mercredi 22 avril 2015

VELD - Daemonic - The Art Of Dantalian

VELD


Daemonic - The Art Of Dantalian









Blackened Death metal
Date de sortie: 8 avril 2015
Label: Lacerated Enemy Records


Tracklist:
1. The Sweet Sound Of Torment (Intro)
2. World In Obscure
3. Constant Suffering
4. Endless Spiritual Paranoia
5. Lost But Never Forgotten (Acoustic Instrumental)
6. Merciless And The Innocents
7. Conquerors Of All Icons
8. Love - Anguish - Hate
9. In Eternal Wainting (Instrumental)
10. Annihilation Of Divinity / Trust Upon Ignorance







Ça devient une habitude mais voici une nouvelle baffe en provenance de ce pays méconnu qu'est la Biélorussie (je pense sincèrement me mettre à la recherche d'une résidence secondaire là-bas). Après 3 albums autoproduits,  Daemonic - The Art Of Dantalian pourrait enfin exposer Veld à une plus grande audience grâce au boulot remarquable du petit label tchèque qui monte Lacerated Enemy Records. Un nom qui ne nous est pas inconnu puisque c'était déjà ce label qui avait permis la sortie physique de l'excellent Monument Of Exalted d'Infestum

Lacerated Enemy délaisse cette fois le black metal industriel pour revenir à ses premiers méfaits, un death metal brutal et sans concession. La première écoute de cet album nous oriente rapidement vers l'école polonaise, celles dont les bases ont été posées voilà un moment par les monstres Behemoth, Vader ou Decapitated mais ceci n'est que la surface, Veld apportant différents éléments à mesure que l'album avance par dessus le rouleau compresseur de blasts explosifs et dévastateurs, les riffs monstrueux et la voix puissante du vocaliste. 
L'album s'ouvre sur une introduction trouble et angoissante faite de guitare acoustique, de voix lointaines, déformées et pas toujours intellegibles et d'effets atmosphériques. Des roulements de tambours se font entendre, marquant le pas d'une procession funèbre anonciatrice d'un danger iminent et terrible. Ce qui suit est une véritable frappe chirurgicale de par sa précision et une attaque frontale à la brutalité phénoménale. Les amateurs de death metal intense et ultra rapide seront littéralement soufflés par les assauts guerriers d'un batteur déchaîné. Comme je le disais plus haut, divers éléments viennent se greffer à cette bande son furieuse d'apocalypse. Les atmosphères lugubres présentes sur l'introduction refont parfois surface subrepticement, comme on peut le retrouver par exemple chez Nile, accompagnées de narrations graves et incantatoires telles de funestes prophéties ce qui permet au groupe d'installer une atmosphère sombre, pesante et menaçante tout en gardant une certaine grandeur. Daemonic est de ce fait un album plus profond qu'il n'y paraît lorsque la bestialité primaire laisse place à de douces mélodies sournoises et malsaines.  

Le travail sur les guitares n'est pas en reste. Si le style implique une rythmique effrénée et un incessant pilonnage, Veld agrémente aussi ses morceaux de riffs plus mélodiques, parfois dissonant et se rapproche alors d'un black metal carburant au vitriol et à la haine. L'association de ces deux éléments est cataclysmique. Le morceau qui suit l'introduction en est le parfait exemple et provoque un impact étourdissant, tel un char d'assaut dont le canon serait une énorme enceinte dégueulant du death metal à pleine puissance. Nous prenons par la suite pleinement mesure de la dextérité des musiciens lorsque le groupe s'aventure vers un death metal technique sur "Endless Spiritual Paranoia" entrecoupant des parties de hachage rythmique par autant de leads.  
Suit une nouvelle pause instrumentale bienvenue après ce déferlement de violence. Situé en plein milieu de l'album, cette nouvelle pièce démarrant de nouveau sur une guitare acoustique est certes plus douce mais est à sa manière tout aussi noire que le reste de l'album.
Mais Veld n'a pas encore abattu toutes ses cartes. La grosse surprise de Daemonic se situe en effet à la fin comme le coup fatal qui s'abat de toute sa force imposante sur les pauvres victimes que nous sommes. "Annihilation Of Divinity / Trust Upon Ignorance" est le morceau par lequel j'ai découvert Veld et j'ai aussitôt su que cet album figurerait ici. Si la première partie reprend les poncifs du genre, blasts et riffs couillus en avant, il change peu à peu en milieu de course pour s'orienter vers un metal plus noir encore, presque gothique. La lourdeur est alors maintenue par la section ryhtmique et quelques accords de guitares sur lesquels se superposent arpèges acoustiques, toujours aussi sombres et menaçant, et surtout la voix angélique d'une femme (dont le nom demeure inconnu). Celle-ci intervient de manière totalement inattendue telle une succube cherchant à faire sombrer les dernières oreilles chastes qui auraient survécues à cette oeuvre de pur blasphème. Une fois parfaitement envoûté, retour à la déflagration sonore, plus rien à voir, rideau.


Veld combine donc tous ces éléments sur la base d'un death metal violent. Son approche suffisament originale lui permet ainsi de sortir des sentiers battus et offre une relecture intéressante d'un genre qui avait plutôt tendance à stagner. Suffisant en tout cas pour susciter l'intérêt d'un bout à l'autre de l'album. La production de l'album est de plus parfaite, le rendu est vertigineux pour ne pas dire abyssal. Enregistré par Marek Bochenek au Sinistry Studio (Yattering) et masterisé au Sound Division Studio qui a vu défiler des groupes tels que Vesania, Hate ou, justement, Behemoth, l'anathème fracassant lancé par Veld n'en est que plus virulent. 
Si l'on ajoute à celà l'oeuvre de Smerdulak pour l'artwork et les textes occultes, anti-religieux et nihilistes qui cadrent parfaitement avec ce pamphlet musical des plus acerbes, nous tenons là l'un des albums les plus violents, blasphématoires et ostentatoires de ce début d'année ainsi qu'une nouvelle preuve que l'Europe de l'Est et particulièrement la Biélorussie compte en ses rangs une frange intéressante et novatrice de la scène extrême d'aujourd'hui. L'avenir nous dira si c'est bel et bien dans cette direction qu'il faut se tourner pour entrevoir celle de demain. 












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