samedi 4 avril 2015

DWELL - Vermin And Ashes

DWELL


Vermin And Ashes






Doom/Death/Black metal
Date de sortie: 10 février 2015
Label: Hells Headbangers Records


Tracklist:
1. A Collapse Sublime
2. Pathless And Dormant
3. Vermin In My Arteries
4. Plunging Into Ash Tombs
5. Become The Void
6. Perdition's Mire







Je ne sais pas ce qu'il en est chez vous, mais ici le printemps semble avoir du mal à se montrer. Parallèlement à ça, je fonctionne par période. Ceci explique sans doute cela, toutes les conditions sont réunies pour une session doom metal. Continuons donc notre exploration doomesque avec Dwell, jeune groupe originaire d'Aarhus à l'est du Danemark. Le groupe formé en 2012 sort une démo 3 titres, Ash Tombs, l'année suivante. ces 3 titres se retrouvent sur ce premier long play disponible chez Hells Headbangers Records, agrémenté de 3 nouveaux morceaux enregistrés durant l'année 2014, année charnière puisqu'elle permet également au groupe de compléter son line-up.

Avant de nous plonger plus profondément dans le contenu de Vermin And Ashes, regardons cet album dans sa globalité et soulevons les quelques points qui "peuvent" rebuter. J'insiste sur les guillemets car ce sont des éléments qui ont parfois été soulevés de manière négative mais qui personnellement ne m'ont pas spécialement déplus. Déjà, le fait que 3 des 6 pistes soient déjà connues. Bon, il est clair que le fan de la première heure aurait sans doute apprécié plus de nouveauté. Cela étant, la démo est sortie de manière assez confidentielle (200 copies) et leur offrir une seconde jeunesse et surtout une meilleure visibilité n'est pas une idée incongrue. Pour ceux qui comme moi sont passés à côté de cette démo, c'est justement l'occasion de découvrir l'ensemble de ce qu'a produit Dwell à ce jour.
Le deuxième point est plus musical... et mathématique. Sur environ 37 minutes de musique, presque 10, divisées en 2 morceaux, "Pathless And Dormant" et "Become The Void" sont des parties instrumentales ambiantes (auxquelles les plus tatillons ajouterons également l'introduction de "Plunging Into Ash Tombs") qui certes, cassent un peu le rythme de l'album et seront, peut-être, un peu trop longues pour certains en regard de la durée totale de l'album. Tout est affaire de goût personnel et de dosage, peut-être ne s'agit-il même que d'un simple mauvais choix dans l'organisation des morceaux, l'un de ces 2 instrumentaux placés en introduction de l'album et cela serait passé inaperçu. Pour autant, Vermin And Ashes n'en perd pas en cohérence car le clavier, s'il reste plutôt discret, est une partie importante du son développé par Dwell. Ses interventions enveloppent les riffs de guitares monolithiques d'une atmosphère sombre et cosmique à la fois. Ces 2 pistes plongent l'auditeur dans un monde étrange et intrigant, fait de bruits lointains et fantomatiques, de bourdonnements menaçant et d'ésotérisme enivrant. D'ailleurs, Dwell prétend pratiquer un "mélange informe de death, doom et de black metal." Donner une place si importante aux ambiances, sans que le clavier ne prenne le dessus sur les morceaux purement metal participe à cette déformation de fort belle manière et constitue une ouverture musicale que je n'attendais pas spécialement.
Car le reste de l'album, lui, est effectivement un condensé de doom/death abyssal, lent, funeste et profondément mélancolique comme peuvent le suggérer les titres auquel se mêlent des influences black metal, lancinantes et malveillantes. Le meilleur exemple de ces racines black metal est sans conteste "Plunging Into Ash Tombs" et ses 7 minutes de mélodies douloureusement lentes et pourtant incisives, portées par une rythmique étouffante et une voix écorchée. Pour moi, la meilleure pièce de l'album car elle comporte absolument tout ce qui fait l'originalité de Dwell et en constitue un excellent résumé, s'intensifiant nettement sur la fin.
Ainsi, alors que le chant passe régulièrement d'un registre grave, caverneux et guttural à des cris déchirant d'agonie, ceux d'une âme se tordant d'une douleur émotionnelle indicible, que le clavier ajoute profondeur et mysticisme et que la section basse/batterie rampe méthodiquement dans les bas-fonds, raclant toute la lourdeur et la noirceur oppressante nécessaire, des leads de guitare interviennent sporadiquement et sont un véritable atout car Vermin And Ashes se voit dès lors rehaussé d'un élément supplémentaire et encore une fois inattendu. Ces leads, mélancoliques et grisant, sont mémorables et contrastent admirablement avec le plombage vertigineux et écrasant des autres instruments. L'ingéniosité, le jeu et l'originalité sont bel et bien là et ces leads, souvent placés en arrière-plan mais toujours parfaitement audibles grâce à une production réussie, aèrent parfaitement l'album, laissant même la place à quelques notes d'espoirs dans un océan de morosité, d'amertume et de colère et propulsant Dwell au rang de groupe à l'identité unique, bien au-delà des productions doom communes.

Vermin And Ashes est sans conteste l'un de mes coups de cœur de ce début d'année et Dwell un groupe que je vais désormais suivre de très près en espérant avoir l'occasion de les voir sur scène à l'avenir, endroit où la richesse des compositions devrait prendre toute son ampleur et où les ambiances, si elles sont aussi travaillées que sur l'album, risquent fort d'en impressionner plus d'un. J'attend pour ma part la sortie de l'édition vinyle prévue dans le courant du mois, nulle doute que le son d'une galette noire ne pourra que rendre pleinement justice à ce petit chef-d'oeuvre.









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