mardi 14 avril 2015

AU-DESSUS





AU-DESSUS




Genre : post black metal
Label : Godz Ov War/ Third Eye Temple
Date : 27 février 2015



Tracklist : 
1. I
2. II
3. III
4. IV
5. V





Émergeant fièrement des studios de Godz Ov War et Third Eye Temple avec leur mini-album éponyme, les lituaniens d’Au-Dessus savent s’y prendre, et démontrent déjà leur talent dans un domaine bien concurrencé, avec une signature particulière, et qu’on pourra dès la fin de l’écoute de l'album qualifier de reconnaissable, pour ceux qui auront su être charmés au moins. Dès les premières notes du titre « I », titre d’ailleurs très efficace qui ne se préoccupe pas de préambules et va directement dans le vif du sujet, on peut percevoir une atmosphère ésotérique, tant lugubre et sinistre qu’amère et nostalgique, entretenue par des riffs suintants de remords et de rage impuissante, tandis qu’ils évoluent d’un pas cadencé avec des accords graves et remarquablement bien enchevêtrés les uns dans les autres, sans virer au fouillis désordonné, riffs qui se font cependant, à mon humble avis, souvent voler la vedette par Mantas (à chacun de ses apparitions tout du moins, le titre « V » est exempt de toutes présence vocale par exemple), lui et ses véritables hurlements possédés, voire hystériques, à la limite du cri thrash parfois, qui se mue souvent en une intonation plus grave et rauque, proférant des malédictions haineuses, cette voix qui curieusement change complètement par moments, et devient un lent et douloureux chant clair. 
Les solos frappants par leurs virtuosité, dans lesquels la guitare se lance fréquemment, témoignent une fois de plus preuve d’un lyrisme qui émeuvra le plus ferme des auditeurs, en séduisant tantôt par leur fougue que par leur mélancolie. Des passages hargneux et rapides laisse place de temps en temps à d’autres plus amers, et lourds de remords, qui rebattront les oreilles de l’auditeur de rengaines dramatiques et arythmiques, opérants surtout dans des aigus poignants, qui évoquent sans doute le déclin de la nature tel qu’on peut y assister aux tristes automnes, ou, aux dires du groupe, celui de l'Homme et de sa destinée. À part une ou deux liaisons un rien mal ficelée, le tout est quasiment irréprochable. Un album prêt à vous faire sombrer le coeur de douleur par son cri plein d’horreur, de drame, de regrets et de rage impuissante, et qui vous fera de l’oeil avec son imagerie occulte, qui semble respirer de mystères métaphysiques. 
La formation s’affilie explicitement à ses racines, à savoir le black metal, ses morceaux se veinants régulièrement d’une hargne à peine contenue, avec des accords cadencés stridents, jouxtants avec l’agressif, tout de même très rarement déchaînes car la formation rappelle souvent pour quelle raison elle opère ici. Le tout plonge l’auditeur dans une atmosphère conjuguant harmonieusement souffrance et rage, deux ingrédients qui mélangés, fournissent un résultat plus que satisfaisant (un rien hésitant parfois, les mélodies jouent un rien trop maladroitement entre ces tons à certains instants, mais très rarement, cela reste négligeable). Cet album dégage ici des effluves bien palpables et réalistes, sa direction virtuose l’empêchant toutefois de verser dans le surfait inexpressif, chose que je reproche bien souvent à d’autres, qui iront volontairement dévoiler une imagerie violente, tape-à-l'oeil et artificielle, le tout perdant alors de sa pertinence, alors qu’Au-Dessus, plus sobrement mais plus sagement sans doute, nous dévoile sans orgueil son opus d’une qualité et sincérité remarquable.










- Pestifer


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