimanche 15 mars 2015

MAESTUS - Voir Dire



Maestus



Voir Dire





Genre : Blackened Doom Metal
Date de sortie :  3 Mars 2015

Label : Glossolalia Records




Tracklist :

1. Shrouded by Peaks, Valleys Speak
2. Weeping Granite
3. Tears of Sky
4. Algid Lungs
5. Opaque Shadows in Framed Stillness - Part I : Overcast Fields Ridden with Dew
6. Opaque Shadows in Framed Stillness - Part II : Specie Aeternitas
7. Opaque Shadows in Framed Stillness - Part III : Water Sifting Through Iceladen Veins
8. Opaque Shadows in Framed Stillness - Part IV : Per Aeternitas


   Derrière ce nom d’album étrange pour un francophone, se cache Maestus, formation américaine originaire de l’Oregon et qui offre un Doom mélancolique auquel viennent se mêler quelques influences Black, le tout nous offrant un très bon album au rendu émotionnel puissant. Maestus récite sa leçon avec brio, accouchant  d'une œuvre classique mais l’apport Black Metal permettra à l’album de ne pas sombrer sous des tonnes d’envolées lyriques pseudo gothiques qui seront ici remplacées par une voix désespérée plus usuelle du DSBM, pour le bonheur de nos oreilles et la tristesse de notre âme. Le chant clair rappelle parfois Woods Of Ypres dans ses intonations, et musicalement on peu trouver des similitudes avec des groupes de Funeral Doom tels que Corrupted ou Evoken.

    Naissant dans la mort de ces derniers jours d’hiver, ce Voir Dire incarne à merveille le Doom mélancolique avec la lourdeur, le chant clair féminin devenu une des bases, ces ambiances romantiques ou à l’inverse froides et désespérées. La guest sur la première pièce, Chrysalis Parker, est du plus bel effet et même si les chants lyrique féminin sont devenues légions dans ce genre, celui ci est beau, jamais lourd ni ennuyeux et ira même jusqu’à nous ravir les oreilles sur certains passages particulièrement aériens, suivis d’écrasantes chutes funèbres. Maestus livre un album somme toute classique de Doom à l’exception que c’est le Black Metal qui y sera à l’honneur à la place du Death devenu assez récurent dans cette scène. S’intégrant à merveille à la musique il apportera le désespoir et une forme de beauté romantique en dépit de la lourdeur et la violence. Comme je le disais une voix typée Black voire DSBM viendra supporter les morceaux, changeant de l’éternel growl, ce second chant viendra apporter un souffle nouveau sur les compositions et leur dynamique, véhiculant beaucoup d’émotions, de puissance et permettant ainsi de varier entre de nombreux riffs et ambiances, c’est pour moi un des points forts de cet album tant au niveau de l’originalité que du placement de voix.
   La batterie reste très classique, parfois véritable mammouth de puissance parfois plus discrète, certaines tentatives de crescendo à la grosse caisse, notamment sur la première pièce, sont originales mais brisent sèchement l’atmosphère avec un blast-beat ultra rapide mais mal placé. On notera également cette belle basse tout en rondeur,  qui, discrète apporte une seconde beauté à l’ensemble musical. Les riffs de guitares, quand à eux, sont variés, jouant sur plusieurs tableaux. Allant du riff Funeral très lourd en down-tempo à des mid-tempo et tremolos plus typés Black en passant par des riffs mélodiques issus du Doom old-school, les guitares sont bonnes sans être mémorables. Non ce qui fait la qualité de cette album ce n’est pas l’originalité de ses compositions ou une qualité exceptionnelle de chaque instrument séparément, mais plutôt l’osmose globale sur cette heure de musique et c’est de cette harmonie que vient l’émotion nécessaire à la réussite de tout album, particulièrement dans la musique mélancolique. Le groupe commet peu d’erreurs venant troubler la cohérence de ces morceaux, mise à part parfois une batterie intempestive comme nous l’avons évoqué plus haut. La preuve en est que la pièce d’ouverture, longue de ses 21 minutes est de loin la plus réussie et se terminera avant même que vous ne vous en soyez aperçue.

    Un disque classique et bon, avec deux pièces excellentes qui ne sont autres que les deux premières « Shrouded by Peaks, Valleys Speak » avec l’appuie de la soprano Chrysalis Parker et «  Weeping Granite ». Le reste de l’album est également très bon mais ce sont vraiment ces deux morceaux qui portent cet album par leur qualité de composition et de réalisation. Réussite donc pour ce groupe avec cette longue œuvre mais qui ne lasse à aucun moment et qu’on se réécouterai avec plaisir lors d’une soirée d’automne mélancolique, en se laissant flotter dans le courant de nos pensées et des ambiances de ce Voir Dire.

- Sarcastique

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