dimanche 12 avril 2015

DELETERE - Les Heures De La Peste

DELETERE


Les Heures De La Peste





Black metal
Date de sortie: 7 avril 2015
Label: Sepulchral Productions



Tracklist:
1. Matines - Portepeste
2. Laudes - Credo II
3. Prime - Exitiabilis Venatus
4. Tierce - Aux Thaumaturges Egarés, Une Etoile Nécrosée
5. Sexte - Une Charogne Couronnée De Fumier
6. None - Le Lait De L'essaim
7. Vêpres - Architectes De La Peste
8. Complies - Une Garce Vénale En Majesté








Cela faisait un petit moment que j'attendais une occasion de vous parler de Délétère. Peu avant la création de ce blog, je découvrais ce duo québécois avec leur première demo Inopia Et Morbo. Une deuxième demo voit le jour, toujours avec le soutien des Productions Hérétiques dans les mois qui suivent, l'occasion que j'attendais? Raté! Celle-ci est rapidement épuisée, impossible de mettre la main dessus. Il faut donc attendre ce mois d'avril pour enfin avoir des nouvelles de Délétère avec la sortie de leur premier long play que voici chez leur nouvelle écurie Sepulchral Productions qui, comble de bonheur, réédite en parallèle ces 2 demos sous forme d'une compilation. Sepulchral Productions qui fait d'ailleurs figure de proue du black metal québécois depuis de nombreuses années en ayant par le passé déjà propulsé des formations telles que Monarque, Forteresse ou encore Gris. D'ailleurs les membres de Délétère ne sont pas vraiment des inconnus non plus puisque nous retrouvons Atheos (Monarque) à la guitare et à la basse ainsi que Thorleïf (Aurore, Valknacht) au chant, à la batterie et au clavier. 

Les présentations étant faites, ne reste plus qu'à se délecter une nouvelle fois du rituel funeste et macabre de nos deux apôtres du mal, cette fois-ci décomposé en 8 morceaux correspondant aux heures canoniales. Le black metal québécois est d'ordinaire connu et reconnu pour sa froideur, sa brutalité a crue et sa rapidité mais si Délétère ne déroge pas à la règle, la différence y est conceptuelle. Plutôt que de s'évader dans les étendues naturelles et admirablement préservées, le duo se sert de son art noir comme d'une violente profanation du message ecclésiastique en le pervertissant directement à la source. Le son parfois lo-fi sied particulièrement bien à cet exercice et les divers cantiques en latin, quelques fois en chant clair ce qui est à la fois une nouveauté et une surprise bienvenue, n'en ont que plus d'impact. Tels des incantations maléfiques ceux-ci donnent tout leur sens à cette messe blasphématoire. 
Délétère l'a bien compris, ce n'est pas dans la grandiloquence et les orchestrations grotesques que l'épidémie se propagera. Bien au contraire, cet album use d'une simplicité bestiale et juste ce qu'il faut théatralisée pour marquer les esprits. Les mélodies sont simples, n'entrent que mieux dans les mémoires de même que le chant scandé avec une haine indicible et c'est en parsemant leur album de touches pagan et guerrières et de claviers en retrait mais toujours efficaces que le duo répand insidieusement sa mauvaise parole. Inscrit dans un style assez proche du black metal scandinave du milieu des années 90, Délétère offre une formule certes déjà établie mais est la preuve qu'il est encore possible de dépoussiérer les chapelles et autres églises profanées il y a des années pour en faire le point de départ d'un mal bien plus pernicieux. 
Le mot de la fin, inopia et morbo est une dernière fois lâché comme une terrible malédiction, libérant la peste noire vers une nouvelle épidémie. Ansi soit-il.










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